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Ce que propose l’Institut Amadeus

L’institut Amadeus recommande la création d’une banque publique d’investissement (BPI) à vocation régionale qui permettrait la mise en place d’instruments innovants de financement de l’économie.

Ce que propose l’Institut Amadeus
La création des fonds régionaux de développement et d’investissement dans chacune des trois régions des provinces du Sud, mais également dans chacune des 9 autres régions du Royaume, doit être réalisée afin de permettre le financement de nouveaux projets régionaux structurants.

C’est à un véritable travail d’analyse et de réflexion auxquels se sont livrées les équipes de l’institut Amadeus. Le think thank a voulu être une véritable force de propositions dans le cadre du chantier relatif au nouveau modèle de développement du Maroc. Intitulé «100 propositions pour un modèle de développement national durable, juste, inclusif et innovant», le mémorandum de 108 pages, qui vient d’être publié par l’Institut, a passé en revue les principaux dysfonctionnements de l’actuel modèle de développement, les importants acquis, tout en révélant des pistes pour une refonte et amélioration de notre modèle de développement. Des pistes qui ont été proposées par plus de 80 contributeurs marocains et étrangers de sensibilités diverses (responsables politiques, experts, opérateurs économiques, organisations internationales, acteurs associatifs…). 

Rétablir la confiance entre les citoyens et le gouvernement 
Avant d’entamer les réflexions sur le nouveau modèle de développement, il s’agira de baliser le terrain pour sa bonne exécution sur le terrain. Dans son discours du Trône du 29 juillet dernier, S..M le Roi Mohammed VI a annoncé la mise en place d’une Commission spéciale «ad hoc» en charge du modèle de développement. «Cette commission incombera naturellement au gouvernement, mais il serait judicieux de mettre en place une structure indépendante de suivi et de contrôle de cette mise en œuvre», recommande l’Institut Amadeus. L’efficacité et l’efficience gouvernementales seront également décisives dans l’implémentation du modèle. À ce sujet, il est proposé la création du poste de ministre d’État, en charge de la prospective, des stratégies et de la coordination des politiques publiques qui aurait un rôle central dans la mise en œuvre du modèle. Par ailleurs, l’implémentation du modèle impose une refonte de l’architecture gouvernementale, la réduction du nombre de portefeuilles ministériels pour favoriser l’efficacité et la création de 5 pôles gouvernementaux sectoriels pour créer une logique de complémentarité et d’efficience afin de rompre avec la logique des stratégies en silos. 

Résoudre les déséquilibres du modèle actuel 
L’Institut Amadeus recommande, à cet effet, la création d’une banque publique d’investissement (BPI) à vocation régionale qui permettrait la mise en place d’instruments innovants de financement de l’économie (fonds de garantie, prêts pour l’innovation, soutien à l’export…) au service notamment de la PME et de la TPME. La BPI pourrait se mouvoir en guichet unique pour les entreprises regroupant tous les services. Il s’agira également d’encourager les investissements directs nationaux (IDN) pour favoriser la croissance économique, au moment où la fuite des capitaux depuis le Maroc vers l’étranger est estimée à 3,5 milliards de dollars par an, ce qui conduit à la décroissance, estime le think thank. Des incitations fiscales et foncières équivalentes à celles dont peuvent bénéficier les investisseurs étrangers doivent être proposées aux investisseurs nationaux de manière équitable et plus systématique, recommande l’Institut. Le système fiscal doit, de son côté, être remis à plat, tout en entamant une transition fiscale de manière à promouvoir la compétitivité des entreprises (crédit impôt et refonte de l’IS avec une baisse progressive du taux allant jusqu’à 20%), à assujettir plus les revenus du capital non productif (maison secondaire) et le capital dormant (immobilier, placements à terme…) ainsi que la succession. Qu’en est-il du salaire minimum ? «De l’avis de nombreux économistes, le niveau du salaire minimum pourrait être rehaussé. Au-delà de cette question, il est capital de repenser l’ensemble du marché du travail, le secteur informel échappant à toutes les incitations et initiatives visant à renforcer ou protéger le pouvoir d’achat. Alléger la fiscalité sur les bas salaires et surtout sur les revenus moyens compris entre 30.000 et 120.000 dirhams par an, et augmenter la tranche marginale la plus haute», souligne l’Institut. 

Une régionalisation avancée encore balbutiante 
La réussite du nouveau modèle de développement demeure tributaire de sa déclinaison régionale. L’Institut Amadeus appelle, à ce titre, à accélérer d’une manière urgente la mise en œuvre de la nouvelle charte de la déconcentration qui précise les hiérarchies d’action sur le territoire et organise une subsidiarité devenue nécessaire. Le think thank appelle aussi à imposer une déclinaison régionale, la plus équilibrée possible, pour chacune des 12 régions, de l’ensemble des stratégies sectorielles, actuelles et futures, dans le cadre de la nouvelle génération de plans sectoriels. Enfin, il faudra mettre en place l’ensemble des recommandations émises par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans le document «Nouveau modèle de développement pour les provinces du Sud du Royaume» élaboré en octobre 2013. À ce titre, la création des fonds régionaux de développement et d’investissement dans chacune des trois régions des provinces du Sud, mais également dans chacune des 9 autres régions du Royaume, doit être réalisée afin de permettre le financement de nouveaux projets régionaux structurants. 

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