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Les participants appellent à développer la profession de pharmacien

La 20e édition du Forum pharmaceutique international (5 et 6 juillet à Marrakech) a été l’occasion d’appeler à suivre les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé en élargissant le champ d’intervention du pharmacien à de nouvelles missions.

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La ville de Marrakech a accueilli les 5 et 6 juillet la 20e édition du Forum pharmaceutique international (FPI). Cette grand-messe des pharmaciens africains, organisée sous l’égide du ministère de la Santé et le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens du Maroc, a réuni quelque 3.000 experts dans le secteur de la santé, des chercheurs et des pharmaciens venus de 27 pays des quatre coins du monde pour discuter des moyens pour améliorer la sécurité médicale et pharmaceutique en Afrique. La séance inaugurale de ce Forum, placé sous le thème «Sécurité et qualité de l’acte pharmaceutique et de biologie médicale», a été marquée par la présence de nombreuses personnalités scientifiques et politiques dont le Chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani, qui a commencé par rappeler le rôle important que jouent les pharmaciens au service de la santé publique, puisqu’ils ont la responsabilité de distribuer les médicaments et les produits pharmaceutiques directement aux citoyens, mais aussi de sensibiliser ces derniers à leur mauvais usage. «Le Maroc accorde une grande importance au développement du secteur des industries pharmaceutiques. La première unité de production des médicaments a été inaugurée en 1920. Et aujourd’hui, le pays est considéré parmi les pionniers en matière de production et de qualité au niveau de l’Afrique et de la région arabe», a souligné le Chef du gouvernement. «L’industrie pharmaceutique assure 60% des besoins en médicaments au niveau national. Il y a également une partie de la production qui est destinée à l’export. Par ailleurs, le Royaume offre de grandes facilitations et incitations aux investisseurs locaux et étrangers dans ce secteur en général», a ajouté El Othmani, exprimant le soutien de l’exécutif pour toute action susceptible de contribuer au développement du secteur pharmaceutique au service de la profession, et d’assurer des services de qualité aux citoyens. De son côté, Anas Doukkali, ministre de la Santé, également présent lors de cette séance inaugurale, a aussi commencé par rendre hommage au travail important effectué par les pharmaciens soulignant que ces derniers, par leur formation et leurs compétences, sont des acteurs majeurs de la chaîne des soins. «Le rôle des pharmaciens est de garantir la sécurité des citoyens vis-à-vis des produits de santé, à travers la mise en œuvre de la politique pharmaceutique qui consiste à veiller à ce qu’un produit de santé de qualité, efficace et sûr soit disponible, accessible et qu’il en soit fait un usage rationnel. La pharmacie est un espace de santé incomparable et incontournable ainsi qu’un espace de proximité disponible sur tout le territoire national, même dans les coins les plus reculés. Mais aujourd’hui, cet espace et ces compétences peuvent être encore mieux mis à profit, en suivant l’évolution du métier qui se profile au-delà de la dispensation classique, par l’avènement de la pharmacie clinique, le développement des soins pharmaceutiques et l’émergence de l’éducation thérapeutique», a indiqué Anas Doukkali. Et d’ajouter que «Le métier de pharmacien, longtemps centré sur le médicament, se recentre aujourd’hui sur le patient avec comme objectif ultime de lui prodiguer le traitement le plus sûr, le plus efficace et au meilleur coût. Le Maroc ne peut rester en marge de ces évolutions et est dans l’obligation d’adopter les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Fédération internationale de la pharmacie (FIP) dans ce domaine. Il faut également réfléchir à d’autres modes et sources de rémunération, tels que la rétribution à la marge qui a montré ses limites, ou la rémunération à l’acte en reconnaissance des rôles et des services que rend le pharmacien à la communauté, de son apport à la santé et des économies réalisées grâce à ses interventions. En donnant la priorité au domaine de la pharmacie, nous avons entrepris une vaste réforme du secteur pour rattraper le retard accumulé. Nous avons adopté pour cela une approche participative et de concertation avec les organismes et les organisations professionnelles. Des commissions mixtes ont été créées pour débattre des problèmes et proposer des solutions. Et les recommandations de ces commissions sont en cours de finalisation sous forme de plan d’action, avec des mesures concrètes et des échéanciers précis». Le ministre a expliqué que l’ensemble des actions entreprises n’est qu’une partie des réformes engagées dans le secteur de la pharmacie. «Pour mener à bien tout ce chantier, nous devons nous appuyer sur la structure appropriée. C’est pour cela que nous avons mis en tête de nos priorités la création de l’Agence marocaine de sécurité des médicaments et des produits de santé. Ce projet est bien avancé et nous devrions le mettre dans le circuit au mois de septembre prochain», a affirmé le ministre.
Pour sa part, Lahcen Daoudi, ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance, a rappelé l’engagement du gouvernement à développer davantage le secteur de la pharmacie au service de la promotion de la santé publique. Daoudi a également insisté sur l’amélioration de la situation des pharmaciens et des conditions de vie des citoyens. «La profession de pharmacien est appelée à accompagner et à être en phase avec les diverses évolutions technologiques que connaît le monde actuellement, notamment celles de l’intelligence artificielle qui a prouvé son efficacité dans plusieurs domaines», a-t-il souligné.
Durant les deux jours du Forum, les pharmaciens africains, tous secteurs confondus, ont pris part à une série de conférences, d’ateliers et de panels à forte valeur ajoutée pour le secteur de la santé. Cette 20e édition s’est surtout focalisée sur la qualité des médicaments, la couverture de santé universelle, la falsification des médicaments, la réglementation du secteur et les défis de la santé en Afrique. «Le Forum pharmaceutique international constitue un rendez-vous annuel pour toutes les composantes de la profession pour échanger les connaissances et expériences, renforcer leurs relations professionnelles et unifier la réglementation en la matière», a indiqué Hamza Guedira, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens du Maroc qui n’a pas manqué de souligner que la baisse des prix des médicaments au Maroc a engendré un repli de 30 à 50% de l’activité pharmaceutique, ce qui pousse deux à trois pharmacies à fermer définitivement chaque semaine.

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