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Premiers résultats d’une étude sur la violence sexuelle dans les établissements scolaires de la cité ocre

Les résultats préliminaires d’une étude intitulée «La violence basée sur le genre dans les établissements scolaires – niveau secondaire – à Marrakech» ont été dévoilés, mercredi dans la cité ocre, avec un focus particulier sur la violence sexuelle à l’égard des filles.

Premiers résultats d’une étude sur la violence sexuelle dans les établissements scolaires de la cité ocre
Beaucoup de filles méconnaissent les lois contre les violences faites aux femmes et les mécanismes de signalement des violences sexuelles à travers la ligne verte, la police scolaire et les centres d’écoute.

Élaborée par l’Association «Ennakhil» en partenariat avec le Projet d’appui à la recherche et au renforcement des capacités, et financée par l’ambassade du Royaume-Uni au Maroc, une étude sur la violence basée sur le genre dans les établissements scolaires a été présentée à Marrakech. Elle vise à identifier les formes et les causes de la violence sexuelle à l’égard des filles dans les établissements d’enseignement secondaire à Marrakech, ainsi qu’à analyser et à déterminer les mécanismes qui régissent le processus de lutte contre ce type de violences.
À la tête des formes de violence sexuelle énumérées par cette étude figurent les agressions sexuelles, les attouchements, le viol et l’enlèvement, le mariage forcé et celui des mineurs ainsi que le harcèlement numérique. L’étude a, en outre, fait ressortir que la plupart de ces pratiques se déroulent au sein de l’établissement scolaire, soit à l’intérieur des classes, dans les toilettes, les vestiaires, à l’entrée ou le long du trajet menant à l’école.
Ainsi, ladite étude a démontré que plusieurs filles méconnaissent les lois contre les violences faites aux femmes, notamment la loi 103.13 (13%) et les mécanismes de signalement des violences sexuelles à travers la ligne verte (0%), la police scolaire (31%) et les centres d’écoute (42%).
Selon ces résultats préliminaires, la montée inquiétante de la violence sexuelle à l’école est principalement due à l’absence d’un programme gouvernemental spécifique dédié à la lutte contre la violence sexuelle au sein de l’école et de programmes de sensibilisation et de formation pour lutter contre la violence sexiste. Il est également question du manque de coordination entre les intervenants en la matière, de l’absence de mécanismes de surveillance efficaces, de la non-introduction de la violence basée sur le genre dans les programmes scolaires, de l’absence de programmes d’éducation sexuelle, de la tolérance de la violence et du manque de connaissance au sujet des libertés individuelles. 
Pour faire face à ce fléau, cette étude a mis en avant une série de recommandations, notamment l’élaboration et la mise en œuvre de lois visant à lutter contre la violence sexiste, l’adoption de politiques nationales globales et multisectorielles pour lutter et faire le suivi de la violence basée sur le genre au sein des établissements scolaires, ainsi que la promotion de la convergence des politiques publiques en matière de protection de l’enfance et d’égalité des sexes.

Dans le milieu scolaire, l’étude a souligné l’importance de la création d’un environnement sûr et sécurisé, de la lutte contre la violence sexiste au sein de l’école, du développement d’un code de conduite, de la mise en place de mécanismes efficaces de détection et de signalement et du renforcement des services juridiques.
Cette recherche a aussi appelé au développement de programmes scolaires permettant de lutter contre la violence sexiste et à la promotion de l’égalité homme-femme, en tenant compte de la spécificité socio-culturelle du Maroc, à la formation et au renforcement des connaissances des cadres pédagogiques et à la création d’activités éducatives et de clubs luttant contre la violence basée sur le genre.
De même, l’étude a insisté sur la coordination et la coopération entre l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre la violence sexiste, le développement et la simplification des procédures de suivi ainsi que sur l’élaboration de recherches et d’études pour appuyer les programmes et les politiques publiques. 

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