Quels sont les principaux défis que le Maroc doit relever pour réussir le pari de l’économie du savoir dans le cadre de son nouveau modèle de développement ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre les six intervenants du 2e panel de l’édition 2019 du Morocco Today Forum, organisée vendredi par Groupe Le Matin sur le thème «Économie du savoir et modèle de développement, l’opportunité de l’intangible» et auquel ont assisté plus de 500 personnes.
Côté recrutement, a noté Hassan Debbagh, il existe une quasi-parité. «Les meilleures notes au recrutement vont toujours aux femmes», a-t-il précisé. «Dans l’état actuel de l’économie et dans la majorité des entreprises développées dans les nouvelles technologies, les femmes sont presque toujours majoritaires», a renchéri Ismail Douiri. Un avis que ne semble pas partager Najat Vallaud- Belkacem : «88% des algorithmes de la planète sont écrits par des hommes. Les femmes sont malheureusement sous-représentées dans ce créneau», a-t-elle déploré.
Certes, la politique d’investissement du pays doit permettre à des géants des nouvelles technologies d’investir au Maroc. Une manière de transférer leur savoir-faire au pays. Mais il faut préparer dès maintenant les générations futures aux exigences d’un tel mouvement. «La généralisation du préscolaire est l’un des premiers défis à relever par tout pays qui se lance dans cette voie. Le dirham le plus utile au pays est celui dépensé entre 0 et 6 ans», a estimé Otmane El Ferdaous.Comment passer alors de l’économie traditionnelle à l’économie technologique ? «Par les expériences internationales et les expériences des Marocains acquises à l’étranger. Récupérer ces connaissances et les mixer pour ensuite les adapter aux réalités du marché est fort recommandé», a souligné Liu Hao.Quoi qu’il en soit, pour le patron de l’AMEE, le nouveau modèle de développement ne peut être que durable. Il en veut pour exemple le programme de formation aux pompes solaires en remplacement des pompes diesel. Cependant, a-t-il nuancé, le savoir ne peut pas être que technologique.Autre défi de taille évoqué par les intervenants, l’inclusion financière. «Nous sommes conscients de l’importance de l’inclusion financière. Nous avons lancé une profonde transformation digitale de la banque», a rappelé le responsable de la BCP. C’est un changement dans les habitudes des utilisateurs et une chance pour beaucoup d’entre eux d’accéder à de nouveaux services financiers. Autre exemple de l’inclusion financière rendue possible par l’accumulation des connaissances : «La technologie nous a aidés à mettre en place un système de scoring qui nous permet d’accorder des crédits aux TPE sans garantie à hauteur de 150.000 DH», a précisé Ismail Douiri. Une avancée qui ouvre le chemin vers le crédit basé sur l’historique, lui-même basé sur la connaissance approfondie des clients.