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Mutualiser les efforts pour lutter contre la déperdition scolaire

Beaucoup d’efforts ont été fournis en matière de lutte contre la déperdition scolaire et l’objectif est de ramener le taux de décrochage scolaire à 3% à l’horizon 2025. Or le ministère seul ne peut pas venir à bout de ce phénomène. La société civile travaille également sur ce secteur dans le but de contribuer à lutter contre les facteurs qui participent à ce fléau.

Mutualiser les efforts pour lutter contre la déperdition scolaire
La Fondation Attijariwafa Bank a organisé récemment une conférence-débat sous le thème : «Abandon scolaire : comment stopper le fléau ?».Ph. Sradni

Le système éducatif marocain fait face à de nombreux défis. Le plus important d’entre eux est certainement le décrochage scolaire. Son impact est tellement important sur l’avenir de la jeunesse marocaine, qu’il est érigé comme priorité par les pouvoirs publics qui multiplient les actions pour lutter contre ce fléau. La société civile y met du sien également. Plusieurs associations s’activent en effet, notamment dans le milieu rural, afin de lutter contre la déperdition scolaire des enfants, surtout les filles.
C’est justement pour savoir quels sont les moyens à même de mettre fin à ce phénomène que la Fondation Attijariwafa Bank a organisé récemment une conférence-débat sur le thème : «Abandon scolaire : comment stopper le fléau ?»
«L’éducation n’est pas seulement une affaire du ministère de l’Éducation nationale», a déclaré d’emblée Youssef Belqasmi, secrétaire général au ministère de tutelle, avant de rappeler les chiffres clés de l’abandon scolaire. «Nous sommes à 1,1% au niveau du primaire, 10,7% au niveau du collège et 9,1% au niveau du lycée. En général, 259.000 élèves abandonnent chaque année et le taux le plus important est enregistré au niveau du collège», précise Belqasmi.
D’importants efforts ont donc été réalisés à ce niveau. Un constat confirmé par Philippe Maalouf, responsable de l’éducation pour le Maghreb à l’Unesco. «Le décrochage scolaire n’est pas un phénomène qui concerne seulement le Maroc et la lutte contre ce fléau est un processus très lent qui varie d’un pays à l’autre», indique Maalouf. Et d’affirmer : «Les pays qui ont réussi le mieux à lutter contre ce phénomène sont ceux qui ont mis en place un processus de solutions au niveau local. Et à ce titre, je tiens à saluer les efforts du Maroc qui est érigé comme modèle de l’éducation non formelle dans la région MENA».

S’agissant des facteurs d’abandon scolaire, Youssef Belqasmi rappelle qu’il s’agit de l’éloignement et l’absence de transport scolaire (21,1%), le refus des élèves (20,3%), la pauvreté (18%), l’échec scolaire (11,5%) et le refus des parents (10%). «Il va sans dire que l’abandon touche plus les enfants du monde rural, les filles et que les études ont montré que le niveau de scolarité des parents influe sur le taux d’abandon des enfants. Autre point important à souligner, le préscolaire a un fort impact sur cette problématique.
À ce titre, le taux d’abandon chez les enfants non préscolarisés est de 8,9%, contre 1,9 pour les enfants préscolarisés», note le secrétaire général au ministère de l’Éducation nationale.
Le ministère de tutelle multiplie les actions pour lutter contre ce phénomène que ce soit à travers le programme «Tayssir», les cantines scolaires, les internats, l’opération 1 million de cartables… les associations apportent leur pierre à l’édifice en s’attaquant chacune à un volet particulier. Ainsi, l’association «Insaf» milite depuis des années pour lutter contre le travail des enfants quitte à dédommager leurs parents. «La pauvreté n’est pas une cause réelle ou directe du travail des enfants et donc leur décrochage scolaire. La preuve est que bien des enfants issus d’un milieu social défavorisé poursuivent leurs études et réussissent leur cursus scolaire», soulève Meriem Othmani, présidente et fondatrice de l’association. Cette dernière rejette ainsi la faute sur les intermédiaires. «Des personnes malsaines convainquent certains parents de sortir leurs enfants de l’école afin de travailler et de les aider financièrement. C’est pour cette raison que l’association a décidé d’accorder 250 DH par mois aux parents pour que ces derniers laissent leurs enfants à l’école», explique 
Meriem Othmani.
De son côté, l’association «Kane Ya Makane» travaille l’éveil des enfants afin d’aider les enfants à apprécier l’école. «Comme cela a été expliqué, un nombre important d’enfants qui quittent l’école le font parce qu’ils n’aiment pas y aller. Et c’est donc pour cela que nous avons mis en place le programme “Tanouir”. Celui-ci est destiné aux enfants des écoles rurales dans le but de favoriser l’épanouissement de ces enfants, contribuer à leur éveil, développer leur créativité et redynamiser les pratiques d’enseignement des instituteurs», indique Mounia Benchekroun, présidente de l’association.

Enfin, en matière de lutte contre la déperdition scolaire, La Fondation Zakoura Éducation s’est positionnée sur le volet de la proximité des écoles rurales et de l’alphabétisation des parents. «Nous travaillons de telle sorte à rapprocher l’école le plus possible de l’enfant, participer à l’alphabétisation des parents, mais également de réduire le nombre d’années du primaire de 6 ans à 3 ans et recourir à des enseignants de la même région afin que la relation entre les élèves s’entendent le mieux possible avec leurs professeurs», note Rita El Kadiri, directrice générale – Développement & Partenariats de l’association «Zakoura Education».
Si l’association travaille surtout au niveau du primaire, El Kadiri a annoncé lors de la rencontre organisée par Attijariwafa bank que Zakoura Education va se lancer en début de la prochaine année scolaire dans le collège. «On va mettre en place un projet pilote d’un collège rural numérique. Ce projet innovant permettra aux jeunes de suivre les cours par visioconférence», annonce fièrement la directrice générale - développement & Partenariats. 

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