Le Matin : Quel est selon vous le point fort ou la particularité qui distingue cette 18e édition du Festival international du film de Marrakech ?
Après une année blanche, le FIFM est revenu l’année dernière avec une nouvelle organisation et un nouveau concept. Dans quel sens la 17e édition a-t-elle marqué le nouveau départ du FIFM ?
Trois décisions majeures en 2018 ont marqué le nouveau départ du festival : la première est que le festival soit produit directement par la Fondation, la seconde réside dans la désignation d’une nouvelle équipe de programmation et enfin la création des Ateliers de l’Atlas, notre nouvelle plateforme d’industrie destinée à faire rencontrer et à soutenir les cinéastes marocains, mais aussi ceux d’Afrique et du Moyen-Orient. Nous avons créé l’année dernière plusieurs nouveaux rendez-vous comme les «Conversations avec», le «Panorama du cinéma marocain», le «11e continent» ou «La section Jeune public», qui sont venus enrichir le projet et lui donner encore plus de force.Les Ateliers de l’Atlas sont dans leur deuxième édition. Quel était leur impact l’année précédente quant à l’accompagnement des jeunes réalisateurs dans leurs premiers projets ?
Lors de la première édition, qui s’est tenue en décembre 2018, les Ateliers de l’Atlas ont réuni 230 participants : 80 professionnels marocains, 70 professionnels arabes et africains, 50 professionnels européens et nord-américains et 30 directeurs de festivals internationaux. Nous nous réjouissons des premiers résultats obtenus : sept des huit projets en développement ont depuis signé avec un coproducteur et le lauréat du prix d’aide à la postproduction, «123 rue du Désert» de Hassen Ferhani a ensuite été sélectionné et primé au festival de Locarno. «Les femmes du Pavillon J» de Mohamed Nadif, sélectionné en 2018 aux Ateliers, sera présenté dans la section Panorama du cinéma marocain au Festival de Marrakech.À propos de ces Ateliers, pourquoi la Fondation du Festival ne pense-t-elle pas, avec le soutien du Centre cinématographique marocain (CCM), à contribuer à la production de deux ou trois films, dont l’un peut être sélectionné parmi les films de la compétition officielle ? Sachant que celui de cette année, de Alaeddine Aljem, est déjà passé dans d’autres festivals ?Ni la Fondation ni le CCM n’ont vocation à produire. Ils sont là pour promouvoir et accompagner le développement du cinéma et de l’industrie cinématographique marocaine.La section «11e Continent» est conçue pour découvrir un cinéma pointu et audacieux. Pensez-vous que ce genre de cinéma a son public au Maroc ?
Au Maroc et à Marrakech, comme ailleurs, il y a un public cinéphile curieux d’un cinéma audacieux et novateur. Et n’oubliez pas qu’il y a aussi nos invités internationaux venus à Marrakech pour découvrir notre cinéma, mais pas seulement...En plus des retombées économiques du festival sur la ville de Marrakech, quels sont les autres atouts, les plus concrets, pour le cinéma marocain et les productions étrangères au Maroc ?
La médiatisation mondiale du Festival contribue à cette image, aujourd’hui largement partagée dans la communauté de l’industrie cinématographique mondiale, que le Maroc est un «film-friendly country». Je rappelle que nous fêtons en 2019 le centenaire de la production étrangère tournée au Maroc.Entretien réalisé par Ouafaâ Bennani
