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Nabyla Maan & Tarik Hilal, entre authenticité et modernité

Redonner vie aux merveilles de la musique classique. Tel est le message que Nabyla Maan & Tarik Hilal ont voulu partager avec le public à travers leur collaboration qui a donné naissance à un nouveau titre inédit «Ahin Ya Sultani». Les deux artistes étaient les invités de l’émission «Studio Zèbres» sur «Matin Première». Cette nouvelle chanson est extraite de «Nawbat Al Ochaq». Un titre traditionnel qu’ils ont remis, avec talent, au goût du jour. n

De l’amour avec «Ahin Ya Sultani»

Body «Ahin Ya Sultani», le nouveau titre de Nabyla Maan, parle d’amour. C’est une chanson très romantique. La chanteuse explique que c’est un extrait de «Ala Andaloussia, Nawbat Al Ochaq». Elle a choisi cet extrait. Parce que c’est un morceau avec lequel elle a beaucoup de souvenirs. Beaucoup de Marocains se retrouvent dans cette chanson. Ils ont des souvenirs qui ressurgissent et de la nostalgie en écoutant ce morceau. Nabyla Maan a voulu avec cette chanson rendre hommage à Tarik Hilal, son époux, et lui déclarer son amour. 
Dans le clip, il y a un côté hors du temps, onirique et romantique. Tarik Hilal explique qu’il a vite compris qu’il fallait l’arranger avec une certaine grandeur. Il a pensé au climax de fin où la tension monte avec la chorale et les voix de chœurs. Pour le clip, ils ont réfléchi et ont échangé avant d’arriver à l’idée finale qu’ils ont retenue. 

Une musique ancestrale à transmission orale

Interrogé sur les problèmes auxquels il est confronté dans notre société, Tarik Hilal a pointé du doigt le conservatisme. En effet, au départ, quand ils ont souhaité revisiter le patrimoine musical traditionnel, il y avait une réticence venant d’une certaine catégorie. Il explique que celle-ci n’acceptait pas cette forme nouvelle de redécouvrir le patrimoine ancestral avec une touche occidentale. C’est un type de conservatisme qui limite la créativité, selon lui. Cependant, il constate qu’après l’expérience de «Leghzal Fatma» et «Chams Al Achia», les gens sont plus ouverts. Et en demandent davantage. Quant à Nabyla Maan, elle raconte qu’avant de sortir un morceau tiré du patrimoine marocain andalou, elle consulte à chaque fois son maître, Mohamed Briouel, un grand maître en musique andalouse,  pour lui fait écouter les morceaux, avant de les sortir. À chaque fois, elle a sa bénédiction. 
Par exemple, pour «Ahin Ya Sultani», elle avait un peu peur de sa réaction, mais quand elle lui a fait écouter la chanson, elle a été agréablement surprise. Elle a vu qu’il était fier d’elle. Et il a vraiment beaucoup aimé le mélange qu’ils ont fait. Tarik Hilal ajoute que ce conservatisme a quelque part du positif aussi. Parce que les musiciens traditionnels jouent un rôle important pour garder le tempérament des morceaux. Donc, l’orchestre est important pour garder l’essence et le côté traditionnel de cette musique ancestrale. Ce sont des musiques à transmission orale, du coup s’il n’y a pas des musiciens qui les jouent dans leur aspect traditionnel, c’est difficile quand ça voyage d’une génération à un autre, dit-il. Il est important qu’il y ait une catégorie qui conserve ce patrimoine et une autre qui le développe. 

Le premier enregistrement de Nabyla

Nabyla Maan confie que c’était son rêve de petite fille de pouvoir enregistrer dans des conditions professionnelles. Comme elle avait ses propres chansons qu’elle composait et elle s’accompagnait à la guitare. Sa tante avait écouté ce qu’elle faisait et pour ses 16 ans, elle lui a offert un enregistrement en studio. C’était le démarrage de sa carrière. Parce qu’elles ont pu faire une maquette et sa tante est partie voir Platinium Music, une maison de disque qui représentait Universal au Maroc, et l’artiste a signé son premier contrat avec une maison de production. C’est donc grâce à sa tante qu’elle a pu réaliser son rêve. 

La rencontre entre Nabyla Maan & Tarik Hilal

C’est la musique qui a réuni les deux tourtereaux. Ils ont un petit garçon et un heureux événement est prévu pour août prochain. Nabyla Maan et Tarik Hilal ont travaillé ensemble sur «Tir Al Ally». Et les choses ont évolué jusqu’à la naissance de leur amour. Dans leur vie de tous les jours, il est difficile pour eux de dissocier le côté musical et leur vie de couple. Nabyla Maan explique que la musique fait partie de leur personnalité. Ils se font plaisir par la musique. Donc ils passent leur temps à se faire découvrir de nouvelles influences et de nouveaux styles. Ils voyagent souvent pour aller voir des concerts d’artistes qu’ils aiment. La musique est omniprésente dans leur vie. 

La quête de la perfection

Nabyla Maan et Tarik Hilal sont perfectionnistes. Nabyla Maan déclare qu’ils essaient à chaque fois de faire mieux. Ils ont besoin de beaucoup de temps et d’énergie pour sortir des chansons. Elle ajoute : «heureusement, on aime ce qu’on fait. On aime la musique par passion avant tout. C’est ce qui nous pousse à bien travailler.» Leurs influences musicales, comme Santana, ont des parcours et ils font de la musique qui change avec le temps. Santana a fait après Woodstock une musique très différente de celle d’avant. À chaque fois, il y a une nouvelle recherche et de nouvelles inspirations, en termes de musique, de sons et de production. Paco De Lucia a aussi vers la fin des albums très différents de ceux de ses débuts. Clairement, il s’agit d’un instinct de musicien qui le pousse à travailler sur le plus petit des détails. 

Trois ans plus tard, Nabyla Maan faisait l’affiche de l’Olympia

Nabyla Maan se souvient que l’Olympia, c’était comme dans un rêve. Elle était sur un nuage. Elle avait rêvé de voir son nom en néon à l’entrée de l’Olympia. Elle pensait que c’était inaccessible. La mythique salle parisienne a vu défiler les plus grands noms de la chanson mondiale, comme les Rolling Stones, Oum Kaltoum… Trois ans après son premier enregistrement en studio, elle a pu fouler la scène de l’Olympia. 

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