Prochaine mise en fonction de l’horloge hydraulique et restauration de la plus grande noria au monde

Intervenant lors d’une rencontre-débat, organisée à la villa Hasnaoui de Fès par la Fondation Maroc du patrimoine sur le thème «L’opération de sauvegarde de la Médina de Fès et le rôle de la société civile pour accompagner cette noble mission», le directeur de l’ADER-Fès a indiqué que les travaux de restauration des norias, dont l’une des plus grandes au monde qui alimentait l’horloge hydraulique en eau, seront entrepris dans un avenir proche. Plusieurs tentatives de reconstitution du mécanisme de l’horloge hydraulique, datant du 14e siècle, n’ont pas abouti, puisque cette horloge, unique au monde, n’a pas fonctionné depuis des siècles.
Le directeur de l’ADER-Fès, qui a fait un exposé, diapositives à l’appui, sur les «Trésors de Fès, actions opérationnelles de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine», a rappelé que la ville de Fès célèbrera, en 2021, le 40e anniversaire de l’inscription de la Médina dans la liste du patrimoine mondial par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Il a ensuite fait état des gros travaux de sauvegarde et de mise en valeur de multiples monuments historiques concernant, depuis 2013, quelque 4.000 bâtiments, pour un coût de 615 millions de DH, dont des travaux de restauration d’une valeur de 170 millions de DH ont été achevés et inaugurés par S.M. le Roi Mohammed VI, en présence de la directrice générale de l’Unesco. Fouad Serghini a indiqué que le Souverain a donné ses hautes instructions pour réhabiliter et mettre en valeur les monuments et les bâtiments restaurés et faire de Fès, l’antique, une médina vivante. C’est ainsi que les Medersas, les Foundouks, les hammams, les lieux de culte, les tanneries et autres bâtiments et lieux emblématiques ont repris vie en accueillant quelque 1.657 bénéficiaires, dont des étudiants, des artisans (corps de métiers) et des artistes, conférant un caractère de musée vivant à l'ancienne médina. Il a aussi fait état du programme de traitement des bâtisses menaçant ruine concernant quelque 3.666 habitants et du programme complémentaire de restauration et de valorisation de la Médina de Fès, qui mobilisera près de 583 millions de DH (2018-2023).
Ce programme complémentaire, a-t-il précisé, concerne 113 sites historiques d’activités économiques (Foundouks, ateliers, souks) et 10 mosquées et écoles coraniques. Il est également question de la valorisation de 11 sites historiques, dont l’horloge à eau et le musée du judaïsme marocain, de la restauration de Dar Al Makina (ancienne usine d'armement), en plus de l’aménagement de 8 parkings d’une capacité totale de 3.000 voitures. Le programme inclut aussi la restauration des tombeaux Mérinides, de Dar Al Mouaqit (calcul astronomique du temps des prières), des répartiteurs d’eau et des ponts, ainsi que la mise en place de 1.500 plaques de signalisation (arabe, tifinagh et latin) et d’un système d’information audio pour le renseignement des touristes et des visiteurs sur les principaux monuments historiques. Par ailleurs, le directeur de l’ADER-Fès a salué la création de la Fondation Maroc du patrimoine pour la recherche, l’étude et la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel marocain, que dirige Mohammed Azzelarab El Amrani, et a relevé l’importance de la mission que doit remplir la société civile pour contribuer à l’effort de préservation du riche patrimoine culturel et artistique du pays.