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Ils ont déclaré ...

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Mohammed Haitami, PDG du groupe Le Matin

Mohammed Haitami, PDG du groupe Le Matin

«On a parfois l’impression qu’il s’agit de se réveiller le matin et de dire : on va changer de modèle de développement, l’ancien ne marche plus, comme si on changeait de chemise. De notre point de vue, ce ne sera ni simple ni facile et il s’agira d’abord d’évaluer le système actuel, d’en identifier ce qui a marché de ce qui a moins marché : on ne peut pas savoir où il faut aller quand on ne sait pas d’où on vient. Il y a certainement des choses à garder du système actuel sur lesquelles il faudrait capitaliser. Il faut, dans la concertation et le consensus, se fixer un cap. Pourquoi concertation et consensus ? Parce qu’il va falloir faire des sacrifices. Il faut donc du volontariat. Pourquoi un cap ? Parce que, comme le disaient les marins de la Grèce antique, il n’y a pas de bon vent pour celui qui ne sait où aller».

Mohamed Kabbaj, expert-comptable et président du Club marocain de la fiscalité

«Il est temps aujourd’hui de créer une nouvelle classe moyenne au Maroc. Il faut lui accorder certains avantages fiscaux, notamment par la réduction de certains seuils. Par exemple, pour bénéficier d’une convention avec l’État, il faut procéder à 100 millions de dirhams d’investissements. Je pense que pour permettre à cette classe de se développer, on pourra partir par exemple d’un seuil de 30 millions de dirhams. L’autre exemple est celui du logement social où le seuil minimum pour bénéficier des conventions avec l’État est de 500 unités qu’il faut penser à diminuer. Il faut également aider cette classe avec des avantages sociaux tels que la révision des allocations familiales dont le décret d’application date de 2008. Nous sommes toujours à 200 DH alloués par enfant alors que la base a augmenté. Il est temps donc de les revoir et de les limiter à 3 enfants, puisque peu de Marocains ont aujourd’hui 6 enfants, et de les augmenter de 400 à 600 DH. Ceci permettra à cette classe moyenne de consommer plus, et par la consommation, on va développer la production et de là résorber le chômage.»

Mohamed Ntegue, avocat au barreau de Casablanca

«Il faut absolument revoir les avantages fiscaux accordés à certaines entreprises et certaines activités et qui ne sont même pas justifiés par des apports à la société. Il faut également axer sur le développement du civisme à travers la médiatisation et la vulgarisation de la chose fiscale. Il n’y a pratiquement aucune manifestation dédiée au civisme fiscal que ce soit dans les médias ou autres. Il faut également axer sur l’éducation au civisme fiscal et l’insérer dans les programmes scolaires à tous les niveaux de l’enseignement.»

Anass Radi, président fondateur de l’Association marocaine des consolideurs financiers

«La variable fiscale est une variable assez importante dans tout modèle de développement. Je pense que ces assises de la fiscalité prévues pour bientôt vont être le moment de s’offrir deux jours de réflexion et de développement de nouvelles idées afin de contribuer efficacement à ce nouveau modèle de développement à travers l’amélioration de la compétitivité des entreprises. (…) Au niveau de notre association, le débat concerne la partie liée à la fiscalité des groupes et comment ce nouveau système fiscal pourra offrir des avantages fiscaux aux groupes marocains qui se développent. Comme on vient de constater, ce nouveau système fiscal va aller en phase avec le nouveau positionnement stratégique du Royaume à l’échelle internationale. Aujourd’hui, le Maroc est en train de revoir son positionnement à l’international et il est en train de s’ouvrir sur l’Afrique.»

Ahmed Chahbi, expert-comptable, trésorier de l’Ordre des experts-comptables

«On ne peut traiter la question fiscale que dans le cadre du nouveau modèle de développement. Cette politique reste un outil de gestion de la question économique et sociale du pays et, par conséquent, on doit absolument l’intégrer au niveau du nouveau modèle de développement. La question est de savoir si on devrait attendre qu’on arrête notre modèle économique pour déterminer la politique fiscale à mettre en place, ou bien l’inverse, c’est-à-dire déterminer d’abord la politique fiscale qu’on veut pour notre modèle économique. La réponse est que les deux doivent être faits en même temps pour pouvoir atteindre les objectifs qui ont été fixés pour ce nouveau modèle».

Anas Abou El Mikias, président de l’Ordre régional des experts-comptables Casablanca

«Il est important de saisir l’occasion des assises et des salons, qui sont d’ailleurs nombreux, pour assurer la convergence des conclusions qu’on tire de ces événements. Je pense qu’aujourd’hui, nous savons ce que nous devons faire et il faut qu’on passe à l’action. Ainsi, la grande priorité c’est d’avoir des réponses urgentes, importantes et rapides à beaucoup de défis qui nous attendent. D’ailleurs, l’un des défis à surmonter réside dans le pilotage et la mise en cohérence et surtout l’application rapide de la feuille de route. On est tous d’accord, à part quelques variantes et quelques écoles, sur ce qui est attendu de la feuille de route et sur les grands principes, notamment d’équité, de répartition de la richesse, de création de leviers de richesses et de compétitivité à l’international.»

Mohamadi El Yacoubi, président de l’Organisation professionnelle des comptables agréés

«On reproche beaucoup de choses au système fiscal marocain d’où d’ailleurs tout ce travail qui se fait à travers les préparatifs aux troisièmes Assises sur la fiscalité. À mon avis, on a besoin d’une réforme de rupture à travers un diagnostic poussé sur le système dans son ensemble. Le seul bémol, c’est qu’on est sur un travail de formulation de stratégie fiscale avec l’ambition de sortir une loi de programmation fiscale qui porte sur une longue période. Toutefois, ceci se fait de façon isolée et cloisonnée sans tenir compte du modèle de développement marocain qui, on le sait, s’essouffle. On avait donc besoin de travailler sur un cadre global et intégré parce que le dysfonctionnement majeur constaté à travers l’analyse du modèle de développement marocain est lié au manque de cohérence globale et de concertation entre les différents instruments de la politique publique ou de l’action publique qui est menée. Il faut aussi travailler sur les actions à prioriser parce qu’on a constaté que très souvent l’identification des priorités se fait de façon aléatoire sans une clarification des rôles. »

Othmane Oudghiri, chercheur en fiscalité

«Le système fiscal actuel est complexe et dépassé. De ce fait, les Assises de 2019 permettront de faire une refonte du système fiscal actuel. Je pense qu’il était temps depuis déjà 2013 de revoir notre système actuel. Tous les contribuables sont concernés par ces Assises. Tout le monde cherche d’ailleurs l’équité fiscale, la conformité fiscale et la contrepartie de notre contribution fiscale. Je pense ainsi qu’il serait judicieux de trouver un système équitable pour tous sur principalement trois volets à savoir : le système économique pour les entreprises, le social pour les salariés mais aussi l’environnemental. Ce dernier aspect est très important partant du principe qu’il ne faut pas uniquement taxer les bénéfices et les revenus, mais il faut aussi voir un autre modèle de taxation dans le but de préserver nos ressources naturelles.»

Aziz El Khattabi, président du Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables Rabat et Nord

«Les Matinales de la Fiscalité ont permis de planter le décor pour les prochaines Assises, les débats ont été très riches. Je crois que nous gagnerons tous à réfléchir, à pérenniser, à sanctuariser un processus qui nous permettra de prendre une décision fiscale réfléchie, indépendamment des pressions lobbyistes, des pressions budgétaires court-termistes. Des pressions qui ont fait beaucoup de mal à notre système fiscal et qui font que nous arrivons maintenant à un système qui souffre d’incohérence et de complexité. Comment concevoir ce mécanisme ? Cela peut se faire sous la forme d’un conseil national de l’impôt, ou bien d’un mécanisme de concertation au préalable, comme cela se fait au niveau de ces Assises, qui vont arriver à un projet de loi cadre».

Mohamed El Krimi, expert-comptable

«Je tiens à remercier Groupe Le Matin pour l’organisation de ces Matinées fiscales, dans la mesure où elles ont permis de regrouper les différents acteurs pour échanger et proposer des idées. Cela ne peut être que positif pour les prochaines Assises de la fiscalité. Je pense que le débat initié aujourd’hui était très intéressant aussi bien sur le modèle de développement qui pourrait être préconisé par le Maroc que sur le rôle que la fiscalité aura à jouer dans ce modèle en tant que moteur, elle-même, du modèle de développement. Je pense que la dimension fiscale dans le modèle de développement doit d’abord être simple, elle doit être dynamique, juste et efficace. L’enjeu étant de pouvoir répondre aux attentes du contribuable et financer le budget de l’État».

 

 

 

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