Le Festival international des musiques andalouses, «Andalussyat», très attendu par les nombreux mélomanes, ne cesse de rayonner d’année en année grâce aux efforts des organisateurs, dont l’objectif primordial est de satisfaire le public assoiffé de cette musique ancestrale. «Tubû et Maqãmat» est l’intitulé de cette édition qui prône, comme les précédentes, une ambiance conviviale où les spectateurs pourront passer d’agréables moments inoubliables, se remémorant le passé glorieux de cet héritage culturel et artistique.
Comme l’indique le président de l’Association des amateurs de la musique andalouse du Maroc (AAMA), Azzedine Kettani, «ce Festival célèbre non seulement la musique andalouse au sens étroit du terme, mais aussi dans son sens le plus large. Car, comme vous le constaterez, le programme est enrichi de musiques apparentées, dont le flamenco et le gharnati, comme nous recevrons la troupe des Aïssawa, la Hadra Issaouïa et d’autres musiques qui ne manqueront pas de charmer le public jusqu’à la clôture en apothéose de ce Festival, sous la houlette de Maître Mohamed Briouel et l’orchestre de feu Haj Abdelkrim Raïs».
Azzedine Kettani ne manque pas de reconnaître les efforts de tous ceux qui étaient à l’origine de cette manifestation, ainsi que la création de l’AAMA, notamment feu Haj Driss Benjelloun, feu Mohamed Belemlih et feu Haj Driss M’Seffer, qui ont installé les premières bases de l’Association et du Festival, sans oublier ceux qui ont pris la relève, comme Si Mouad Jamaï, qui ne ménage aucun effort pour apporter son aide précieuse. «Je dois aussi rappeler que nos amis de Dar Al Ala sont la cheville ouvrière de notre Association, car ce sont eux qui, tous les jeudis, organisent des soirées récréatives et instructives».
De son côté, Mouaad Jamaï, président fondateur du Festival Andalussyat, a lui aussi souligné l’importance de cette continuité qui permet d’assurer le rayonnement de ce festival. «C’est très important pour ce genre d’événements, à un moment où le sponsoring et le mécénat accompagnent plus difficilement ce genre de manifestations culturelles. Sachant qu’Andalussyat n’est pas un événement uniquement festif. C’est la sauvegarde de notre patrimoine immatériel que nous avons le devoir et l’intérêt de défendre, avant que d’autres ne le fassent à notre place».
Cette 16e édition se distinguera par l’hommage qui sera rendu à une personnalité singulière, le professeur Abdeljalil Lahjomri, secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc. Ce pédagogue et homme de culture, qui est l’un des fondateurs du festival Mawazine, est aussi un grand mélomane et défenseur des musiques traditionnelles marocaines, voire africaines. Un autre hommage sera à l’honneur de Simohammed Chaabane le grand maître de la musique Gharnatie marocaine. N’oublions pas qu’Andalussyat représente, également, une vitrine et un tremplin pour les jeunes musiciens. D’où l’organisation d’une soirée qui leur sera dédiée à travers le jeune talentueux Marouane Hajji.
Par ailleurs, le président de la 16e édition du Festival Andalussyat, Youssef Baghdadi, atteste que la musique arabo-andalouse a connu un développement fulgurant pendant plus de huit siècles, aussi bien en Andalousie qu’au Maghreb. Et ce grâce au métissage culturel entre la musique arabe venue de l’Orient, la musique afro-berbère du Maghreb et la musique pratiquée dans la péninsule ibérique. «Sachant que le Maroc, l’un des pays d’accueil des morisques et terre de brassage de différentes cultures, celui-ci a joué et continue à jouer un rôle majeur dans la préservation de cette musique raffinée». C’est le travail que s’efforce de faire l’association des amateurs de la musique andalouse, comme le précise Baghdadi, pour préserver et développer cette musique, à travers l’organisation des événements musicaux, la transcription des textes poétiques et la formation de la relève, l’installation d’un musée d’art et d’une école de musique andalouse, telle est la mission de l’association qui œuvre sans répit à la pérennisation de l’héritage musical andalou. Une mission menée en partenariat avec le ministère de la Culture et sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. «Je suis convaincu que la préservation de ce patrimoine ancestral ne se fera qu’en conjuguant tous les efforts pour promouvoir cet art raffiné et le placer au rang de patrimoine mondial reconnu par l’Unesco», renchérit-il.
Programme
• 4 et 5 décembre à Megarama, Casablanca
• 6 décembre au Théâtre national Mohammed V, Rabat
• 7 décembre à Mazagan, El Jadida