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Les nouvelles technologies et l’éducation : Piliers de l’économie du savoir

Le consensus est désormais établi et incontournable : pas d’économie de savoir sans éducation ni maitrise des nouvelles technologies. Mais encore faut-il que les systèmes éducatifs soient innovants et évolutifs pour répondre aux exigences d’une économie fondée sur la connaissance.

Les nouvelles technologies et l’éducation :  Piliers de l’économie du savoir
Reportage photos : Mohssine Kartouch, Hicham Seddik et Hassan Sradni

Les intervenants au premier panel au programme de la 4e édition du Morocco Today Forum sont unanimes : l’éducation et les technologies de l’information sont le socle de l’économie du savoir.
Pour permettre une intégration des pays dans une économie du savoir dynamique et compétitive, le capital humain se voit attribuer un rôle privilégié pour favoriser l’innovation et faciliter l’utilisation et la diffusion des nouvelles technologies. 
Les États sont, en effet, conscients de l’urgence de déployer une série de mesures passant par un investissement accru dans les connaissances et les compétences, un relèvement du niveau d’instruction et une mise à jour des systèmes de formation basés plus sur l’apprentissage. 
Pour Samir Benmekhlouf, l’économie du savoir repose sur quatre piliers essentiels : un régime économique et institutionnel qui doit encourager l’entrepreneuriat. «Nous avons une véritable opportunité pour promouvoir l’entrepreneuriat grâce aux technologies. En quelques clics, un jeune peut aujourd’hui créer son entreprise», explique l’intervenant. 
Le deuxième pilier réside dans l’encouragement et la promotion des écosystèmes d’innovation. «Le troisième pilier est ce qu’on appelle Education & skills. On ne peut pas prétendre à une économie du savoir sans travailler sur ces deux éléments : l’éducation et les compétences», ajoute Benmekhlouf avant de clôturer avec le quatrième pilier qui est l’infrastructure des technologies de l’information qui va permettre de créer des liens entre tout cet écosystème. 

Au Maroc, comme dans d’autres pays d’Afrique, ces piliers doivent être déployés et développés au même rythme pour permettre au continent de prendre le virage et faire émerger l’économie du savoir en voie de devenir la principale source de productivité, de croissance et de compétitivité. 
Cette vision continentale est également évoquée par Chika Uwazie, Human resource expert, Founder and CEO of Career Queen. Pour lui, «le continent a encore du chemin à parcourir pour intégrer l’économie du savoir et ce défi ne pourra être relevé sans investir dans l’éducation et la formation». Et d’ajouter qu’en sa qualité de consultant en ressources humaines, il considère que l’un des plus grands défis auxquels les sociétés devront faire face est celui de l’éducation, notamment aux niveaux primaire et secondaire. «Je pense qu’il est nécessaire d’introduire les nouvelles technologies dès le plus jeune âge pour préparer les nouvelles générations à réussir dans l’économie du savoir», a-t-il précisé.
Mais comment faire pour que ces pays du Sud, consommateurs des technologies, puissent se mesurer au pays du Nord, producteurs de ces technologies? Selon Dominique Guillo, Sociologue, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), les pays du Sud devront principalement veiller à adapter ces technologies aux spécificités locales et régionales. «À cet égard, je prendrai comme exemple l’apprentissage de la lecture. 

Les sciences cognitives nous ont permis d’apprendre beaucoup de choses dans ce domaine, notamment l’importance de la structure des langues dans l’apprentissage. Toutes les langues ne sont pas aussi faciles à apprendre. Ces règles constituent ainsi les bases de certains algorithmes développés pour l’apprentissage des langues. Il serait donc une erreur d’exporter ces mêmes algorithmes vers les pays du Sud», alerte-t-il. L’importance de préserver l’identité africaine a été également mise en avant par Chika Uwazie, experte en RH et CEO de Career Queen. Pour elle, l’Afrique n’a plus le choix, les pays du continent devront investir dans l’éducation innovante et devront maîtriser les TIC pour avancer, car c’est un continent qui regorge de potentialité et surtout parce que son capital immatériel est au cœur de l’économie du savoir et de la connaissance. 
Les défis du continent sont donc importants, d’autant plus que les indicateurs en relation avec le système éducatif en Afrique, le taux de scolarité des étudiants et les dépenses publiques pour la R&D sont négatifs et montrent que le continent est à la traine. 
L’Afrique se doit donc de valoriser sa richesse humaine en vue d’une meilleure insertion et exploitation de l’économie du savoir. 

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