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Masen sur une nouvelle émission pour Noor PV II

Le Maroc est deuxième en Afrique pour les émissions d’obligations vertes et sociales, avec 4 milliards de DH levés depuis 2016. Si toutes ces opérations ont été réalisées dans une approche volontariste, des incitations fiscales favoriseraient davantage la multiplication de ces levées de fonds. C’est l’une des principales recommandations des participants à une rencontre sur le financement vert, organisée par la Chambre de commerce britannique pour le Maroc.

Masen sur une nouvelle émission pour Noor PV II
Au niveau mondial, le marché Green Bonds a atteint à 167 milliards de dollars en 2018. Ph Saouri

En moins de 3 ans, le Maroc a pu se positionner sur le marché africain des obligations durables (de type Social & Green Bond). Le Royaume se classe, aujourd’hui, deuxième du continent, en termes d’émission d’obligations vertes et sociales, derrière l’Afrique du Sud. Si le marché des obligations vertes et sociales fait à présent partie intégrante de la finance au Maroc, des incitations fiscales ou une contrainte règlementaire favoriseraient davantage la multiplication de ce type émissions. C’est ce qui ressort d’une rencontre sur le financement de la croissance verte, organisée le 25 avril à Casablanca par la Chambre de commerce britannique. «Depuis 2016, cinq émissions durables ont été réalisées sur le marché marocain, pour un montant global de près de 4 milliards de DH, dont 1,5 milliard libellés en euros», a souligné Nezha Hayat. La présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a rappelé que le régulateur a produit dès 2016 un guide sur les Greens Bonds pour préparer le cadre réglementaire de ce nouveau produit financier et sensibiliser les investisseurs. «Et c’est Masen qui a ouvert le bal des Green Bonds au Maroc, en lançant fin 2016, une émission obligataire verte pour 1,15 milliard de DH. Cette opération était destinée à cofinancer le projet solaire photovoltaïque Noor PV 1, particulièrement Noor Laâyoune et Noor Boujdour», a rappelé Tarik Hamane, directeur du pôle Développement à l’Agence marocaine pour l’énergie durable (Masen). Selon lui, cette émission a permis un gain moyen d’environ 20% par rapport à une opération de financement classique. 

Après Masen, deux banques marocaines ont réussi le placement de près de 2 milliards de DH d’obligations à caractère écologique : BMCE Bank pour 500 millions de DH et la Banque Centrale Populaire (BCP) pour 1,5 milliard en 2018. S’y ajoute la Place financière de Casablanca qui a émis fin septembre dernier un «Green Bond» d’une valeur de 335 millions de DH. La dernière émission a été effectuée en novembre 2018 par le groupe Al Omrane, dans le cadre d’une opération globale de 1 milliard, associant des obligations ordinaires (500 millions) et des obligations de type Social & Green (500 millions). «L’émission d’obligations vertes et sociales a pour objectif de financer des projets d’efficacité énergétique et de relogement des ménages issus des bidonvilles. Les projets éligibles d’efficacité énergétique permettront d’économiser 577 mégawatheures (MWh) par an pour 481 logements ainsi que 133 MWh par an sur le siège social d’Al Omrane – Chrafate. 
Sur le volet social, le relogement des ménages a concerné 32.800 personnes au niveau de plusieurs régions», a expliqué le président du directoire du groupe Al Omrane, Badr Kanouni. «Nous espérons que d’autres acteurs dans l’immobilier emprunteront le chemin de la finance verte», a-t-il ajouté.
En attendant, Masen s’y engage volontairement. L’Agence étudie le lancement d’une nouvelle émission verte pour le projet Noor PV II. Et ce n’est pas tout. Elle travaille aussi à l’obtention de l’accréditation du Fonds vert pour le climat des Nations unies (GCF), afin d’accéder davantage aux financements de ce fonds, en tant qu’intermédiaire financier pour la mise en œuvre des financements verts au Maroc et en Afrique. Au niveau mondial, le marché Green Bonds a été multiplié par près de 40, depuis 2014, pour atteindre à 167 milliards de dollars en 2018. Les émissions vertes représentent aujourd’hui 2,8% de l’ensemble des opérations obligataires dans le monde.  

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