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Anas Abou El Mikias, président de l’Ordre régional des experts-comptables Casablanca
«Les prochaines assises viennent après celles de 2013 où un certain nombre de recommandations ont été recensées. Le diagnostic est fait, mais l’enjeu est dans l’accélération de la mise en œuvre tout en respectant les équilibres macroéconomiques. Cela implique une équité fiscale pour diminuer les inégalités qui existent. C’est un moment fort qui coïncide avec la réflexion stratégique sur le modèle économique de développement. La fiscalité doit être un moteur pour orienter vers l’investissement productif. Le maître mot reste la confiance. Il est souhaitable de rétablir cette confiance entre l’administration fiscale et le contribuable.»
Mostafa Mellouk, président de la commission communication CGEM
«Les Matinales de la fiscalité organisées par le Groupe Le Matin sur la fiscalité revêtent une grande importance à quelques semaines avant le débat national sur la fiscalité qui se tiendra en mai prochain. Ces rencontres ne se limiteraient pas aux chiffres et aux taux de déduction fiscale, mais elles représentent avant tout une vision de la politique économique».
Rachid Lazrak, chercheur et universitaire
«La fiscalité à un double rôle. D’abord avec les recettes fiscales, on peut faire face aux dépenses, mais également la fiscalité doit être utilisée comme un instrument de développement économique et social. Sur le plan économique, elle permet de mettre en place des incitations qui permettent à leur tour de développer soit des secteurs soit des régions ou même des activités. Sur le plan social, ça peut être un élément de redistribution des revenus. Aujourd’hui, il faut améliorer la relation entre l’administration et le contribuable pour arriver, même dans le secteur informel, de donner l’opportunité au contribuable d’adhérer à l’acte fiscal. Je pense que les Assises nationales doivent donner un éclairage en mettant en place un certain nombre de principes qui vont aider à la mise en place d’un nouveau modèle économique».
Mohammed Bennis, chef de la division des Ressources financières, Direction des finances locales
«L’actuel dispositif de la fiscalité locale présente un dysfonctionnement et mérite d’être revu. Pour arriver à une fiscalité citoyenne, il faut qu’il y ait des pré-acquis notamment réviser la loi 47-06, la simplifier, y introduire la notion d’équité et de justice fiscale et aussi repenser le mode de gouvernance locale, notamment l’unicité dans la gestion de la fiscalité locale. Le ministère de l’Intérieur est, pour la première fois, partenaire des Assises nationales de la fiscalité. Un groupe de travail a été constitué pour travailler sur les thématiques concernant la fiscalité locale, en l’occurrence “Quel type de fiscalité privilégier pour produire de l’emploi et créer de la richesse”.»
Laidi El Wardi, conseiller auprès du président-directeur général du Groupe BCP
«“Les Matinales de la fiscalité” organisées par le Groupe Le Matin s’inscrivent dans le contexte de la préparation de la troisième édition des “Assises de la fiscalité” qui se dérouleront les 3 et 4 mai 2019. Elles visent à formuler un ensemble de mesures fondé sur l’équité fiscale et à maximiser l’assiette fiscale afin de mobiliser toutes les ressources possibles pour contribuer efficacement au développement économique».
Leila El Andaloussi, expert-comptable
«Aujourd’hui, il faut que l’administration fiscale s’inscrive davantage dans une démarche d’accompagnement qui permettrait aux entreprises d’assimiler progressivement toutes les nouveautés qui existent. Il faut aussi encourager davantage les nouvelles entreprises en leur permettant de se développer en dehors d’une pression fiscale importante. Il y a aussi lieu d’envisager certaines pistes, notamment au niveau de certaines taxes considérées comme non véritablement liées à la productivité de l’entreprise et à sa rentabilité comme la taxe professionnelle. Il faut réformer cette taxe au niveau de la fiscalité locale.»
Hicham El Haid, président de la fédération marocaine de la plasturgie
«Par rapport à la réforme de la fiscalité, nous avons deux points principaux qui nous impactent directement. Il s’agit des régimes préférentiels, à savoir les régimes agricoles qui malheureusement biaisent totalement notre secteur. Un second volet technique est aussi à prendre en considération, à savoir les valeurs de référence de la douane sur lesquels nous sommes taxés. Nous souhaitons que ses valeurs soient abolies au niveau de la douane. Il faut que le ministère des Finances se rapproche du ministère de l’Agriculture pour que ce soit l’agriculteur qui bénéficie de l’exonération de la TVA.»
Abdelmajid Faiz, président de la Commission juridique et fiscale de l’Ordre des experts comptables
«… Le système fiscal de par le monde peut être utilisé et exploité comme instrument de la politique économique pour encourager la création de l’emploi, inciter au développement économique et social. La particularité de ses troisièmes Assises est d’élaborer une loi cadre qui reprendra tous les principes. On espère que le nouveau système fiscal s’intègre parfaitement avec la stratégie de développement économique».
Farida Jirari, Directrice générale de l’Association pour le Progrès des Dirigeants, APD
«Les Assises de la fiscalité sont un évènement tant attendu par les entreprises. Il était temps de les organiser. On espère avoir définitivement un cadre légal, réglementaire dans lequel beaucoup d’entreprises peuvent s’inscrire pour pouvoir opérer d’une manière transparente et avoir de la visibilité à long terme. Il faudrait aujourd’hui construire un véritable partenariat et un climat de confiance entre les partis prenants. L’APD accorde un intérêt particulier à ces sujets extrêmement importants.»
