Le Maroc prend part à la neuvième édition de l’African Digital Tour

La neuvième édition de l’African Digital Tour s’est tenue jeudi à Dakar, sous le thème «La souveraineté numérique et la protection des données», avec la participation du Maroc. Cette édition a pour ambition de proposer une réponse fiscale à la nouvelle donne géostratégique dominée par les GAFAM (acronyme des géants du Web : Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), être au cœur des enjeux de la protection des données et construire une synergie autour des défis de financement et de coopération dans le numérique.
S’exprimant lors d’un panel autour du thème «La réglementation en matière de données personnelles de l’État (pouvoirs de police et ordre public)», Omar Seghrouchni, président de la Commission nationale du contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), a indiqué que «nous vivons aujourd’hui dans une véritable société de traçabilité», relevant que la protection des données signifie la protection même du citoyen numérique.
Dans ce sens, le président de la CNDP a relevé que «trois composantes émergent du coup en matière de protection des données, à savoir la personne concernée, le marché et le projet de société au sein duquel ce même citoyen va s’insérer et ce marché va se déployer». «Il est demandé de protéger les données à caractère personnel, sans pour autant lancer une réflexion sur ce qui va être transformé en données», a-t-il laissé entendre, plaidant pour la mise en place et à jour d’une réglementation appropriée en la matière.
Dans une déclaration à la MAP, M. Seghrouchni a estimé que la CNDP travaille avec tous ses partenaires dans le monde, en Europe et en Afrique particulièrement, relevant qu’en participant à ce conclave, l’instance qu’il dirige aspire à montrer l’intérêt que le Maroc accorde à la question de la protection des données à caractère personnel en Afrique. «Nous souhaitons travailler de façon rapprochée et concertée avec toutes les autorités sur le continent africain», a-t-il encore dit. Ce forum vise à défricher la problématique de la souveraineté et de la protection des données à caractère personnel, permettant ainsi un échange et un contact plus conforté après ce forum, selon M. Seghrouchni.
De son côté, Saloua Belkeziz, présidente Afrique de GFI informatique, qui intervenait lors d’un panel sous le thème «La souveraineté numérique de l’Afrique face à la puissance des GAFAM-Impact sur l’innovation», a considéré que les investissements doivent profiter à la population et à la jeunesse africaine. «Les Africains doivent avoir confiance en leur jeunesse et les startups du continent doivent être accompagnées par les opérateurs IT», a-t-elle enchaîné. Elle a en outre souligné que l’Afrique doit mener une réflexion globale concernant la fiscalité des GAFAM, déplorant au passage la fuite des cerveaux et des compétences africaines dans le domaine digital vers l’Occident. Il faut lancer une réflexion sur des solutions win-win pour créer une alliance Europe-Afrique mutuellement bénéfique, a-t-elle estimé.