Menu
Search
Samedi 04 Mai 2024
S'abonner
close
Accueil next Sports

«Je pense qu’on pourrait assister à un deuxième match Algérie-Sénégal en finale»

Toujours présent dans les coulisses des grands rendez-vous de la CAN 2019, Claude Le Roy observe de près l’évolution du football africain, son champ de prédilection. Au micro de Matin TV, le mentor d’Hervé Renard et vainqueur de la CAN 1988 au Maroc avec le Cameroun commente l’élimination des Lions de l’Atlas face au Bénin, mais également celle de l’Égypte. Il livre aussi son avis sur l’avenir d’Hervé Renard à la tête de la sélection marocaine et admet que l’Algérie de Belmadi l’a «impressionné».

«Je pense qu’on pourrait assister à un deuxième match Algérie-Sénégal en finale»

Le Matin : Quelle lecture faites-vous des éliminations précoces du Maroc et de l’Égypte ?
Claude Le Roy :
Tristes, très tristes, surtout celle du Maroc ! Pour l’Égypte, c’est un peu un séisme sociologique, car quand le pays organisateur sort très vite, la suite de la compétition est toujours difficile et ce n’est jamais drôle. C’est vrai que l’on n’a pas d’attachement particulier, même si j’aime bien la partie nord de l’Afrique et tous ses pays, mais c’est désolant de voir le pays organisateur quitter prématurément la compétition, c’est dommage. Pour le Maroc, bien évidemment que je suis triste, d’autant plus qu’Hervé sort de la compétition. Un penalty raté lors de la dernière minute et puis voilà, l’histoire s’écrit dans un sens ou dans un autre. Ils ont fait quatre matchs, 3 victoires et un nul et ils sont pourtant dehors... Ils ne méritaient pas ! Ils ont créé beaucoup d’occasions, mais il leur manquait un petit quelque chose pour vraiment faire la différence sur ce huitième de finale. Ça ne change toutefois rien au fait que le Maroc est une très bonne équipe, c’était l’une de mes favorites pour cette compétition et Hervé reste un grand entraîneur.

Justement vous êtes le mentor d’Hervé Renard. Pensez-vous, vous qui le connaissez si bien, qu’il est temps qu’il change de décor et qu’il prenne en main une autre équipe ?
Je ne suis plus son mentor, l’élève a bien dépassé son maître ! C’est lui qui décidera. Je pense que le Maroc serait chanceux de le garder, parce que ce n’est pas une élimination méritée. En Coupe du monde, malgré les résultats, il a signé un bon parcours. Je me rappelle toujours les matchs face à l’Espagne et au Portugal. Là, c’est un coup d’arrêt, c’est vrai. Il ne pensait pas qu’il allait quitter dès les huitièmes de finale. Mais ce sont des péripéties, ce qui est plus important, c’est tout le procédé mis en place : les structures, l’organisation...

Le Maroc et l’Algérie ont été tous deux déclarés comme potentiels candidats au début de la CAN, mais ils ont hérité de sorts opposés. Quelle comparaison faites-vous entre ces deux équipes ?
On sent une équipe marocaine cohérente, mais qui arrive un petit ton en dessous de l’Algérie. Cette dernière a franchi un palier important, impressionnant ! Toutefois, le Maroc reste l’une des plus belles équipes africaines. Avant le lancement de la CAN 2019, je voyais le Maroc, l’Égypte et le Sénégal légèrement au-dessus de l’Algérie. Maintenant, l’Algérie est passée devant, elle m’a vraiment impressionné. Mais attention, ce n’est pas un championnat. Si c’était le cas, les Fennecs seraient assurés de finir champions. Il y a trois matchs à élimination directe et tout peut arriver. On sait qu’un match de foot peut basculer par malchance, à cause d’une expulsion... donc il faut être vigilant. Mais sur la qualité, l’Algérie est 
au-dessus.

Votre pronostic pour la CAN 2019 est en faveur de l’Algérie, vous les voyez aller jusqu’au bout et soulever la Coupe ? Contre qui ?
Je pense qu’on pourrait assister à un deuxième match Algérie-Sénégal en finale. Et là, les Sénégalais sont revanchards et peut-être qu’ils ne se feront pas piéger comme ce fut le cas lors du premier tour. 

Entretien réalisé par Youssef Moutmaïne

Lisez nos e-Papers