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Plaidoyer onusien pour une accélération de la réalisation des ODD

L’ONU n’est pas satisfaite du rythme actuel de réalisation des objectifs de développement durable (ODD). Pour y remédier, l’organisation presse les riches à s’engager davantage dans cet appel à l’action qui vise à transformer le monde et qui concerne aussi le Maroc. Et ce, via un franc soutien de politiques publiques coordonnées au niveau international.

Plaidoyer onusien pour une accélération de la réalisation des ODD
La Cnuced appelle à investir 1.700 milliards de dollars par an, comme financement vert, soit l’équivalent de 2% de la production mondiale.

L’Organisation des Nations unies veut plus d’engagement et un rythme plus élevé pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030. Ce qui devra profiter au Maroc, qui est engagé dans ce programme mondial qui vise à transformer le monde, si cet appel onusien à l’action arrive à sensibiliser les parties les plus déterminantes, à savoir les pays développés et les institutions financières internationales.

L’instance onusienne en faveur des ODD s’est exprimée dans le rapport 2019 de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) qui appelle à un franc soutien de politiques publiques coordonnées au niveau international. 

Et pour cause. L’agence onusienne a été alertée par un constat de surendettement des pays les moins riches, ce qui a affecté leurs capacités de financement devenues très réduites, même si les taux sont très bas sur les marchés. Ce risque de surendettement pour le Maroc a été, d’ailleurs, souligné par Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, la semaine dernière, à l’occasion de la tenue à Rabat de la réunion trimestrielle de la banque. En effet, illustre-t-il, le ratio de la dette publique totale du pays par rapport au PIB serait de 82,1% cette année, après 81,4% en 2018.

Or, pour la réalisation des ODD d’ici à 2030, les besoins en moyens financiers à mobiliser sont énormes, selon la Cnuced. En effet, relève-t-elle, avec une contraction de l’aide multilatérale, les pays en développement auraient besoin, pour répondre aux seuls besoins en investissements des 4 premiers ODD (pauvreté, nutrition, santé, éducation), d’augmenter leur dette/PIB ou leur croissance dans des proportions insoutenables.

L’organisation onusienne appelle à investir 1.700 milliards de dollars par an, comme financement vert, soit l’équivalent de 2% de la production mondiale. Ce qui se traduirait par la création d’au moins 170 millions d’emplois au niveau mondial, une industrialisation respectueuse de l’environnement dans les pays en développement et une réduction globale des émissions de carbone d’ici à 2030, estime-t-elle.

Pour ce faire, l’agence onusienne suggère cinq solutions. La première consiste à mettre en place un programme mondial de prêts permettant aux pays en développement d’emprunter à des conditions de faveur. Ce fonds devra être alimenté par l’aide au développement des pays donateurs, qui porteraient celle-ci à 0,7% de leur revenu intérieur brut, comme ils l’ont promis. La deuxième est d’augmenter les droits de tirage spéciaux (DTS) et les destiner à la protection de l’environnement. La troisième mesure est d’alléger la dette des pays les moins développés et la quatrième devra se traduire, quant à elle, par le renforcement de la coopération monétaire entre les pays d’une même région. Objectif, refinancer et promouvoir le commerce intra-régional de sorte à créer des chaînes de valeur et mettre en place de véritables systèmes régionaux de paiement et d’unions de compensation interne.

En cinquième lieu, la Cnuced appelle à revoir le cadre législatif du mécanisme de rééchelonnement de la dette en cas de difficultés de remboursement par un État pour que sa restructuration soit ordonnée et équitable.

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