Le verdict est tombé. C’est financement la région Marrakech-Safi qui ouvrira le bal du méga-programme gouvernemental d’insertion économique des jeunes. En gestation depuis 2014, cette initiative doit être activée cette année. L’objectif est de tester une approche intégrée et territoriale pour améliorer l’accès des jeunes à des opportunités économiques. La population cible porte essentiellement sur les jeunes chômeurs (femmes et hommes), les inactifs et ceux évoluant dans l’informel, qu’ils soient diplômés ou non, en zone urbaine ou rurale.
Pour cette phase pilote Marrakech-Safi, le programme prévoit la mise en place d’un Comité de coordination régional, présidé par le wali, ainsi que des Comités provinciaux, présidés par les gouverneurs. Le projet doit également soutenir le renforcement des capacités des acteurs institutionnels pour plus de coordination et implication de tous les acteurs locaux concernés par l’inclusion économique des jeunes et la création d’emplois. De plus, le programme appuie la mise en place d’un dispositif d’observation du marché du travail régional et des réformes régionales pour l’amélioration du climat des affaires à Marrakech-Safi. Selon un document officiel sur le programme, dont le «Matin-Éco» détient copie, Marrakech-Safi présente les mêmes caractéristiques que le reste du pays en termes de défis pour l’inclusion des jeunes (données démographiques, caractéristiques du marché du travail et contraintes du secteur privé), ce qui en fait une région appropriée pour tester une nouvelle approche d’insertion économique des jeunes. mage est élevé, en particulier chez les jeunes et les femmes : 49,5% de la population âgée de 15 ans et plus sont inactifs, dont 70% sont des femmes. On estime également à 818.952 le nombre de personnes âgées de 15 ans et plus non scolarisées, sans emploi ni formation, dont 87% sont des femmes. En outre, la population jeune est peu qualifiée ou ses compétences ne sont pas celles demandées par le secteur privé.
De plus, la création d’emplois est insuffisante en partie à cause du manque de dynamisme du secteur privé (le secteur privé formel n’emploie que 12% de la population active de la région) au moment où les emplois disponibles sont de mauvaise qualité. Le nouveau programme prévoit, entre autres, de mettre en place un système de cartographie des compétences demandées, présentes et futures, et de financer des formations qui répondent aux demandes du marché du travail local pour le bénéfice des populations cibles. Le programme soutiendra également l’entrepreneuriat des jeunes (accompagnement et aide au financement), en particulier via le développement des filières à potentiel régional. n