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Le Musée Mohammed VI pour la civilisation de l’eau au Maroc-Aman a célébré, mardi soir à Marrakech, la fête de Achoura aux rythmes de la «Dekka Marrakchia», un genre musical et un art authentique typique et propre à la cité ocre. L’établissement a ainsi organisé une soirée grandiose pour fêter cet événement qui, au-delà de son aspect religieux, constitue une célébration annuelle qui exprime la richesse et la diversité du patrimoine culturel immatériel marocain.
Pour célébrer comme il se doit ce patrimoine, les organisateurs ont opté pour la Dekka Marrakchia, une expression culturelle et musicale spécifique à la première destination touristique du Royaume.
Dans une ambiance conviviale et bon enfant, l’assistance a été gratifiée d’un spectacle haut en couleur durant lequel des troupes de renommée de cet art, masculines et féminines (Houwariyat), ont exécuté avec maestria une série de danses et de chansons puisées dans le répertoire riche de ce genre musical populaire, tout en faisant étalage de leur savoir-faire et de leur maîtrise de cet art composé essentiellement de percussions rythmiques plurielles.
De son côté, l’assistance n’a pas manqué d’interagir avec ces troupes en reprenant en chœur des refrains de ces chansons populaires tout au long de cette mémorable soirée.
La «Dakka» (tambourinage) est plutôt un récital qu’une danse. C’est une composition de poèmes en langue dialectale, dédiés aux valeurs spirituelles, humaines et sociales des sept saints patrons de Marrakech déclamés en long récitatif qui est scandé à l’unisson au rythme d’instruments de percussion comme la taârija, la tara et krakach, et le nfar…
Un vrai chef-d’œuvre du patrimoine culturel immatériel, qui se pratique depuis des siècles par les artisans tanneurs, une fois par an à l’occasion de la fête d’Achoura.
Pour les organisateurs, la ville de Marrakech a besoin de ce genre d’initiatives, afin de revivifier ces traditions culturelles musicales du patrimoine oral
et immatériel.
Dans une déclaration à la MAP, le directeur de la société de gestion du Musée, Youssef Mouhyi, a expliqué que cette institution veille, dans le cadre de sa mission, à s’ouvrir et à contribuer à la valorisation des différents aspects du patrimoine du Royaume, chaque fois que l’occasion se présente.
Il a, dans la foulée, précisé que cette soirée se veut une contribution à la mise en valeur de ce patrimoine immatériel qui revêt une particularité à Marrakech où sont organisées, à cette occasion, des soirées de Dakka et de Houwariyat ainsi qu’une panoplie de compétitions dans les rues et quartiers de la cité ocre, notamment dans l’ancienne médina.
C’est dans ce sillage qu’intervient cette initiative à travers laquelle le musée ambitionne d’offrir aux familles marrakchies l’occasion de suivre et de célébrer l’art de la Dekka, comme il se doit et dans toute son authenticité et son originalité, a ajouté M. Mouhyi.
Le responsable a, d’autre part, souligné que les musées ne sont pas uniquement des lieux et des institutions dédiées à la valorisation et à la préservation du patrimoine, mais sont appelés à s’ouvrir sur les préoccupations de la société et contribuer à la vie culturelle et sociale.
À noter que le Musée Mohammed VI pour la civilisation de l’eau au Maroc-Aman, fondé par le ministère des Habous et des affaires islamiques, est un projet inédit à Marrakech. Il s’agit d’une institution culturelle qui s’est fixée pour mission la valorisation des patrimoines du Royaume et a pour vocation de préserver la mémoire et de diffuser et mettre en valeur le patrimoine hydraulique marocain comme un référent de la gestion de l’eau au niveau mondial.
