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Des pistes pour favoriser l’intégration continentale et promouvoir la paix et la sécurité en Afrique

La douzième «Déclaration de Tanger» a été adoptée samedi à l’issue de quatre jours de travaux du Forum MEDays organisé par l’Institut Amadeus. Le document reprend l’essence des réflexions abordées lors des travaux qui ont connu la participation d’universitaires, de penseurs, de Prix Nobel et de décideurs politiques et économiques.

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Espace d’échange et de partage par excellence, Le Forum international MEDays a eu lieu cette année du 13 au 18 novembre à Tanger. Des penseurs, des leaders et des chercheurs du monde entier ont ainsi enrichi de leur contribution le dialogue sur les problématiques économiques, sociales, sécuritaires et politiques auxquelles sont confrontés les pays du Sud, dans un monde globalisé et en quête de nouveaux repères. Ainsi, à l’issue de quatre journées de travaux, le Forum MEDays a vu l’adoption de nombre de recommandations, contenues dans la «Déclaration de Tanger», susceptibles de constituer le point de départ pour la création de solutions opérationnelles et pérennes. Deux principales thématiques étaient au cœur des discussions de cette année et qui ont été mises en avant dans les recommandations émises dans le cadre de cette déclaration. Il s’agit de l’intégration africaine et le développement et de la paix et la sécurité.
Ainsi, à la lumière des positions et des propositions formulées, la Déclaration de Tanger a défendu l’intégration africaine et son développement. Elle a exhorté les leaders des pays africains à faire du continent un espace de mobilité et d’opportunité par des mesures d’accompagnement de l’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Le secteur privé et la société civile ont été également invités à jouer un rôle dans ce sens, à travers notamment l’appropriation des accords continentaux. De même, un appel est lancé pour renforcer le dialogue des pays parties à l’accord de la ZLECA pour coordonner leurs stratégies d’industrialisation et d’attractivité et éviter de produire des effets de mise en compétition faussée des pays africains entre eux pour attirer les investissements internationaux.
Dans ce cadre, il a été proposé la constitution d’un fonds temporaire de compensation des pertes de droits de douane pour les États africains moins développés et dont les ressources budgétaires dépendent de manière forte des droits de douane. Sur un autre registre, un appel a été lancé pour mettre en place «un pacte de lutte contre l’évasion fiscale des entreprises multinationales et la mise en place de moyens pour mesurer l’activité économique et l’impôt des grandes sociétés internationales sur le continent africain. Selon la CNUCED, chaque année, entre 40 et 80 milliards de dollars de taxes échappent à l’Afrique, soit deux fois au minimum le montant annuel de l’aide au développement», est-il souligné dans la déclaration de Tanger.
Les pays africains ont également été invités à ratifier le plus large des protocoles de partage des données et informations sur les avoirs détenus à l’étranger par des citoyens africains et le partenariat mondial pour la lutte contre la corruption et l’évasion fiscale. La déclaration a par ailleurs insisté sur l’importance d’un environnement institutionnel et légal harmonisé pour l’investissement privé africain sur le continent, notamment en termes de procédures d’arbitrage et de justice commerciale ainsi qu’en termes de convergence des politiques fiscales et de développement de fonds souverains.
S’agissant du volet paix et sécurité, la Déclaration de Tanger défend une intégration plus poussée de l’Union africaine et une réforme approfondie de ses mécanismes de financements et des moyens déployés au service des politiques de sécurité, d’industrialisation et de représentation diplomatique commune des États membres de l’Organisation des Nations unies. Un appel a été lancé pour la constitution d’une politique de cybersécurité continentale africaine, en accord avec les principes de la liberté d’expression et les pactes de l’ONU sur les droits civils et politiques, afin de prendre en compte les menaces qui pèsent sur la qualité de l’information.
Les participants aux MEDays ont également appelé, à travers la Déclaration de Tanger, au renforcement des initiatives et du cadre de dialogue sécuritaire Sud-Sud dans la région du Sahel. Les pays méditerranéens ont été invités à envisager des cadres de dialogue bilatéraux et multilatéraux pour désamorcer les conflits en cours dans le pourtour méditerranéen. Les participants ont également recommandé la mise sur pied d’un cadre de dialogue méditerranéen sur l’énergie pour la gestion durable et apaisée des ressources énergétiques et hydriques dans le cadre d’une transition énergétique faisant place aux ressources renouvelables. De même, ils ont condamné toute forme de discrimination ou d’atteinte aux droits des personnes migrantes, appelant «les États à ratifier la Convention internationale de l’ONU de protection des droits de tous les travailleurs migrants et de leurs familles et à la mise en place de politique d’accueil et de convergence avec le Pacte international pour les migrations signé à Marrakech en décembre 2018».

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