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«Au Maroc, l’investissement en recherche scientifique est encore à ses débuts»

Premier scientifique arabe à découvrir en 1980 l’anode graphite pour les batteries rechargeables au lithium, Rachid Yazami a toujours prôné l’encouragement de la recherche scientifique et de l’innovation au Maroc pour le développement des énergies renouvelables et propres. Son invention, la meilleure qui existe actuellement dans le monde, pourrait être utilisée encore à l’horizon 2050. Il s’agit d’une puce capable de recharger les batteries des Smartphones et des véhicules électriques en seulement dix minutes avec un maximum de sécurité. Né à Fès en 1953, Rachid Yazami a fait ses études aux lycées Moulay Rachid et Moulay Driss à Fès, avant d’être admis à l’Institut Polytechnique de Grenoble (INP) en France où il a occupé le poste de directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Il occupe actuellement le poste de professeur en énergétique à Nanyang Technological University (Singapour). Le Pr Rachid Yazami compte à son actif plusieurs brevets d’invention et de nombreux Prix et distinctions, dont le Wissam Al Kafaa Al Fikria qui lui a été décerné en 2014 par S.M. le Roi Mohammed VI. Il est Lauréat en 2014 du Prix Charles Stark Draper de la National Academy of Engineering (NAE, l’équivalent du Prix Nobel) et en 2018 du Prix «Innovation scientifique et technologique», dans le cadre de l’initiative «Takrim 2018», qui lui a été décerné au Koweït. Rachid Yazami est aussi titulaire en 2019 du Prix «Arab Investor Award» dans la catégorie «Application verte». Le Franco-Marocain Yazami a été élevé par la France au grade de Chevalier de la Légion d’honneur de la République française.

«Au Maroc, l’investissement en recherche scientifique est encore à ses débuts»

Le Matin : Parlez-nous de la dernière distinction que vous avez reçue ?
Rachid Yazami
: J’ai reçu récemment à Paris le Prix de l’investisseur arabe (Arab Investor Award), dans la catégorie «Green Application», en reconnaissance pour mes recherches scientifiques et inventions. Je n’étais pas au courant de cette distinction. 
Je participais au Forum international des investisseurs arabes et on m’a informé de la décision de m’octroyer ce Prix sur place.

Comment voyez-vous la relation investisseurs-inventeurs ?
La recherche scientifique et l’investissement vont de pair. Les inventeurs doivent à un certain moment porter le chapeau d’homme d’affaires et chercher les investissements pour financer leurs projets. Mais ce n’est pas toujours évident.

Comment évaluez-vous cette relation dans les pays arabes, notamment au Maroc ?
Plusieurs pays arabes, surtout ceux du Golfe, ont évolué sur ce créneau et accordent plus d’importance aux investissements en inventions scientifiques. Personnellement, je rencontre de plus en plus d’hommes d’affaires arabes qui s’intéressent au domaine des inventions et de la recherche scientifique. Au Maroc, la situation est différente. L’investissement en recherche scientifique est encore à ses débuts. Certes, des businessmen marocains s’intéressent à ce domaine, mais pas autant que dans les pays du Golfe. J’aurais aimé que mes recherches profitent d’abord au Maroc, mais malheureusement, on doit trouver les investissements nécessaires pour continuer dans ce domaine. Il faut savoir que l’investissement dans l’invention scientifique a des retombées positives sur l’économie et encourage les jeunes à se diriger vers ce secteur.

Quels sont vos projets de recherche actuellement ?
Je travaille toujours sur la batterie au lithium qui nécessite encore de longues années de travail. 

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