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Le mea culpa du gouvernement

Des retards sur toute la chaîne dans l’exécution de la stratégie nationale logistique. Neuf ans pratiquement après son adoption, le taux de mise en œuvre atteint difficilement les 14%. Le chantier de développement des zones logistiques dont dépendent à 71% tous les autres axes de la stratégie est le plus en retard (9%).

Le mea culpa du gouvernement
Selon Abdelkader Amara, ministre de l’Équipement, du transport et de la logistique, les contraintes de mise en œuvre du chantier de développement des zones logistiques sont liées notamment à des difficultés de mobilisation du foncier et à la rentabilité financière des projets d’aménagement de ces plateformes. Ph. Sradni

Encore du chemin à parcourir pour améliorer la compétitivité logistique. Après pratiquement 9 ans de mise en œuvre, la stratégie nationale accuse des retards criants sur toute la ligne. Le taux d’exécution est d’à peine 14%. Et c’est le gouvernement et l’AMDL qui l’affirment. Ce «fiasco» est essentiellement attribué à la lenteur du rythme d’aménagement des zones logistiques. «Les actions prévues dans la stratégie logistique dépendent à 71% du développement des zones logistiques. Les contraintes de mise en œuvre sont liées notamment à des difficultés de mobilisation du foncier, à la rentabilité financière des projets d’aménagement de ces plateformes, rendant ainsi impérative l’intervention de l’État et à la multiplicité des acteurs. Ce qui rend difficile l’aboutissement des projets de ce chantier», admet Abdelkader Amara, ministre de l’Équipement, du transport et de la logistique, lors de la première Journée marocaine de la logistique, le 30 octobre à Casablanca.
Le développement des zones logistiques n’est, en effet, avancé qu’à 9%. «Des efforts importants ont été menés pour identifier une grande partie des assiettes foncières nécessaires pour le développement de ces zones, les intégrer dans les documents d’urbanisme et pour structurer les premiers projets à développer», assure Mohamed Yousfi, directeur général de l’Agence marocaine de la logistique (AMDL). Toutefois, reconnaît-il, le processus de mobilisation effective des terrains publics est confronté à des difficultés de réservation et d’allocation de moyens financiers. «Les niveaux de rentabilité financière des projets d’aménagement des ZL rendent l’initiative privée limitée», explique le régulateur. Conséquence, peu de zones logistiques ont été jusqu’ici développées. 
Le chantier d’optimisation des flux de marchandises avance tout aussi lentement. Le taux d’exécution ressort à 10%. Valeur aujourd’hui, seuls 3 contrats sectoriels portant sur l’optimisation des flux import-export, distribution interne et matériaux de construction ont été signés. Deux autres pour l’optimisation des flux des produits agricoles et énergétiques attendent toujours leur signature au motif que la nouvelle stratégie agricole (2020-2030) n’a pas encore été actée. Elle est toujours en cours d’élaboration.
«La mise en œuvre des actions des 3 premiers contrats signés a rencontré des difficultés liées au développement des zones logistiques et à la multiplicité des porteurs d’actions rendant difficile le déclenchement de certaines actions», détaille Yousfi. 

Pour le développement d’acteurs logistiques performants, ce n’est pas la joie non plus : 12% de taux de réalisation. En effet, malgré plusieurs initiatives pour hausser la qualité de la prestation logistique à l’instar du programme PME Logis, le développement de champions nationaux demeure tributaire de la mise à disposition de ces derniers d’un immobilier logistique de qualité. Or, ce n’est pas encore le cas. Côté formation, le régulateur du marché fait état d’un taux d’avancement de 26%. L’AMDL relève une inadéquation entre l’offre et la demande de profils, en particulier pour les métiers de niveau maitrise et exécution. 
Sans oublier le fait que l’offre de formation est quasi exclusivement résidentielle, les modes par apprentissage et par alternance n’ayant pas encore été développés. 

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