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Les participants appellent à l’élaboration d’une charte et d’un observatoire africains de la cybersécurité

Les travaux du Marrakech Security Forum ont pris fin samedi avec l’adoption d’une série de recommandations visant notamment à faire face aux menaces numériques en Afrique. Les participants ont ainsi appelé à l’élaboration d’une Charte africaine de la cybersécurité, d’un Observatoire panafricain de la cybersécurité et d’un Institut africain de cybersécurité.

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Les travaux de la dixième édition du Marrakech Security Forum ont pris fin, samedi à Marrakech. L'évènement a connu la participation de nombreux experts en matière de sécurité, des militaires, des diplomates, des représentants de la société civile et des think tanks marocains, africains et européens. Après de nombreuses séances d’échanges et d’ateliers de débat, les quelque 300 participants ont adopté une série de recommandations (treize au total) reflétant toutes la préoccupation de contrer les menaces numériques qui guettent le continent africain.

En effet, le premier souci sécuritaire qui est longuement revenu au cours des débats et des échanges de cette édition est relatif à la cybercriminalité ou le cyberterrorisme. Certes, ont souligné les participants, il ne s’agit pas d’une nouvelle menace, mais plutôt d’un danger qui se renouvelle et s’adapte avec les mutations géopolitiques et technologiques. Ainsi, à l’issue du Forum, il a été admis qu’il est désormais «nécessaire, face à l’actualité de la cybercriminalité qui constitue une véritable menace pour la sécurité des réseaux informatiques et le développement de la société de l’information en Afrique, de fixer les grandes orientations de la stratégie de répression de la cybercriminalité dans les pays membres de l’Union africaine, en prenant en charge leurs engagements actuels aux plans sous régional, régional et international», ont plaidé les participants.
Ils ont, dans ce contexte, rappelé l’Initiative africaine de la société de l’information (AISI) et le Plan d’action régional africain pour l’économie du savoir (PARAES). Il a été également souligné l’attachement des États membres aux libertés fondamentales et aux droits de l'Homme et des peuples, contenus dans les déclarations, conventions et autres instruments adoptés dans le cadre de l'Union africaine et de l'Organisation des Nations unies. Par ailleurs, l'accent a été mis sur la nécessité d’adopter un comportement vigilant et les bonnes pratiques indispensables au développement économique de l’Afrique, en s’appuyant sur la puissance des systèmes d’information. Or la question est de savoir comment agir pour faire face à ces menaces du cyberespace. Les recommandations proposées répondent amplement à cette question.
L’une des recommandations phares adressées aux pouvoirs publics marocains dans ce sens est celle de «porter par le gouvernement de Sa Majesté, le projet de création de la Charte africaine de la cybersécurité». Une autre importante recommandation appelle à la mise en place d'un «Observatoire panafricain de la cybersécurité». Les participants ont même réfléchi à la façon dont opérerait cet observatoire. «L’observatoire organisera chaque année une conférence internationale appelée African Cyber Security Forum, en partenariat avec le Centre marocain des études stratégiques et l’Union africaine», a-t-il été suggéré. Dans la continuité de cette recommandation, les participants ont également souligné l’importance de l’harmonisation par les États des législations et des politiques publiques en faveur d'une cybersécurité africaine répondant à la vitesse de la connectivité du continent. Les pays africains ont été interpellés pour s’impliquer en vue d’approuver de nouvelles réglementations communautaires, à travers des lois à la hauteur du danger que représente la menace numérique. Pour ce faire, l’appel de Marrakech a insisté sur l’engagement des États africains pour la création d’un «Institut africain de cybersécurité» pour faire face à la vulnérabilité numérique et agir en faveur d’un cyberespace africain partagé et pacifié. De même, la protection des données personnelles des citoyens par des Commissions nationales des données personnelles, ainsi que la mise en place de dispositifs nationaux d’assistance aux victimes de la cybercriminalité ont été rappelées.
Les participants ont, en outre, mis l'accent sur la protection par les États des systèmes administratifs et des processus électoraux, le respect des bonnes pratiques professionnelles en termes de cybersécurité (juridiques, techniques, organisationnelles, communicationnelles), et sur l’adoption des règles de bienveillance en matière de sécurité numérique. Ils ont plaidé pour l’intégration par les États dans toutes leurs propositions administratives, techniques ou commerciales d’un volet «cybersécurité» et le développement de stratégies nationales de défense et de sécurité des systèmes d’information, ainsi que pour la promotion du partenariat public-privé dans les différentes stratégies de lutte contre les menaces numériques. 

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