La loi 31-18, modifiant et complétant le Dahir (9 ramadan 1331) formant Code des obligations et des contrats, vient d’être publiée au Bulletin officiel. Le texte promulgué apporte une protection supplémentaire aux personnes morales contre les spoliations immobilières. Il s’agit d’un nouveau jalon posé dans le cadre du parachèvement de l’arsenal judiciaire, dont certaines carences étaient exploitées par des personnes peu scrupuleuses pour s’emparer indument des biens d’autrui. La promulgation de la loi 31-18 s’inscrit à l’évidence dans le cadre de la mise en œuvre des Hautes Directives Royales, car, rappelons-le, S.M. le Roi avait adressé un message au ministre de la Justice incitant son département à faire face avec rigueur et fermeté à la spoliation foncière.
Autre nouveauté de taille apportée par le texte promulgué : un registre national électronique des mandats doit être créé, dont la gestion est confiée à l’Administration. À travers ce registre, sont portés à la connaissance du public tous les mandats inscrits dans les registres des mandats des droits réels et tenus par les secrétaires-greffiers des tribunaux de première instance. Ainsi, tout rédacteur d’un contrat relatif au transfert de propriété d’un bien doit vérifier que le mandat est inscrit dans le registre national électronique.
Le texte de loi promulgué stipule en outre que lorsque la société a pour objet des immeubles ou autres biens susceptibles d’hypothèque, et qu’elle doit durer plus de trois ans, le contrat doit être fait par écrit, et enregistré en la forme déterminée par la loi. Cependant, sous peine de nullité, le contrat doit préciser nombre d’informations comme : le nom, prénom et adresse personnelle de chaque partie, leurs CIN ou carte de résidence pour les résidents (passeport pour les non-résidents). S’agissant des personnes morales, le contrat doit préciser la dénomination, l’objet, l’adresse, l’apport de chaque partie, la durée, etc.