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Les préalables de la planification territoriale stratégique

La planification territoriale stratégique élaborée dans une approche participative est la clé pour relever les défis du développement régional intégré. C’est l’idée maîtresse qui ressort de l’atelier portant sur «Le développement régional intégré : entre la réduction des inégalités spatiales et le défi de la compétitivité et de l’attractivité des investissements».

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Si l’importance de la planification stratégique dans la réalisation du développement régional intégré est un fait avéré, c’est dans la mise en application que réside toute la difficulté. En effet, l’ensemble des intervenants s’est accordé à dire qu’en plus de l’approche participative, il faut une volonté politique, des ressources financières et des ressources humaines pour que tout plan puisse être déployé et atteindre les objectifs escomptés. «La planification régionale stratégique est une équation primordiale qu’il faut résoudre pour pouvoir réaliser le développement intégré, réduire les disparités sociales et spatiales et créer un territoire attractif à l’investissement ainsi qu’un environnement favorable à la compétitivité», a expliqué Yanja El Khattat, président de la région Dakhla-Oued Eddahab.

Le responsable a insisté sur la nécessité de privilégier la dimension participative dans l’élaboration de toute stratégie et de définir les priorités de la région à l’échelle locale avant de les acheminer vers les niveaux supérieurs. «Il faut qu’il y ait une convergence entre les stratégies publiques et le développement régional intégré. La priorité doit être accordée aux programmes stratégiques régionaux, car ce sont les instances régionales qui se trouvent au plus près des citoyens et des acteurs économiques», a-t-il relevé.

Abondant dans le même sens, le président de la région Casablanca-Settat, Mustapha Bakkoury, a souligné que cet atelier était l’occasion de rappeler que la régionalisation est une pièce à deux faces : d’un côté, il y a les Conseils régionaux, et de l’autre l’ensemble des représentants des secteurs gouvernementaux et des institutions publiques. «Le défi est que toutes ces parties puissent travailler de concert pour l’élaboration de plans stratégiques efficaces permettant à moyen et à long terme de créer un environnement attractif pour l’investissement aux niveaux régional et local», a-t-il indiqué. Il a ajouté que les plans de développement régional (PDR), qui visent in fine à réduire les disparités spatiales, sont le résultat d’une vision commune ayant pris en considération tous les éléments contenus dans les programmes nationaux mis en place pour l’ensemble des secteurs. «Ces PDR viendront alimenter durant la prochaine étape les modifications et les améliorations qui vont être apportées aux politiques nationales. Nous atteindrons ainsi une vitesse horizontale qui permettra une meilleure efficience au niveau de la planification et des orientations nationales et, partant, la mise en place de programmes plus efficients au niveau territorial qui permettront de réduire les disparités régionales, d’une part, et de créer les richesses, d’autre part», a-t-il expliqué.

L’aménagement territorial constitue l’autre enjeu majeur qui intervient dans la réduction des disparités spatiales. À ce sujet, le secrétaire général du ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, Abdellatif Ennahli, a passé en revue les différentes réformes menées dans le secteur au service d’un développement local et régional intégré. «L’une des plus importantes réformes qu’a connues le secteur de l’aménagement du territoire est que l’État a changé de rôle. Il est passé du rôle de planificateur à celui d’orientateur et d’accompagnateur. Aujourd’hui, la conception des schémas de l’aménagement du territoire est une mission qui revient aux régions», a fait savoir le responsable dans une déclaration au «Matin». Pour lui, cette réforme permettra de travailler sur l’ensemble de la chaîne en intégrant tous les ingrédients nécessaires à une planification efficace et participera au final à la réduction des disparités sociales et territoriales au niveau national.

L’autre réforme citée par Abdellatif Ennahli est la valeur constitutionnelle accordée à un document de planification stratégique, le Schéma régional d’aménagement territorial en l’occurrence, à laquelle s’ajoute la constitutionnalisation d’une nouvelle génération de droits, notamment le droit d’accès à l’eau et le droit à un environnement durable, qui sont venus renforcer les droits «classiques» tels que le droit au logement, à la santé et à l’éducation.

Mais pour que toute cette dynamique puisse porter ses fruits, trois impératifs doivent être satisfaits : la mise à jour des objectifs et des priorités relatifs à l’aménagement territorial, l’établissement de liens entre les différentes interventions et le passage d’une logique d’interventions sectorielles à une logique d’interventions territoriales. «Je pense que ce sont là les contours de la nouvelle ère qui devront constituer notre base de travail dans une approche différente pour l’élaboration des plans d’aménagement futurs», a-t-il conclu. 

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