«Les preuves sont incontestables : notre destruction de la biodiversité et des services écosystémiques a atteint des niveaux qui menacent notre bien-être au moins autant que les changements climatiques induits par l’Homme», a déclaré Robert Watson, président de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) qui s’exprimait hier à Paris lors de l’ouverture de la première évaluation mondiale des écosystèmes. Cette rencontre réunit 130 pays et devrait prendre fin samedi prochain. Un quart des 100.000 espèces évaluées, une portion minime des 8 millions estimées sur Terre, sont déjà menacées d’extinction, sous pression de l’agriculture, de la pêche, de la chasse, ou encore du changement climatique. «D’ici à 2050, quelque 38 à 46% des espèces animales et végétales pourraient disparaître de la planète. En première ligne, le centre et le sud des Amériques, l’Afrique subsaharienne et l’Asie, plus vulnérables face à l’appauvrissement des sols», alertait en mars dernier la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques.
Le rapport attendu en fin de semaine a été précédé par celui du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui avait alerté : «Pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C, il faudrait modifier rapidement, radicalement et de manière inédite tous les aspects de la société». C’est la principale recommandation du rapport publié début octobre 2018 et qui portait sur l’impact du réchauffement planétaire au-delà de 1,5 °C, seuil minimal fixé par l’Accord de Paris. «Les émissions mondiales nettes de dioxyde de carbone d’origine anthropique devraient être réduites d’environ 45% par rapport au niveau de 2010 d’ici à 2030, et il faudrait atteindre un bilan nul des émissions aux alentours de 2050, ce qui signifie que les émissions restantes devraient être compensées en éliminant du CO2 de l’atmosphère», avait conclu le rapport. «Le patrimoine environnemental mondial (...) est en train d’être altéré à un niveau sans précédent, selon l’avant-projet du rapport attendu samedi prochain.