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«Nous offrons une tarification accessible à tous et c'est déterminant pour l’inclusion financière»

«Nous offrons une tarification accessible à tous  et c'est déterminant pour l’inclusion financière»
Vincent Istasse, Directeur Général Adjoint de BOA-GHANA depuis 2014, le nouveau Directeur Général de BANK OF AFRICA – CÔTE D’IVOIRE. Ph. DR

Le Matin : La Côte d'Ivoire connait une importante présence d'entreprises marocaines, dont des majors. Que propose Bank Of Africa-Côte d’Ivoire pour favoriser ces investissements et les encourager ?
Vincent Istasse
: Nous proposons à ces filiales d’entreprises marocaines, en général des majors comme vous le dites, plusieurs types de concours : crédits d’investissement, de fonctionnement ou de trésorerie, cautions sur marchés, etc. Ces entreprises opèrent dans plusieurs secteurs : énergie, agriculture, services, BTP, hôtellerie, construction et promotion immobilière, etc. Nous disposons d’une organisation au sein du Groupe qui rassemble les compétences nécessaires pour assurer l’accompagnement de ces clients. Enfin, nous assurons également des fonctions d’assistance, de conseil et de mises en relation avec des opérateurs locaux. 

Et qu’en est-il de l’encouragement des échanges commerciaux entre les deux pays ?
Les relations économiques entre les deux États sont fortes, les échanges commerciaux entre nos deux pays ont considérablement augmenté ces dernières années et la Côte d’Ivoire est devenue l’une des principales destinations des investissements extérieurs du Maroc.
Il faut relever le rôle important du Groupe d’impulsion économique Côte d'Ivoire-Maroc, puissant outil de coopération qui travaille à lever les obstacles à l’investissement et au commerce entre les deux pays. Enfin, les récentes visites du Roi Mohammed VI en Côte d’Ivoire ont été des occasions de signature de nombreuses conventions de partenariat économique, public-privé et privé-privé dont plusieurs sont concrétisées à ce jour. 

La Côte d'Ivoire connait la présence d’une importante communauté marocaine. Proposez-vous une offre spécifique pour cette communauté ?
Nous ne disposons pas encore d’offre particulière spécifique pour cette communauté marocaine, mais nous accompagnons plusieurs PME dont les promoteurs sont marocains, très actifs dans le tissu économique ivoirien.

Et quelle est votre offre pour les Ivoiriens résidant à l’étranger ?
Nous travaillons en étroite collaboration avec BOA-France, filiale bancaire Bank Of Africa qui dispose d’agences en France.
Produits monétiques, de transferts d’argent et d’épargne, cette clientèle peut accéder en France aux mêmes produits qu’en Côte d’Ivoire. Par ailleurs, nous travaillons à diversifier cette offre, en liaison avec BOA-France et BMCE Bank qui possède une riche expérience en matière d’accompagnement des Marocains résidant à l’étranger.  

Quels sont les secteurs les plus demandeurs de financement bancaire et ceux qui sont les plus prometteurs en Côte d'Ivoire ?
Les secteurs demandeurs de financement bancaire sont principalement le commerce de gros et l’industrie manufacturière, elle-même dominée par la fabrication de produits alimentaires. Ces deux secteurs concentrent chacun environ 20% du total des crédits bancaires, sans compter la filière cacao, très importante en Côte d’Ivoire.

Quels sont les secteurs auxquels vont le plus les financements de Bank Of Africa-Côte d'Ivoire ?
Les financements sont principalement orientés vers l’industrie manufacturière, à hauteur d’environ 18%. On peut également citer le financement du secteur de l’énergie. 
Mais Bank Of Africa-Côte d'Ivoire apporte aussi son concours aux entreprises du secteur du commerce, dans une proportion d’environ 14%, y compris les opérateurs de la commercialisation du cacao et de la noix de cajou, produits dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial.
Bien entendu, notre soutien à l’État, ses démembrements ou les sociétés à participation publique majoritaire, est constant, pour environ 16%.

La croissance est de plus en plus portée par le secteur public alors que la contribution du secteur privé s’affaiblit, selon la Banque mondiale. Est-ce un handicap pour l’activité bancaire dans ce pays ?
L’économie ivoirienne va devoir compter davantage sur la contribution du secteur privé pour une trajectoire de croissance accélérée et davantage inclusive. Le développement du secteur privé est en effet le moteur d’une croissance économique durable. La contribution des banques est essentielle, surtout avec un financement direct par le marché encore peu développé. Plusieurs initiatives sont en cours, en vue d’augmenter significativement et durablement la part du secteur privé dans la croissance. Ces initiatives impliquent les autorités publiques, notamment l’État et la Banque centrale, et le secteur privé représenté par les confédérations et fédérations des grandes entreprises et PME, et bien sûr les banques.  Des outils déployés ou en cours de déploiement comme le Bureau d’information sur le crédit, les facilités de refinancement des crédits aux PME, les mécanismes de garanties, le renforcement des capacités entreprises et des entrepreneurs, notamment les PME, etc. sont de nature à favoriser le financement du secteur privé par les banques.

À votre avis, quels sont les contraintes et les défis à relever par le secteur bancaire ivoirien ?
Pour la Côte d’Ivoire, les effets bénéfiques qui sont associés à un système financier performant et inclusif ne fonctionnent pas encore à plein régime.
 
Les raisons de ce retard sont à chercher dans plusieurs contraintes. On peut citer la faiblesse de l’épargne bancaire, les frais de gestion ou les coûts de transactions élevés, la qualité de la gouvernance des entreprises en général, les difficultés à obtenir de l’information fiable sur la solvabilité des demandeurs de crédit, etc. Afin de tendre vers un système bancaire et financier plus performant, les banques doivent relever de nombreux défis : proximité, physique ou virtuelle avec les clients, optimisation des coûts de gestion interne et des transactions, évaluation des risques plus performante, produits et services nouveaux, clarté et simplicité dans l’information financière et participation à l’éducation des consommateurs.

Quelles synergies entre Bank Of Africa-Côte d'Ivoire, le Groupe Bank Of Africa et BMCE Bank ?
Depuis 2010, le Groupe Bank Of Africa (BOA) est majoritairement détenu par BMCE Bank. BMCE Bank apporte un puissant soutien stratégique et opérationnel au Groupe Bank Of Africa et à ses filiales, dont celle de la Côte d'Ivoire. Cet appui couvre tous les métiers de la Banque : organisation, commercial, crédit, risques, informatique, trésorerie, communication, etc., et notre business model est très largement inspiré de celui de BMCE Bank.  Un autre élément déterminant est la mutualisation des investissements. De même, pour les financements importants, la facilité à proposer une offre syndiquée, avec les autres filiales du Groupe, améliore notre positionnement et notre efficacité dans la négociation des transactions. 

Quels sont vos projets, notamment dans le digital ?
Le Groupe Bank Of Africa est désormais engagé dans une mutation, progressive, mais inéluctable, de ses activités, de son fonctionnement, de ses produits et de ses services.  Et même si la transformation digitale peut d’abord sembler un chantier purement technologique, celle-ci est en réalité un sujet business, nécessitant aussi l’adhésion et la mobilisation des ressources humaines.
Plusieurs grands chantiers IT sont en cours, notamment pour les progiciels de gestion facilitant les process internes et la prise de décision. Les produits et services offerts à notre clientèle sont eux aussi concernés, notamment les nouvelles applications mobiles qui permettront aux clients d’effectuer leurs opérations courantes via leur smartphone.

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