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La première cartographie nationale attendue en fin d’année

À l’Agence nationale des plantes aromatiques et médicinales, on ne se risque pas à avancer une quelconque estimation de la production nationale essentiellement assurée par le couvert végétal naturel. Un bureau d’étude casablancais a remporté l’appel d’offres pour réaliser la première cartographie du Maroc qui caractérisera les régions selon leur patrimoine floristique dont il donnera la valeur économique pour chaque plante. Les résultats de cette étude sont attendus pour la fin de cette année.

La première cartographie nationale attendue en fin d’année
Rebea Marzouk (au centre), présidente de l’association féminine Soukaïna de Taliouine qui produit du safran, victime, selon elle, de la concurrence déloyale imposée par les «produits contrefaits écoulés sur le marché national et international». Ph. Sradni

Safran de Tiliouine, argane du Souss ou miel d’un peu partout du Maroc, les produits du terroir, comme à chaque rendez-vous printanier du Salon international de l’agriculture du Maroc (SIAM), attirent une foule nombreuse en quête d’un ingrédient culinaire, cosmétique, ou médicinal. Le caroubier fait partie de ces plantes qui cherchent encore à convaincre le consommateur de ses bienfaits. «Il n’y a pas de reconnaissance par le marché national, par contre des pays comme le Canada, la France ou l’Espagne sont demandeurs de nos produits utilisés comme produits de beauté ou de phytothérapie», confie la représentante de l’Association nationale de la filière du caroubier qui exploite 300 hectares en irrigués à Khémisset. Cette association créée en 2014 cède le kilo de pulpe entre 5 et 15 dirhams. Mais connait-on réellement ce patrimoine végétal qui fait du Maroc méditerranéen l’un des plus importants bassins de sa région en biodiversité ? Pas vraiment, à en croire l’avis d’appel d’offres lancé par l’Agence nationale des plantes aromatiques et médicinales remporté par un bureau d’étude casablancais mandaté pour réaliser la première Cartographie nationale dont les résultats sont attendus en fin d’année.

ette étude a été adjugée pour 3,4 millions de dirhams. «Le premier rapport est attendu pour la fin de cette année et devrait constituer la feuille de route pour la réalisation d’un référentiel national qui comportera les caractéristiques de chaque plante et sa valeur économique. Cette cartographie caractérisera également les régions selon leur richesse en biodiversité et servira de feuille de route pour la recherche scientifique», confie Adnane El Ghoraf, ingénieur agronome à l’Agence nationale des plantes aromatiques et médicinales qui organisera en septembre prochain des portes ouvertes à Taounate, son siège. En attendant, l’Agence a lancé trois études pour 9 millions de dirhams et mène des sessions de formation en collaboration notamment avec la coopération allemande au profit des producteurs. En l’absence de statistiques fiables, les estimations avancent un taux de seulement 2% de la production assuré par les exploitations agricoles, le reste étant fourni par le couvert végétal spontané.

Mais reste entièrement posé le problème de la commercialisation de ces produits : «Notre production dépasse largement nos ventes réalisées pour l’essentiel dans les souks solidaires de Salé et de Casablanca», déplore Rebea Marzouk, présidente de l’Association féminine Soukaïna de Taliouine qui produit, entre autres, du safran victime, selon elle, de la concurrence déloyale imposée par les «produits contrefaits écoulés sur le marché national et international. Nous vendons le gramme de safran en moyenne à 35 dirhams alors que les épiciers le cèdent à seulement 15 dirhams», témoigne Rabea Merzouk. Sa voisine au pavillon qui abrite les senteurs des produits du terroir, Leïla Boutaline, attend l’agrément de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) pour pouvoir bénéficier d’une aide financière du ministère de l’Agriculture. 
Pour l’heure, la présidente de la coopérative Ennajah d’Ifrane écoule différentes huiles essentielles extraites de la sauge, de la menthe pouliot, de la lavande et du romarin «dont le prix varie de 15 à 80 dirhams le flacon.  

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