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La montagne de Tanger a accouché d’une petite souris

Le match amical Maroc-Argentine, disputé mardi soir au Grand Stade de Tanger, a accouché d’une petite souris. Un petit but en faveur de l’Argentine, pas de spectacle et une tension rarement vue dans une rencontre amicale, interrompue à plusieurs reprises en raison d’accrochages entre joueurs. Pis encore, le sélectionneur national, Hervé Renard, qui attendait ce match au point de mettre ses joueurs-cadres au repos face au Malawi vendredi 22 mars, dit ne pas avoir tiré d’enseignements au terme de cette confrontation. Finalement, beaucoup de bruit pour rien.

La montagne de Tanger a accouché d’une petite souris
Ph. Saouri

Le spectacle tant espéré n’a pas eu lieu. Mardi 26 mars, les supporters des Lions de l’Atlas concentraient leur attention sur la pelouse du Grand Stade de Tanger, l’antre de l’Ittihad local, qui accueillait le match amical Maroc-Argentine. Un match de gala voulu par la Fédération Royale marocaine de football et pour lequel elle a dépensé une grosse somme d’argent. On parle d’un budget variant entre 5 et 10 millions de DH. Mais à l’issue des 90 minutes, force est de constater que les espoirs de voir une prestation mémorable ont été balayés par le vent. Au bout d’un match très ennuyeux, les Lions de l’Atlas ont fini par s’incliner (0-1). Un but inscrit aux toutes dernières minutes (83e) par Angel Correa, entré en cours de jeu à la place de la star de la Juventus Paulo Dybala. Cette défaite intervient à trois mois de la Coupe d’Afrique des nations et risque de laisser des séquelles dans le mental des joueurs.

Match solide, viril et très haché
On s’attendait à un jeu plus alléchant, mais au final on a eu droit à une bataille virile, parfois à la limite de la violence. Cette agressivité démesurée a en partie gâché cette rencontre. Les deux équipes voulaient absolument gagner ce match et ont donc eu recours au jeu dur pour intimider l’adversaire. Une attitude incompréhensible dans un match sans enjeu. L’arbitre de la rencontre, le Zambien Janny Sikazwe, n’a pas réussi à calmer les esprits. Par moments, le match lui a échappé à cause des innombrables accrochages entre les joueurs des fréquentes interruptions du match. Des scènes désolantes qui ont fait le tour du monde. À cette agressivité s’ajoutaient les conditions de jeu qui n’étaient pas optimales, à cause du vent fort qui soufflait sur la ville de Tanger. Cet aléa climatique a bouleversé les plans des deux équipes, incapables de développer leur jeu. Le vent changeait constamment la trajectoire du ballon engendrant l’énervement des joueurs. Et alors qu’on croyait que le match allait se solder par un triste 0-0, Angel Correa a douché les 40.000 spectateurs venus encourager les Lions de l’Atlas en inscrivant l’unique but de la partie, profitant d’une erreur de placement de la défense marocaine. Hervé Renard était déçu à la fin de la rencontre, avouant même qu’il n’a tiré aucun enseignement du match. Le technicien français est même allé jusqu’à lui préférer la rencontre face au Malawi. À l’approche de la CAN, les Lions de l’Atlas, qui avaient à cœur de briller devant leur public, doivent vite digérer cette défaite et se projeter vers les matchs amicaux du mois de juin. 


Déclarations

La blessure de Youssef En-Nesyri, un coup dur pour la sélection

L’attaquant de Leganès Youssef En-Nesyri devait jouer mardi le match face à l’Argentine. Malheureusement, il a déclaré forfait en raison d’une blessure contractée lors du dernier entraînement des Lions de l’Atlas, après un télescopage genou contre genou avec un coéquipier. D’après Hervé Renard, le joueur va rentrer à Madrid pour effectuer les examens nécessaires et établir un diagnostic plus approfondi. La durée de son indisponibilité est encore inconnue, mais on craint le pire pour le joueur. S’il devait déclarer forfait pour la CAN, ce serait une immense perte pour les Lions de l’Atlas vu le niveau qu’il a affiché ces derniers temps avec son club.


«Je n’ai pas tiré d’enseignements de ce match»

«Je crois que c’est la première fois dans ma carrière que je ne savais pas quoi dire aux joueurs dans le vestiaire. On n’a pas joué au football. Il fallait lutter sur chaque ballon. Il y a eu beaucoup de duels. C’était un combat. Les joueurs étaient énervés des conditions de jeu à cause du vent fort qui soufflait. On ne savait pas où le ballon allait tomber. On savait que les Argentins étaient des combattants. Tout le monde avait envie de gagner. Cela a pris une grande ampleur. Je n’ai pas tiré grand-chose de ce match. Je trouve celui contre le Malawi plus intéressant. Il faut se tourner vers le match du mois de juin. On aurait aimé ne pas perdre. Félicitations à l’Argentine qui a su négocier l’une de ses rares occasions en marquant un but, en profitant d’une erreur de placement. C’est sûr, ce match n’est pas notre meilleur souvenir.»
Hervé Renard, sélectionneur du Maroc


Les Lions de l’Atlas sèchent la zone mixte

Contrariés par le déroulement du match et son résultat, les joueurs de l’équipe nationale n’ont pas daigné passer par la zone mixte du Grand Stade de Tanger. Au moment où le sélectionneur livrait ses impressions après la défaite face à l’Argentine, ses hommes ont pris la poudre d’escampette au lieu de faire face aux représentants des médias. Même les agents de sécurité privée ont reçu des consignes claires de bloquer les accès à la zone mixte et de fermer la porte au nez des journalistes, dont le seul tort a été d’assister à une rencontre aussi décevante qu’inattendue. Alors qu’Hervé Renard parlait d’objectif commun à toutes les composantes du football national de remporter la CAN, force est de constater que les médias, ou du moins ceux qui n’ont pas les faveurs de la FRMF, ne font apparemment pas partie de cette vision. Du moins, lorsque l’équipe nationale s’incline.


«On est contents du résultat même si on n’a pas vu une grande équipe d’Argentine»

«C’était un match difficile face à l’équipe du Maroc qui jouait devant son public et qui voulait gagner. C’était un bon test. Nous avons tiré beaucoup d’enseignements. Nous sommes contents du résultat malgré les conditions climatiques qui n’étaient pas optimales en raison du vent fort qui soufflait. C’était un vrai handicap pour les deux équipes. C’est vrai qu’aujourd’hui (Ndlr mardi), on n’a pas vu une grande équipe d’Argentine, mais l’essentiel est là. Nous devons encore travailler. Le match face au Venezuela, c’était du passé. On reste sur une victoire contre une équipe du Maroc qui joue bien au football.»
Lionel Scaloni, sélectionneur de l’Argentine

 

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