Le Matin : Quelle lecture faites-vous des éliminations précoces du Maroc et de l’Égypte ?
Justement vous êtes le mentor d’Hervé Renard. Pensez-vous, vous qui le connaissez si bien, qu’il est temps qu’il change de décor et qu’il prenne en main une autre équipe ?
Je ne suis plus son mentor, l’élève a bien dépassé son maître ! C’est lui qui décidera. Je pense que le Maroc serait chanceux de le garder, parce que ce n’est pas une élimination méritée. En Coupe du monde, malgré les résultats, il a signé un bon parcours. Je me rappelle toujours les matchs face à l’Espagne et au Portugal. Là, c’est un coup d’arrêt, c’est vrai. Il ne pensait pas qu’il allait quitter dès les huitièmes de finale. Mais ce sont des péripéties, ce qui est plus important, c’est tout le procédé mis en place : les structures, l’organisation...Le Maroc et l’Algérie ont été tous deux déclarés comme potentiels candidats au début de la CAN, mais ils ont hérité de sorts opposés. Quelle comparaison faites-vous entre ces deux équipes ?
On sent une équipe marocaine cohérente, mais qui arrive un petit ton en dessous de l’Algérie. Cette dernière a franchi un palier important, impressionnant ! Toutefois, le Maroc reste l’une des plus belles équipes africaines. Avant le lancement de la CAN 2019, je voyais le Maroc, l’Égypte et le Sénégal légèrement au-dessus de l’Algérie. Maintenant, l’Algérie est passée devant, elle m’a vraiment impressionné. Mais attention, ce n’est pas un championnat. Si c’était le cas, les Fennecs seraient assurés de finir champions. Il y a trois matchs à élimination directe et tout peut arriver. On sait qu’un match de foot peut basculer par malchance, à cause d’une expulsion... donc il faut être vigilant. Mais sur la qualité, l’Algérie est au-dessus.Votre pronostic pour la CAN 2019 est en faveur de l’Algérie, vous les voyez aller jusqu’au bout et soulever la Coupe ? Contre qui ?
Je pense qu’on pourrait assister à un deuxième match Algérie-Sénégal en finale. Et là, les Sénégalais sont revanchards et peut-être qu’ils ne se feront pas piéger comme ce fut le cas lors du premier tour.Entretien réalisé par Youssef Moutmaïne
