Malgré les avancées, le Maroc peine encore à s’assurer une bonne visibilité sur les radars du commerce en ligne. Il est, en effet, classé 95e au niveau mondial sur 152 pays couverts par l’édition 2019 de l’indice du commerce électronique entre entreprises et consommateurs (B2C) qu’a publié hier à Genève la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). Les auteurs de ce classement ont relevé que, en 2018, les acheteurs en ligne au Maroc représentent 22% des utilisateurs d’Internet et 14% de la population.
Avec cette position, le Maroc se classe ainsi 7e à l’échelle africaine derrière l’Île Maurice (58e), la Tunisie (70e), l’Afrique du Sud (76e), le Nigeria (79e), le Kenya (88e) et la Namibie (94e).
Il est également devancé au niveau régional dans «The Unctad B2C E-commerce Index 2019» par les Émirats arabes unis (28e), le Qatar (47e), l’Arabie Saoudite (49e), la Turquie (35e), le Koweït (55e), le sultanat d’Oman (59e), le Bahreïn (65e), le Liban (68e) et la Jordanie (87e). Le Maroc fait, toutefois, mieux que l’Égypte (102e), l’Algérie (107e), la Libye (109e) et la Mauritanie (145e). Globalement, la Cnuced note que l’Europe reste de loin la région la plus préparée au commerce électronique, huit pays figurant dans le top 10 de l’indice.
Pour la deuxième année consécutive, les Pays-Bas dominent ce classement, suivis de la Suisse. Les seuls pays non européens figurant dans le top 10 sont Singapour (3e) et l’Australie (10e), selon cet indice où le Niger ferme la liste. L’indice montre que 152 pays sont prêts pour les achats en ligne, ce qui représente une valeur estimée à 3,9 billions de dollars en 2017, en hausse de 22% par rapport à l’année précédente.
Les 10 pays en développement avec les scores les plus élevés sont tous originaires d’Asie et classés dans la catégorie des économies à revenu élevé ou intermédiaire. À l’inverse, les pays les moins avancés occupent 18 des 20 dernières positions.
«Notre indice B2C montre à quel point le fossé numérique entre pays développés et pays en développement est inquiétant, a déclaré Shamika N. Sirimanne, directrice de l’unité de la Cnuced qui prépare cet indice annuel. Par exemple, relève l’organisation, dans une demi-douzaine de pays européens, plus de 80% des internautes effectuent des achats en ligne. Mais cette proportion est inférieure à 10% dans la plupart des pays à revenu faible et intermédiaire inférieur.
«Il est urgent d’aider les pays moins préparés à améliorer leurs infrastructures et à instaurer la confiance parmi leur population», a noté la même responsable. «Sinon, leurs entreprises et leurs employés passeront à côté des opportunités offertes par l’économie numérique et ils seront moins préparés à faire face à divers défis.»
Par ailleurs, la Cnuced précise que les pays sont classés en termes d’accès aux serveurs Internet sécurisés, de fiabilité des infrastructures et des services postaux et de la part de leur population qui utilise Internet et possède un compte auprès d’une institution financière ou d’un fournisseur de services d’argent mobile.