Dans son allocution d’ouverture, le directeur des Archives du Maroc, Jamaâ Baïda, a indiqué que même si cette exposition a déjà été annoncée au conseil d’administration des Archives du Maroc, c’est la venue du Pape François qui a déterminé sa date. «Le choix de la thématique n’est pas fortuit, mais se base sur des archives, documents et photos qui véhiculent de forts messages humains», souligne Jamaâ Baïda qui n’a pas manqué de préciser que cette exposition sera itinérante pour donner l’opportunité aux Marocains résidant à l’étranger de prendre connaissance des chapitres peu connus d’une Histoire partagée, empreinte de fortes valeurs de paix et de coexistence.
Par ailleurs, la présence franciscaine a aussi une longue histoire avec le Maroc, puisque le custode de la Custodie, Manuel Corullon, évoque l’arrivée des frères franciscains depuis huit siècles. «Donc, cette exposition présente huit cents ans de rencontres, d’amitié, de services et d’amour entre musulmans et chrétiens au Maroc. Puis, il faut dire que cette visite du Pape François et sa rencontre avec Amir Al Mouminine et le peuple marocain sera un moment prophétique plein de forts messages. Comme ce sera, aussi, un message pour d’autres pays pour dire que nous pouvons vivre ensemble en paix et en fraternité».
Cette belle facette de l’histoire du Maroc, à travers la collection présentée de documents (dahirs principalement), de photographies et d’objets, est une preuve incontestable d’un Maroc pluriel et fier de l’être. Car, selon l’intellectuel et ancien directeur de la Bibliothèque nationale du Royaume, Driss Khrouz, la religion ne peut pas diviser les humains et ne les a jamais divisés. «Lui attribuer ce rôle ne serait qu’une forme d’instrumentalisation. D’ailleurs, en revisitant l’histoire à travers ces archives, on constate la relation forte de l’Islam et du christianisme. Donc, le christianisme est marocain, l’Islam est marocain, ce sont des religions qui tissent un lien dans lequel sont respectées de chacune d’entre elles et la confiance qu’il y a entre les deux nous permet de nous rendre compte que tout ce qui instrumentalise les religions et les rejette est bassement humain et n’a rien à voir avec les religions», affirme Driss Khrouz. Rappelons que cette exposition, placée sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, coïncide avec la visite du Pape François au Maroc, après celle mémorable de Jean-Paul II en 1985.