Le conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng, a mis en garde contre les «moments extrêmement difficiles et dangereux» dans lesquels le monde vit actuellement. Il a appelé à plus de fermeté pour combattre l’intolérance, faisant référence aux récentes attaques contre des lieux de culte, notamment le massacre dans une mosquée de Christchurch en Nouvelle-Zélande, le carnage dans des églises au Sri Lanka et la récente attaque contre une synagogue aux États-Unis. «Ce qui s’est passé récemment a d’ailleurs conduit le Secrétaire général de l’ONU à rappeler l’importance de combattre le discours de haine», a ajouté M. Dieng dans un entretien accordé à «ONU Info».
Les réfugiés, les migrants sont aujourd’hui parmi les personnes ciblées, simplement du fait de leur identité. «Nous devons réfléchir sur les causes de ce nouveau phénomène, qui malheureusement nous rappelle les années 1930 lorsqu’en Europe, les Juifs étaient considérés comme des animaux ou lorsqu’ils étaient accusés de toute sorte de malheurs, y compris des performances économiques des plus faibles», a-t-il dénoncé. Adama Dieng s’insurge contre ce type de discours que nous entendons aujourd’hui dans de nombreuses capitales européennes. Selon le Conseiller du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, cette libération de la parole et de la rhétorique xénophobe montre que le monde se trouve à un moment crucial dans la lutte contre la haine et l’extrémisme. Ceci est d’autant plus vrai qu’on assiste aujourd’hui à la résurgence de groupes néonazis et néofascistes. «Nous avons aujourd’hui des leaders ultranationalistes qui veulent faire croire à leur électorat que leur religion est la meilleure, que leur culture est la meilleure», a-t-il dit. C’est dans ce contexte que s’est tenue la Conférence de Genève sur la religion, la paix et la sécurité. Une rencontre qui a mis l’accent sur le traitement des réfugiés, des migrants. «Parce qu’aujourd’hui, cette catégorie de populations est menacée», a mis en garde le conseiller spécial pour la prévention du génocide. Adama Dieng rappelle que tout discours qui incite à la haine raciale et religieuse est à combattre.