Les intervenants au premier panel au programme de la 4e édition du Morocco Today Forum sont unanimes : l’éducation et les technologies de l’information sont le socle de l’économie du savoir.
Au Maroc, comme dans d’autres pays d’Afrique, ces piliers doivent être déployés et développés au même rythme pour permettre au continent de prendre le virage et faire émerger l’économie du savoir en voie de devenir la principale source de productivité, de croissance et de compétitivité.
Cette vision continentale est également évoquée par Chika Uwazie, Human resource expert, Founder and CEO of Career Queen. Pour lui, «le continent a encore du chemin à parcourir pour intégrer l’économie du savoir et ce défi ne pourra être relevé sans investir dans l’éducation et la formation». Et d’ajouter qu’en sa qualité de consultant en ressources humaines, il considère que l’un des plus grands défis auxquels les sociétés devront faire face est celui de l’éducation, notamment aux niveaux primaire et secondaire. «Je pense qu’il est nécessaire d’introduire les nouvelles technologies dès le plus jeune âge pour préparer les nouvelles générations à réussir dans l’économie du savoir», a-t-il précisé.Mais comment faire pour que ces pays du Sud, consommateurs des technologies, puissent se mesurer au pays du Nord, producteurs de ces technologies? Selon Dominique Guillo, Sociologue, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), les pays du Sud devront principalement veiller à adapter ces technologies aux spécificités locales et régionales. «À cet égard, je prendrai comme exemple l’apprentissage de la lecture.Les sciences cognitives nous ont permis d’apprendre beaucoup de choses dans ce domaine, notamment l’importance de la structure des langues dans l’apprentissage. Toutes les langues ne sont pas aussi faciles à apprendre. Ces règles constituent ainsi les bases de certains algorithmes développés pour l’apprentissage des langues. Il serait donc une erreur d’exporter ces mêmes algorithmes vers les pays du Sud», alerte-t-il. L’importance de préserver l’identité africaine a été également mise en avant par Chika Uwazie, experte en RH et CEO de Career Queen. Pour elle, l’Afrique n’a plus le choix, les pays du continent devront investir dans l’éducation innovante et devront maîtriser les TIC pour avancer, car c’est un continent qui regorge de potentialité et surtout parce que son capital immatériel est au cœur de l’économie du savoir et de la connaissance.
Les défis du continent sont donc importants, d’autant plus que les indicateurs en relation avec le système éducatif en Afrique, le taux de scolarité des étudiants et les dépenses publiques pour la R&D sont négatifs et montrent que le continent est à la traine. L’Afrique se doit donc de valoriser sa richesse humaine en vue d’une meilleure insertion et exploitation de l’économie du savoir.