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Des ONG lancent un sondage sur les violences dues aux TIC

Mobilising for Rights Associates vient de lancer, en partenariat avec un groupe d’associations, un sondage en ligne pour établir une base de connaissances sur les violences dues aux nouvelles technologies au Maroc.

Des ONG lancent un sondage sur les violences dues aux TIC
Certes, les nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) nous ont considérablement facilité la vie, mais elles constituent une arme à double tranchant. En effet, les TIC, comme on les appelle communément, peuvent aussi inciter à la violence notamment contre les femmes. Afin d’évaluer l’incidence de ce type de violence et sensibiliser les femmes marocaines à ce sujet, 

Mobilising for Rights Associates (MRA) a lancé dernièrement, en partenariat avec un groupe d’associations, un sondage en ligne. «Les violences faites aux femmes par les TIC peuvent prendre de nombreuses formes que nous sommes en train de découvrir actuellement. C’est un sujet émergent et nouveau. Il s’agit de l’utilisation des Smartphones, l’Internet, les plateformes des médias sociaux, ou les courriers électroniques pour maltraiter quelqu’un d’autre, que ce soit émotionnellement, psychologiquement, socialement, économiquement, physiquement ou sexuellement», souligne Stephanie Willman Bordat, associée fondatrice de MRA Mobilising for Rights Associates. Et d’ajouter : «Il faut signaler que ces violences “virtuelles” doivent être prises au sérieux pour 2 raisons. Premièrement, car ces violences empêchent les femmes de participer à titre d’égalité avec les hommes dans les espaces de communication en ligne, des espaces qui deviennent de plus en plus critiques et centraux dans le développement démocratique et économique et les opportunités. Deuxièmement, car souvent des violences qui commencent en ligne se traduisent en violences offline dans la vie réelle. Par exemple, un harceleur qui commence par des SMS peut attaquer ensuite sa victime en personne. Ou si des photos sexualisées sont affichées, d’autres personnes vont partir s’attaquer à la victime. Le sondage qui a été lancé récemment vise à apporter une base de connaissances sur ces violences au Maroc, notamment sur les formes de ces violences».

Selon les initiateurs de ce sondage, celui-ci aura pour objectif d’accroître les connaissances et la prise de conscience du problème des violences facilitées par la technologie, ainsi que de favoriser des mesures concrètes par les acteurs publics pour répondre efficacement à ces violences. «Il faut noter que la loi 103-13 sur les violences faites aux femmes a criminalisé ces violences facilitées par les 

technologies. 

Ce sondage sera un moyen pour définir les manifestations et les moyens utilisés ; qui sont les agresseurs et leurs motifs ; les conséquences de ces violences sur les femmes ; et surtout les réponses à ces violences par d’autres notamment l’entourage de la victime, les acteurs publics comme la police et la justice, par les plateformes et par les opérateurs téléphoniques». 

 

Questions à Stephanie Willman Bordat, associée fondatrice de MRA Mobilising for Rights Associates

«Sur la base des résultats de cette recherche, nous allons développer des outils de sensibilisation pour aider les femmes à se protéger»

Qui effectue le sondage en ligne sur ces formes de violences ?

Ce sondage fait partie d’un projet polyvalent sur un an, avec le soutien de l’ambassade de Norvège au Maroc, afin de consulter le plus grand nombre de personnes possible. En plus de ce sondage en ligne, nous menons à MRA Mobilising for Rights Associates une recherche-action en partenariat avec sept ONG dans diverses parties du Maroc à travers des entretiens approfondis et des groupes de discussion avec des femmes, des acteurs publics et d’autres informateurs clés. Les autres ONG partenaires de MRA dans ce projet sont l'Association Amal pour la femme et le développement (El Hajeb), la Fédération des ligues des droits des femmes Ouarzazate), l'Association Anaouat pour femme et enfant (Chichaoua), Tafiil Al Moubadarat (Taza), l'Association Tahadi pour l'égalité et la citoyenneté (Casablanca), l'Association Mhashass, (Larache) et l'Association Voix de femmes marocaines (Agadir).

 

Comment les femmes peuvent-elles être victimes de violences dues aux TIC ?

Les exemples de violence en ligne sont multiples comme le harcèlement, les commentaires abusifs, les communications non souhaitées… Certaines personnes peuvent aussi diffuser des mensonges attentatoires à la réputation, faire du sabotage électronique (spam, virus informatiques malveillants), usurper l’identité, pirater les comptes ou publier des annonces en ligne ou des recrutements mensongers (par exemple, pour le travail, le mariage) ou à travers le prosélytisme. D’autres encore font du chantage (par exemple, menaces de distribuer des photos intimes) ou partagent des informations, des données et des renseignements privés (par exemple, adresse ou numéro de téléphone). Sans oublier ceux qui utilisent les TIC pour surveiller une personne partout où elle se trouve, contrôler ses mouvements, lire ses messages, lui interdire d’utiliser les TIC  ou ceux qui utilisent les TIC pour diffuser et partager de façon non consensuelle des photographies ou des vidéos, par exemple des images sexualisées, des audio ou vidéo, ou des images retouchées avec Photoshop.

 

Comment les femmes peuvent-elles se protéger contre ces violences facilitées par la technologie ?

Ceci fera tout le sujet de la deuxième année de notre initiative sur les violences facilitées par la technologie, dans laquelle, sur la base des résultats de cette recherche (qui seront publiées cet été), nous allons développer des outils de sensibilisation pour aider les femmes à se protéger, et des actions de plaidoyer pour une réponse efficace des acteurs clés pour prévenir ce genre de violence, protéger les femmes et punir les agresseurs.

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