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ONU-Environnement : la tarification du carbone ne favorise pas l'économie verte

Dans son Rapport 2018 sur l'écart entre les besoins et les perspectives de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l'ONU-Environnement a identifié la réforme des politiques fiscales comme un des facteurs qui pourrait inciter à davantage de mesures incitatives en faveur des investissements sobres en carbone. Les engagements pris par les États de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ne sont toujours pas en adéquation avec l'objectif de l'Accord de Paris de limiter le réchauffement entre 1,5 et 2°C.

ONU-Environnement : la tarification du carbone ne favorise pas l'économie verte
En 2015 et en dehors des transports routiers, 81% des émissions de CO2 échappaient à toute imposition, et 97% d'entre elles étaient taxées à un taux inférieur au coût de la dégradation environnementale qu'elles provoquent. Ph. DR

Le scénario le plus optimiste, selon lequel l'ensemble des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont scrupuleusement respectés par touts les pays, prévoit un réchauffement planétaire de 3°C au lieu de la fourchette de 1,5 et 2°C fixée en 2015 par l'Accord de Paris. Dans son Rapport 2018 sur l'écart entre les besoins et les perspectives de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l'ONU-Environnement s'est livré à l'exercice délicat de recenser les obstacles qui rendent improbable un tel objectif qui doit se concrétiser lors de la seconde moitié du siècle. En premier lieu, le rapport impute l'écart entre les besoins et les perspectives aux engagements pris par les États de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre qui ne seraient pas suffisants : «Techniquement, il est encore possible d’y parvenir (...) cependant, si les ambitions ne sont pas revues à la hausse avant 2030, il deviendra impossible de respecter l’objectif de 1,5°C», avertit l'ONU-Environnement qui rappelle le record des émissions de gaz à effet de serre de 2017 après 3 années de stagnation. Au chapitre de la finance, le Rapport onusien cite la réforme des politiques fiscales qui «peut jouer un rôle essentiel dans la création de mesures incitatives en faveur d’investissements sobres en carbone». Le recours à la tarification du carbone, poursuit le Rapport, n’en est encore qu’à ses balbutiements dans de nombreux pays et n’est généralement pas appliqué à un niveau suffisant pour faciliter une réelle transition vers des sociétés sobres en carbone. Ce constat rejoint point par point l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui a publié, le 14 février 2018, un rapport selon lequel les impôts sont efficaces pour faire baisser les émissions nocives liées à la consommation d'énergie mais sont insuffisants pour lutter contre le changement climatique. 
Ce document révèle qu'en 2015 et en dehors des transports routiers, 81% des émissions échappaient à toute imposition, et 97% d'entre elles étaient taxées à un taux inférieur à l’estimation du coût environnemental des émissions de polluants. Pire encore, le charbon, à l'origine de près de la moitié des émissions de carbone liées à l’énergie dans les 42 pays de l'OCDE étudiés «est presque partout l'énergie la moins taxée ou même pleinement exonérée».  

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