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Une nouvelle délégation régionale de la CFCIM voit le jour à Dakhla

La Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM) a inauguré, ce vendredi, sa nouvelle délégation régionale dans la ville de Dakhla. Selon le président de la Chambre, cette nouvelle antenne permettra une ouverture sur l’Afrique subsaharienne et fera ainsi de cette ville un hub de croissance régionale et un trait d’union entre le Maroc et sa profondeur africaine.

Une nouvelle délégation régionale de la CFCIM voit le jour à Dakhla
Le président de la CFCIM, le wali de la région de Dakhla-Oued Eddahab et le président du Conseil régional

Deux années après l’ouverture de sa délégation régionale à Laâyoune, la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc a inauguré vendredi une nouvelle délégation dans la ville de Dakhla. Visant, au même titre que celle de Laâyoune, à faire de la région un hub pour les entreprises qui souhaitent se développer vers l’Afrique subsaharienne, «la nouvelle Délégation aura notamment vocation à faciliter l’installation des investisseurs, en particulier les opérateurs français et à relayer les services de la CFCIM auprès des adhérents de la région», souligne la CFCIM.
Comptant aujourd’hui quelque 4.300 entreprises, la CFCIM veut donc mieux faire connaître la région à ses membres. Qualifiant la région de «très dynamique sur le plan économique», la CFCIM estime qu’elle offre des opportunités intéressantes dans des secteurs tels que le tourisme, la pêche, l’aquaculture ou l’élevage camelin. Selon le président de la Chambre, Philippe-Edern Klein, il est temps de créer un pôle commercial au niveau de cette partie du Royaume. «L’idée est d’agrandir le marché marocain en allant vers l’Afrique subsaharienne», a-t-il affirmé.
La CFCIM, qui s’était engagée dans un projet d’aménagement de la zone industrielle de Laâyoune, en partenariat avec le gouvernement et les autorités régionales, avait également affiché sa disposition à accompagner le projet de mise en place d’une zone similaire au niveau de la ville de Dakhla. Visiblement attirée par les grands projets structurants lancés dans le domaine des énergies renouvelables (centrale éolienne), de l’environnement (usine de dessalement de l’eau de mer), des transports (port de Dakhla Atlantique), ou encore de l’enseignement et de la santé, la Chambre française estime à juste titre que les provinces du Sud offrent des opportunités de croissances énormes pour ses adhérents et qu’elles peuvent être un hub et un trait d’union entre le marché marocain et le marché subsaharien. «Le Maroc est le hub idéal vu sa position géographique, et mon ambition est d’accompagner cette vision du Souverain pour faire des hubs de Dakhla et de Laâyoune des relais de croissance vers l’Afrique subsaharienne», conclut le président de la CFCIM.

De gauche à droite, Philippe-Edern Klein, président de la CFCIM, Ibrahim Al Khali Seck, ambassadeur du Sénégal au Maroc, Baba Garba, ambassadeur du Nigeria au Maroc et Evelyne Ekambi, conseillère à
l’ambassade du Cameroun au Maroc, au siège de la région Dakhla-Oued Dahab.

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Entretien avec Philippe-Edern Klein, président de la CFCIM

«Je crois dans le potentiel de Dakhla et Laâyoune en tant que hubs de croissance pour l’Afrique subsaharienne»

La Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM) a inauguré vendredi sa nouvelle délégation régionale dans la ville de Dakhla. Dans un entretien accordé au «Matin», le président de la Chambre, Philippe-Edern Klein, explique les objectifs de cette nouvelle implantation et les ambitions qui la sous-tendent. Pour lui, la nouvelle antenne permettra une ouverture sur l’Afrique subsaharienne et fera de Dakhla un hub de croissance régionale.

Le Matin : Tout d’abord, pourquoi le choix de la ville de Dakhla pour l'ouverture de cette nouvelle délégation régionale de la CFCIM ?
Philippe-Edern Klein :
Au début de mon mandat à la présidence de la CFCIM, j’avais affirmé avoir l’objectif de faire connaître les provinces du Sud plus qu’ils ne l’étaient et accompagner les entreprises françaises qui étaient souvent absentes de cette région-là par méconnaissance. On avait donc commencé au début de mon mandat, en mars 2017, avec une visite qu’on a faite par la route. On était arrivé par avion vers Dakhla, mais on a pris la route vers Agadir en passant par Laâyoune. On a signé les accords d’ouverture de notre première délégation en mars 2017 à Laâyoune avec le président de la région, Sidi Hamdi Ould Errachid. J’avais pris l’engagement avec le président de la région et le wali pour qu’on ouvre également une délégation à Dakhla avant la fin de mon mandat et c’est ce qui est fait aujourd’hui. L’idée est d’accompagner l’accroissement des demandes d’adhésion. On est aujourd’hui à 4.300 membres à la CFCIM, ce qui représente un record historique, car on avoisinait généralement les 3.500 à 3.800 membres. Notre objectif est d’assurer un accompagnement pour nos adhérents sur les provinces du Sud. S.M. le Roi a très justement pensé à un développement Sud-Sud. On connaît bien le partenariat Nord-Sud puisque le Maroc a un partenariat privilégié avec l’Europe. Maintenant, il faut aller vers le sud. On doit aider l’Afrique à se développer. Pour moi, le Maroc est le hub idéal, vu sa position géographique, et mon ambition est d’accompagner cette vision du Souverain pour faire du hub de Dakhla et de Laâyoune un hub africain.

Lors de votre allocution d’ouverture, vous avez dit que Dakhla est un hub pour le commerce avec l’Afrique subsaharienne et la jonction entre le Maroc et cette région de l’Afrique. Vous avez également dit que les entreprises françaises sont intéressées à venir s’installer et investir ici. Pouvez-vous nous éclairer davantage sur ce point ?
On a de plus en plus de demandes aujourd’hui pour connaître la région. On s’aperçoit que le Maroc est un marché qui a 35 millions d’habitants et les entreprises qui veulent s’y implanter disent quelques fois que le marché est un peu petit. L’idée est d’agrandir ce marché et d’aller vers l’Afrique subsaharienne. Le meilleur moyen de compresser les coûts n’est pas d’être à Casablanca qui est aujourd’hui saturée. On connaît bien la métropole et l’axe Casablanca-Rabat-Tanger qui est déjà très développé avec plusieurs pôles tels que l’aéronautique ou l’automobile. Je pense qu’il y a un pôle commercial qu’il faut développer et c’est sur cette zone qu’il faut le faire.

Il y a quelques mois de cela, nous avons assisté à la signature des accords pour l’aménagement d’une zone industrielle à Laâyoune entre la CFCIM, la région et le ministère de tutelle. On parlait de plusieurs hectares et on voudrait savoir aujourd’hui ou en sont les travaux et s'il y a un engouement pour la zone ?

Ces terrains appartenaient au ministère qui les a cédés à la région et on a une délégation de gestion pour ce projet. Au total, il y a 40 hectares à commercialiser. On a non seulement des demandes des entreprises françaises qui accompagnaient le forum qu’on a tenu en novembre à Laâyoune, mais les travaux ont déjà commencé. Le président de la région est hyper dynamique, il y a une volonté de bien faire les choses et je pense qu’on est dans la phase de construction de ces projets.

C’est une expérience que vous comptez dupliquer à Dakhla ?
Pour le moment, on n’a pas encore décidé, car on ne sait pas où Dakhla veut implanter sa zone industrielle. Il y a aujourd’hui deux ou trois zones potentielles. On accompagnera le projet, car notre volonté est de répéter les expériences à titre locatif, car un investisseur n’est pas là pour apporter un grand investissement immobilier, mais plutôt pour développer son commerce.

Pour terminer, si j’étais un investisseur et je vous demandais en quoi ce serait intéressant de venir à Dakhla, que diriez-vous ?
Vous avez un marché africain qui est en pleine croissance. On parle de 2 milliards de personnes à l’horizon 2050. Vous avez des zones ici sur lesquelles il y a énormément de possibilités et un bassin de main-d’œuvre élargi. Il y a des écoles qui seront créées, de l’emploi qui peut être généré, une population travailleuse et un accès immédiat à l’Afrique subsaharienne. Donc on a non seulement accès au marché marocain, mais on a également le marché subsaharien. Si j’étais un investisseur, je viendrais m’implanter dans la région. C’est dire que je crois énormément dans le potentiel de Dakhla et Laâyoune en tant que hubs de croissance pour l’Afrique subsaharienne. 

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