La présidence de la République tunisienne a prolongé jusqu’au 5 avril l’état d’urgence, en vigueur dans le pays depuis une série d’attaques jihadistes sanglantes en 2015. Cette nouvelle prolongation intervient alors que la société civile a sévèrement critiqué un projet de loi visant à modifier le cadre légal de l’état d’urgence, en discussion au Parlement depuis janvier. L’état d’urgence est toujours réglementé par un décret datant de 1978. Il avait été proclamé dans tout le pays le 24 novembre 2015 après un attentat, revendiqué par le groupe jihadiste État islamique (EI), contre un bus de la sécurité présidentielle en plein Tunis, qui avait fait 12 morts. L’année 2015 avait aussi été marquée par deux autres attentats de l’EI qui avaient coûté la vie à 59 touristes et un policier.
La Tunisie, qui s’apprête à accueillir le 31 mars le sommet de la Ligue arabe, marque jeudi le troisième anniversaire d’une victoire cruciale contre les jihadistes, repoussés à Ben Guardane (Sud), ville frontalière de la Libye. Reconduit sans discontinuer depuis 2015, l’état d’urgence octroie des pouvoirs d’exception aux forces de l’ordre. Il permet notamment l’interdiction des grèves et des réunions «de nature à provoquer (...) le désordre» ou encore l’adoption de mesures «pour assurer le contrôle de la presse».
Prolongation d’un mois de l’état d’urgence
LE MATIN
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07 Mars 2019
À 19:19