Menu
Search
Samedi 20 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 20 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

Les préalables pour passer à la vitesse supérieure

À l’ère de la mondialisation de la production, les pays en développement ont intérêt à accélérer les réformes qui renforceront leur positionnement dans les chaînes de valeur mondiales. Pour des pays comme le Maroc, qui y sont mieux intégrés, les gains de croissance ne peuvent être maintenus sans progresser vers des formes de participation de plus en plus sophistiquées, indique la Banque mondiale dans un nouveau rapport. Cette transition s’accompagne, néanmoins, d’exigences accrues en termes de compétences, de connectivité et de réglementation.

Les préalables pour passer à la vitesse supérieure

Le Maroc figure parmi les pays africains les mieux positionnés dans les chaînes de valeur mondiales. Cependant, les gains de croissance de cette intégration ne peuvent être maintenus sans progresser vers des formes de participation de plus en plus sophistiquées. Néanmoins, les transitions entre chaque niveau de sophistication des exportations — des biens manufacturés simples aux biens manufacturés et services de pointe, puis aux activités innovantes — s’accompagnent d’exigences accrues en termes de compétences, de connectivité et d’institutions de réglementation. C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport de la Banque mondiale consacré aux stratégies qui permettront aux pays en développement d’améliorer leurs performances dans les chaînes de valeur mondiales. À l’ère de la mondialisation de la production, les pays en développement ont intérêt à accélérer les réformes qui renforceront leur positionnement dans les chaînes de valeur mondiales. Ces réformes doivent notamment permettre aux entreprises de gagner en productivité et de passer de l’exportation de produits de base à l’exportation de produits manufacturés simples, puis aux activités plus innovantes. Le but étant de stimuler la croissance inclusive. «Une hausse de 1% de la participation aux chaînes de valeur mondiales accroît le revenu par habitant de plus de 1%, soit pratiquement deux fois plus que les gains induits par le commerce traditionnel», soulignent les auteurs de ce document de plus de 250 pages publié en anglais, avec des résumés en plusieurs langues. Ce rapport sur le développement dans le monde 2020 constate que les chaînes de valeur mondiales (CVM) ont impulsé une transformation économique qui a rapidement fait progresser les pays les plus pauvres du monde dans l’échelle du développement, en contribuant à leur spécialisation et à leur enrichissement sans le passage obligé de la création de toutes pièces de filières industrielles. Ces gains reposent sur la fragmentation de la production entre les différents pays et l’intensification des relations entre les entreprises. 

Investissements retardés
Aujourd’hui, les CVM représentent pratiquement la moitié des échanges internationaux. Cependant, depuis la crise financière mondiale de 2008, la croissance du commerce est atone et l’expansion des CVM a ralenti. Les tensions commerciales ont créé des incertitudes autour de l’accès aux marchés, conduisant les entreprises à retarder leurs investissements. En outre, les gains liés à la participation aux CVM ne sont pas bien répartis d’un pays à l’autre ni au sein des pays. «En dépit de ces difficultés, les chaînes de valeur mondiales peuvent continuer de stimuler une croissance durable — sous réserve que les pays en développement s’attachent à entreprendre des réformes plus profondes et que les pays industrialisés mettent en œuvre des politiques ouvertes et prévisibles», recommande l’Institution de Bretton Woods. Le rapport met en particulier l’accent sur les leviers que les pays peuvent actionner pour attirer des investissements qui favoriseront leur intégration dans des CVM dont ils ont été en grande partie exclus. «Il est important d’attirer l’IDE à toutes les étapes de la participation. Ceci exige ouverture, protection des investisseurs, stabilité, climat des affaires favorable et, dans certains cas, promotion de l’investissement», expliquent les économistes de la Banque. Selon eux, le Maroc est parmi les pays qui ont incité de grandes multinationales à réaliser des investissements transformateurs dans les CVM grâce à d’efficaces stratégies de promotion de l’investissement. Parmi les mesures phares préconisées, l’amélioration des procédures douanières et frontalières, la multiplication des accords commerciaux, l’investissement dans le capital humain, le soutien des TPME ainsi que le renforcement des capacités nationales de certification, notamment environnemental, et de contrôle. 

Lisez nos e-Papers