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Le ministre espagnol des Affaires étrangères : La préservation de relations stratégiques avec le Maroc, une «politique d'État» pour l’Espagne

Le ministre espagnol des Affaires étrangères : La préservation de relations stratégiques avec le Maroc, une «politique d'État» pour l’Espagne

La préservation de relations privilégiées et stratégiques avec le Royaume du Maroc, un pays ami et voisin, est érigée en «politique d’État» pour l’Espagne, a souligné le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la coopération, M. Josep Borrell. «Les politiques de l’État doivent être au-dessus des conjonctures politiques. Ainsi, les relations avec le Maroc constituent une priorité et une politique d’État pour l’Espagne, indépendamment des partis politiques qui sont au pouvoir», a relevé le chef de la diplomatie espagnole dans une interview à la MAP à l’occasion de la visite officielle de Sa Majesté le Roi Felipe VI et la Reine Letizia au Maroc à l’invitation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

«Le gouvernement socialiste espagnol, conduit par M. Pedro Sanchez, accorde un intérêt tout particulier au renforcement des relations de coopération et de partenariat avec le Maroc», a signalé M. Borrell, faisant part de la détermination de son pays à aller de l’avant dans la consolidation de ces liens bilatéraux dans tous les domaines.
Outre les secteurs traditionnels tels que le tourisme et l’agriculture, un éventail d’opportunités productives s’offrent pour les deux pays, notamment en matière d’industries innovantes porteuses de valeur ajoutée pour faire émerger une coopération multidimensionnelle et pérenniser les acquis atteints lors de ces dernières années, a fait noter le ministre, précisant que le développement sans précédent des technologies numériques ouvre la voie aux deux pays pour explorer de nouveaux champs de coopération. Ainsi, a-t-il relevé, Madrid et Rabat sont appelés à tirer profit de leur héritage culturel et patrimonial pour ancrer une coopération d’exception dans ce domaine et consolider la richesse culturelle unissant les deux pays.
Évoquant la visite officielle au Maroc de Sa Majesté le Roi Felipe VI et la Reine Letizia, Souverains du Royaume d'Espagne, le Chef de la diplomatie espagnol a souligné qu’elle constitue un «nouveau jalon» dans les «relations déjà excellentes» unissant les Familles Royales et les gouvernements des deux pays. «Les relations entre les deux pays traversent une période notablement positive et dynamique dans tous les domaines et cette visite ne fera que consolider cette réalité», a souligné M. Borrell. «L’Espagne et le Maroc partagent les mêmes problèmes, mais aussi les mêmes opportunités, d’où la nécessité de saisir ce potentiel pour relever ensemble les défis communs», a ajouté le chef de la diplomatie espagnole, assurant que la lutte contre la menace terroriste, la gestion des flux migratoires et la croissance économique demeurent les défis majeurs auxquels les deux pays sont appelés plus que jamais à donner des réponses adéquates. Pour le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la coopération, le Royaume du Maroc est un «partenaire d'envergure» qui mérite la place qui lui échoit sur les plans régional et international, et constitue un «socle de stabilité politique» en Afrique du Nord. Il a ajouté que grâce aux réformes structurelles et profondes menées, le Maroc a réussi à faire entendre sa voix et à cimenter sa place en tant que partenaire régional important. «Le Maroc est l’un des rares pays du voisinage Sud avec lesquels l’UE entretient une relation très positive et dynamique», a-t-il soutenu, relevant que son pays a la ferme volonté de jouer le rôle de «pont» entre Rabat et Bruxelles pour développer une coopération bénéfique pour toutes les parties.
«En défendant le Maroc devant l’UE, l’Espagne cherche à ce que les pays européens prennent plus au sérieux les problèmes de la rive méditerranéenne et accordent au Maroc un intérêt et un soutien particuliers», a insisté le chef de la diplomatie espagnole, ajoutant que l’UE commence à prendre conscience de la dimension et de l’ampleur des défis communs, notamment en matière de politique migratoire. «Nous sommes convaincus que le contrôle des flux migratoires passe forcément par une aide européenne au Maroc», a souligné le ministre espagnol, faisant remarquer que la gestion migratoire, qui représente pour le Maroc «une charge et une responsabilité», débouche sur des bénéfices pour l’Europe.

Dans ce contexte, M. Borrell a estimé que, contrairement aux thèses véhiculées par certains secteurs selon lesquelles le phénomène migratoire constitue une «source de problèmes et d’instabilité», la coopération entre l’Espagne et le Maroc a démontré que l’immigration est une «richesse» pour le pays d’accueil. En Espagne, plus de 800.000 Marocains sont bien intégrés et contribuent au développement et à la croissance du pays. «Nous sommes très satisfaits de leur intégration et de leur apport à notre économie», a-t-il martelé.
Revenant sur les Accords agricole et de pêche conclus entre le Maroc et l’UE, le ministre espagnol a relevé que les opérateurs dans ces secteurs auront un «cadre de référence stable» où les investisseurs européens peuvent prendre leurs décisions en toute assurance et de même pour les exportations marocaines, notamment agricoles. En ce qui a trait à la convergence des vues de l’Espagne et du Maroc dans les fora internationaux, M. Borrell a indiqué que les deux pays, conscients de l’importance vitale de la promotion des valeurs de paix et d’entente, coopèrent étroitement pour relancer plusieurs initiatives régionales en la matière, et ce pour «transformer la thèse du choc des civilisations en une volonté de coopération et d’alliance». 
Propos recueillis par Omar E l Mrabet

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