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«Le public marocain a quelque chose dans sa culture qui lui permet de mieux apprécier et comprendre la danse que dans d’autres pays»

«Le public marocain a quelque chose dans sa culture qui lui permet de mieux apprécier  et comprendre la danse que dans d’autres pays»
Lucio Izzo.

Le Matin : Qu’est-ce qui vous a motivé 
à faire appel à cette Compagnie de danse contemporaine ?
Lucio Izzo :
C’est d’abord une des plus grandes compagnies d’Italie. Moi, je l’ai découverte la première fois en Allemagne, car ce ballet est sollicité un peu partout dans le monde. Ce sont des jeunes qui ont acquis beaucoup de notoriété grâce à leur talent et professionnalisme. Cette compagnie existe depuis 1999. Son objectif est de mener son programme tout en minimisant le nombre des membres du groupe qui arrive à 40 personnes par rapport aux autres compagnies de danse. Donc, celle-ci est née avec un chiffre minimisé pour pouvoir se produire un peu partout, même dans des espaces réduits.

Quand vous faites appel à des spectacles 
de ce genre, prenez-vous en considération la nature du public auquel ils sont destinés ?

Évidemment. Mais il faut dire que le public marocain est très ouvert à ce genre de spectacles. Même pour l’opéra, nous avons trouvé que le Marocain est aussi réceptif. Je crois que le public marocain a quelque chose dans sa culture qui lui permet d’apprécier et de comprendre la danse mieux que dans d’autres pays. Peut-être parce que lui-même possède une tradition de danse traditionnelle dans la culture amazighe. Sachant que la danse contemporaine récupère souvent les mouvements et l’esprit qui font partie de la danse populaire, dans un moule élaboré et moderne. C’est ce qui fait la sensibilité du public marocain à ces danses contemporaines. Sachant que la danse est un langage qui nous parle directement.

Quelle est selon vous le public le plus susceptible d’être attiré par ces spectacles, le public initié ou le grand public ?
Bien sûr, il y a un public élitiste. Mais mon désir est toujours d’offrir ce genre de spectacles à d’autres catégories de la société. Et ce en essayant de m’adresser aux jeunes qui ont moins de possibilités de se rapprocher de ces spectacles. Ainsi, nous allons offrir gratuitement des séances à des jeunes qui s’intéressent à la danse, puis à des associations qui s’occupent des jeunes. C’est aussi le but de ces événements, partager la culture avec tout le monde. 

Pour les autres activités de l’Institut, 
est-ce qu’il y a une affluence aussi importante ?

Il y a un fort intérêt de la part des jeunes dans tous les domaines, de la part des associations et des écoles. Je trouve que c’est magnifique. Et ce en plus du public averti qui vient également avec de nouvelles propositions, parce qu’il a été stimulé par les manifestations présentées. Cette année, nous avons une belle programmation avec une exposition d’art contemporain à la Villa des arts de Rabat, de la musique, du théâtre, du cinéma. Une exposition de design, fruit d’un projet italo-marocain où les Designers marocains seront présents à Florence et beaucoup d’autres activités où nous avons collaboré avec le Maroc.

Comment qualifiez-vous votre collaboration avec le ministère de la Culture et de la communication marocain ?
Elle est très bonne. Nous avons plusieurs collaborations ensemble sur le plan patrimonial, par exemple concernant le site de Lixus à Larache, en musique, en théâtre, au cinéma. On essaye d’être présents dans les festivals marocains, mais aussi dans des événements dans de petites villes pour faire accéder la culture à ces populations et leurs jeunes. Et nous sommes ravis de faire ce travail de proximité. Très souvent, il y a une sorte d’échanges incroyables entre les artistes invités et ces jeunes. Pour moi, le succès dans le domaine culturel est de semer quelque chose, ensuite de récolter les fruits.

Donc, la stratégie menée par l’ICI et l’ambassade peut être considérée comme fructueuse ?
Je pense que oui, parce que déjà sur le plan de la langue italienne, le nombre de ceux qui veulent l’apprendre a doublé. C’est très important. Car apprendre la langue d’un pays, c’est se rapprocher de sa culture, de sa littérature, de son art et de ses traditions. 

Propos recueillis par O.B.

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