Le très attendu projet de loi-cadre n° 51.17 sur l’enseignement vient enfin de franchir le cap de la commission au sein de la Chambre des représentants. En effet, le texte, soumis au vote des députés sein de la commission de l’enseignement de la culture et de la communication, a été adopté à la majorité. 25 parlementaires ont voté pour, 2 parlementaires relevant du Parti de la justice et du développement (PJD) ont voté contre (Mokri Abouzeid et Mohammed Othmani), alors que trois députés du Parti de l’Istiqlal se sont abstenus de voter.
Saaïd Amzazi, ministre de l’Éducation nationale, qui est intervenu à la fin du vote, a salué l’engagement et le grand esprit de responsabilité dont ont fait montre les parlementaires tout en se félicitant de l’adoption de la loi. «C’est une journée historique», a-t-il annoncé. En effet, après plusieurs mois de blocage, la version amendée a été enfin votée ce mardi. Il faut dire que le vote de cette loi n’a pas été de tout repos.
Le texte composé de 60 articles a été de nouveau passé au peigne fin.
Les parlementaires ont pu en effet adopter l’article 2 portant sur l’alternance linguistique – qui était objet de discorde pendant plusieurs mois –, tel qu’il a été retenu dans la mouture modifiée du 2 avril. En effet, l’article a été adopté grâce à 12 voix, sachant que 16 parlementaires appartenant aux partis du PJD et de l’Istiqlal se sont abstenus de voter, alors que deux députés du parti de la lampe ont voté contre cet article, à savoir Abouzeid Mokri et Mohammed El Othmani.
L’article 31 se rapportant à la langue d’enseignement et qui prévoit l’enseignement des matières scientifiques et techniques en langues étrangères a recueilli pratiquement les mêmes voix, à savoir 11 votes favorables, 2 voix contre (Abouzeid Mokri et Mohammed El Othmani du PJD) et 16 abstentions. Dans une déclaration accordée à la presse à la fin du vote, M. Mokri a expliqué que sa décision de voter contre la loi tenait au fait qu’il souhaitait que la langue arabe soit retenue comme langue d’enseignement.
Avec l’adoption de cette loi, le Maroc aurait donc franchi une nouvelle étape dans le chantier de la déclinaison de la réforme de l’enseignement, dans la mesure où ce texte permettra de décliner la vision de la réforme et d’atteindre les objectifs tracés, loin de tout calcul politique ou changement de responsables gouvernementaux.