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Mouna Fettou : Le cinéma marocain a besoin d’une véritable industrie cinématographique

La 13e édition du Festival international du film de femmes de Salé a démarré le 16 septembre et se poursuivra jusqu’au 21 du même mois. Mouna Fettou, invitée d’honneur du Festival, a souligné que le cinéma marocain était toujours en quête d’une véritable industrie.

Mouna Fettou : Le cinéma marocain a besoin d’une véritable  industrie cinématographique
Mouna Fettou, invitée d’honneur de la 13e édition du FIFFS.ttttt ttt Ph Saouri

Le cinéma marocain a besoin d’une véritable industrie cinématographique, a indiqué, mardi à Salé, l’actrice marocaine Mouna Fettou. Lors d’une conférence de presse tenue en marge de la 13e édition du Festival international du film de femmes de Salé (FIFFS), Mme Fettou a souligné que le cinéma marocain est toujours en quête d’une véritable industrie, rappelant que seule la diffusion d’une culture cinématographique aux ramifications multiples permettra l’essor de cette industrie. Mouna Fettou, invitée d’honneur de cette édition, a également exprimé sa fierté de cet hommage rendu à sa personne, y voyant une reconnaissance et une incitation à la responsabilisation de l’artiste pour hisser le niveau de la production cinématographique au Royaume et «une étape cruciale dans sa carrière pour être au fait de cette lourde responsabilité».
Ainsi, l’héroïne du film, «À la recherche du mari de ma femme», chef-d’œuvre du cinéma marocain, actrice ayant côtoyé d’éminents réalisateurs marocains et étrangers et remporté de nombreux prix dans différents festivals, a avoué espérer jouer davantage de rôles porteurs de messages, relevant, toutefois, qu’elle essaie de diversifier ses personnages afin d’éviter de sombrer dans des rôles purement typiques. Pour ce qui est de ses nouveautés, Mme Fettou a assuré qu’elle travaillait, désormais, sur un nouveau projet de film avec le réalisateur Faouzi Bensaïd, émettant le souhait de se présenter sur la scène cinématographique marocaine sous de nouvelles couleurs «en interprétant des rôles et des personnages au niveau des aspirations de mon public». Pour sa part, la costumière et styliste sénégalaise Oumou Sy, également invitée d’honneur de cette édition, a souligné sa volonté permanente de vouloir réunir dans ses travaux la culture et les caractéristiques africaines à chaque fois en y introduisant de nombreux détails et composantes de la vie africaine, sans pour autant perdre de vue ses origines, soulignant qu’elle s’inspire des coutumes, de l’imagination et des terres du continent africain. La créatrice, qui a laissé une empreinte dans le domaine du cinéma et du théâtre en Afrique et qui emboîte le pas aux grands créateurs internationaux, a précisé avoir rencontrer plusieurs difficultés dans son enfance, notamment en raison de son décrochage scolaire, lequel a constitué un défi de taille pour elle, pour baliser le chemin à la lutte contre l’analphabétisme et ouvrir ainsi la voie à l’apprentissage et à la formation personnelle dans la couture et la mode. De son côté, l’écrivaine Aïcha El Basri, auteure du livre «Al Hayat min douni» (La Vie sans moi), qui traite du phénomène du viol pendant les conflits, a souligné que son livre retraçait bien l’histoire triste des femmes violées pendant les guerres et les conflits, ajoutant qu’il s’agit d’une histoire du passé qui condamne la violence à l’égard des femmes et qui appelle en même temps à la protection effective des femmes dans les zones des hostilités. Elle a souligné que son expérience poétique et narrative exprime son inquiétude face au statut juridique des femmes dans la société, soulignant que ce roman traite d’une thématique inédite, «et peut-être d’un angle tout nouveau, appréhendant le viol comme l’un des aspects peu visibles dans les conflits armés, voire inconnus ou négligés par les écrivains en raison de la difficulté des femmes violées à révéler la vérité de leur souffrance».

Un total de 12 films vont concourir pour le Prix de la fiction, à savoir «Les coups du destin» de Mohammed Lyounsi (Maroc), «A First Farwell» de Lina Wong (Chine), «Crystal Swan» de Daryazhuk (Biélorussie, Allemagne, États-Unis et Russie), «Her Job» de Nikos Labôt (Grèce, France et Serbie), «Jessica Forever» de Caroline Poggi et Jonathan Vinel (France), «Une colonie» de Geneviève Dulude-De Celles (Canada), «Staff only» de Neus Ballùs (Espagne). Il s’agit également de «Flesh out» de Michela Occhipinti (Italie), «The Ground beneath my feet» de Marie Kreutzer (Autriche), «Take me Somewhere nice» de Ena Sendijarevic (Pays-Bas et Bosnie-Herzégovine), «Dieu existe, son nom est Petrunya» de Teona Strugar Mitevska (République de Macédoine du Nord, Belgique, Slovénie, France et Croatie), «Cenizanegra» de Sofia Quiros Ubeda (Costa Rica, Argentine, Chili et France). Cinq films vont concourir pour le documentaire, notamment «In search» de Beryl Magoko (Allemagne), «Le loup d’or de Balolé» de Chloé Aïcha Boro (Burkina Faso et France), «Offside» de Dinar Naser (Jordanie), «Xalko» de Sami Mermer et Hind Benchekroun (Canada). Concernant les films en lice pour le Prix jeune public, il s’agit de «Kilikis la cite des hiboux» de Azlarabe Alaoui (Maroc), «Taxi Bied» de Moncef Malzi (Maroc), «Le grand petit Miloudi, une échappée d’antan» de Leïla El Amine Demnati (Maroc), «Les voix du désert» de Daoud Aoulad Syad (Maroc), «Le silence des papillons» de Hamid Basket (Maroc). Par ailleurs, le festival a créé une nouvelle rubrique dans le cadre de son programme général intitulée «Classiques du cinéma africain et arabe au féminin». L’événement fort de cette édition se manifeste dans les efforts du festival international du film de femmes pour s’ouvrir sur son environnement intellectuel et culturel. Le festival a en effet adhéré au plan d’action initié par l’Unesco pour l’égalité des femmes, la parité entre femme et homme et le soutien de la liberté d’expression et la diversité des expériences culturelles, dans tous les pays de la région MENA. 

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