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Le mobile peine à catalyser l’inclusion financière

Le mobile peine à catalyser l’inclusion financière
Le premier colloque du Cycle de Conférences «Digital Act by inwi» s’est tenu sous le thème «Le Mobile Money : un levier pour catalyser l’inclusion financière». Ph. Sradni

Le désenclavement digital et financier de la population marocaine n’est pas une mince affaire. Les banques de la place, les opérateurs de téléphonie mobile et les nouveaux établissements de paiement ont visiblement du mal à déclencher une plus grande adhésion des citoyens, bancarisés ou pas. Pourtant, le taux d’équipement du marché en téléphonie mobile a atteint les 130% dans le pays, qui dispose d’une solution nationale de paiement mobile (M-Walet). Cette difficulté à aller vers une plus grande inclusion financière a été relevée par des experts ayant pris part, hier à Casablanca, à la conférence organisée par Inwi sur le thème «Le Mobile Money: un levier pour catalyser l’inclusion financière». 
«Nous parlons probablement de deux tiers de Marocains qui n’ont pas de comptes bancaires. Je pense que les dispositifs de paiement électroniques qui ont été mis en place au Maroc ces 15 à 20 dernières années n’ont globalement pas fonctionné. Tout simplement, car nous parlons, encore aujourd’hui, de 250 milliards de DH de transactions par cartes bancaires, dont 230 milliards de paiements en cash», rappelle Yassine Sekkat, directeur associé chez McKinsey. 
Comment faire alors du mobile money un moteur d’une inclusion financière plus rapide ? Selon Saloua Karkri Belkeziz, présidente de la Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI), «l’objectif ne devrait pas être uniquement de développer les transferts d’argent de personne à personne, mais également des prestations sociales comme le Ramed et les aides sociales». En clair, selon les panélistes, le démarrage du mobile payment au Maroc repose essentiellement sur la démultiplication des usages et le «déplacement» de la confiance des usagers vers les nouveaux opérateurs de la place. «Il faut créer un vrai système pour que les gens arrêtent d’utiliser le cash, car l’impact pour eux et pour l’État est majeur», ajoute la présidente de l’APEBI. 
«Les opérateurs de la place ne devraient pas se concentrer en premier sur leur retour sur investissement, mais plutôt sur les mécanismes à même de désenclaver financièrement toutes les populations qui n’ont pas pu être captées par les banques», recommande Yassine Sekkat.
Des aspects réglementaires devraient également être ajustés, estiment les intervenants, notamment ceux liés à la protection des données personnelles.
Quoi qu’il en soit, les opérateurs télécoms entrevoient une accélération de l’inclusion financière. À en croire Ghassane El Machrafi, président d’Inwi Money, la couverture réseau du pays est bon argument. 

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