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Le Président sortant Joko Widodo donné gagnant face à un ex-général

Si les résultats officiels ne sont pas attendus avant le mois de mai, les estimations réalisées par trois instituts de sondage après dépouillement de plus de 80% des bulletins accordaient une avance d’une dizaine de points au Président sortant.

Le Président sortant Joko Widodo donné gagnant face à un ex-général

Le Président sortant Joko Widodo est donné gagnant de l’élection de mercredi en Indonésie et apparaît en course pour un second mandat à la tête du plus grand pays musulman au monde. Si les résultats officiels ne sont pas attendus avant le mois de mai, les estimations réalisées par trois instituts de sondage après dépouillement de plus de 80% des bulletins accordaient une avance d’une dizaine de points au Président sortant surnommé «Jokowi» face à son rival, l’ex-général Prabowo Subianto.
Joko Widodo (57 ans), vu comme un musulman modéré dans un pays où l’islam conservateur progresse, s’est abstenu cependant de déclarer victoire. «Nous avons tous vu les estimations et les premiers comptages, mais nous devons attendre les résultats officiels», a-t-il déclaré devant ses supporters à Jakarta.
Son rival de 67 ans, déjà battu par Joko Widodo en 2014, a assuré que les premiers comptages le donnaient en tête, mais n’a pas fourni de preuve à ces affirmations. «J’appelle mes partisans à rester calmes et à ne pas se laisser provoquer», a-t-il déclaré. Plus de 190 millions d’Indonésiens étaient appelés aux urnes mercredi, à partir de 7 h locales (22 h GMT mardi) en Papouasie à l’est du pays jusqu’à 13 h locales à Sumatra (6 h GMT) pour élire leur Président mais aussi renouveler leurs parlements national et locaux lors d’un scrutin géant.

Les deux candidats ont mené des campagnes virulentes et multiplié les efforts pour séduire l’électorat musulman conservateur tandis qu’une vague d’infox a déferlé sur les réseaux sociaux.
L’opposition avait prévenu avant le scrutin qu’elle pourrait contester les résultats en cas de fraude et a évoqué des manifestations. En 2014, Jokowi avait remporté l’élection de justesse devant le même adversaire, qui avait contesté les résultats en justice avant de s’incliner. Avec un nombre record de 245.000 candidats en lice, l’Indonésie organisait l’élection la plus importante de son histoire et la plus complexe.

«Je suis très heureuse parce que je peux toujours voter à mon âge avancé. Mais c’est très compliqué parce qu’il y a beaucoup de bulletins de vote», a remarqué Suparni, une femme de 79 ans qui comme de nombreux Indonésiens ne porte qu’un nom, et votait à Merauke en Papouasie.
Sur l’île de Célèbes, dans la ville de Palu dévastée par un tremblement de terre et un tsunami fin septembre, les habitants réfugiés dans des camps sont aussi allés voter.
«J’espère que le prochain Président nous donnera le meilleur (...) dont une maison parce que nous vivons toujours dans un refuge», a espéré Juna, évacué du quartier détruit de Balaora.
Dans les plus de 800.000 bureaux de vote déployés sur l’archipel, les électeurs devaient percer des trous dans les bulletins pour choisir leurs candidats puis tremper leur doigt dans de l’encre certifiée halal, une mesure destinée à empêcher les votes multiples.
Cette élection est un défi logistique dans un archipel de 17.000 îles qui s’étend sur 4.800 kilomètres de l’extrémité ouest de l’île de Sumatra, en passant par Java ou Bali, jusqu’à la Papouasie, sa province la plus orientale.
Le matériel électoral a été acheminé par avion, bateau, moto, porteur ou bête de somme dans les zones les plus difficiles à atteindre.
Afin d’assurer une forte participation, les scrutateurs d’un bureau de vote du sud de Jakarta se sont déguisés en fantômes et vampires pour accueillir les électeurs, tandis qu’à Surabaya (province de Java orientale) ils ont adopté des panoplies de superhéros.
À Trumon dans la province d’Aceh, les autorités ont eu recours à trois élephants pour transporter les urnes jusqu’au bureau de vote afin d’inciter les électeurs à ses déplacer.
Joko Widodo a fait campagne sur son bilan de construction d’infrastructures, dont la première ligne de métro de Jakarta ouverte opportunément en mars. 

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