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Public et privé examinent de nouvelles pistes de financement

Public et privé examinent de nouvelles pistes de financement

Public et privé examinent de nouvelles  pistes de financement
Le ministre de la Santé, Anas Doukkali, s’exprimant, mardi à Salé, lors de l’ouverture de la Conférence nationale sur le financement de la santé organisée par le ministère de la Santé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI sous le thème, «Quel modèle de financement pour la couverture sanitaire universelle ?»

Établir la feuille de route d’une nouvelle stratégie nationale de financement de la santé, socialement abordable et économiquement soutenable, tel est le principal objectif des débats engagés au cours de la Conférence nationale sur le financement de la santé dont les travaux se sont ouverts hier à Salé. Organisée par le ministère de la Santé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette rencontre vise à analyser les expériences internationales en matière de financement de la santé pour bénéficier du retour d’expérience s’y rapportant afin d’intégrer les bonnes pratiques dans le cadre d’une nouvelle stratégie de financement du secteur en général et de la couverture sanitaire universelle en particulier. En effet et comme le note le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, qui intervenait à l’ouverture de cette rencontre, bien que des avancées considérables aient été enregistrées au cours des dernières années dans le domaine de la santé, notamment le renforcement du budget consacré à ce secteur (+16% en moins de deux années pour représenter 6% du PIB du Royaume, soit 65 milliards de dirhams), le secteur reste confronté à plusieurs défis, notamment l’amélioration de l’offre et de la qualité des services, l’amélioration de la gouvernance et une rationalisation des dépenses, ainsi qu’une bonne gestion des ressources humaines.

À ces enjeux s’ajoutent également, comme le souligne pour sa part le ministre de la Santé, Anas Doukkali, d’autres liés à la transition du système de santé qui doit faire face au double phénomène de vieillissement de la population et à l’exacerbation des maladies chroniques. En effet, selon ce haut responsable, une étude réalisée par le ministère a dévoilé que 60% de la population en âge de 60 ans souffre d’une maladie chronique au moins. Ainsi, les frais de soins liés à ces maladies chroniques absorbent à eux seuls 30% du budget alloué à la couverture médicale, sachant que l’un des chantiers prioritaires pour le Royaume porte aujourd’hui sur la généralisation du Régime d’assistance médicale (Ramed) et l’amélioration du taux de couverture médicale pour atteindre 90%, tout en améliorant le financement relatif à la prise en charge des malades afin de réduire la part assumée par les ménages et qui atteint aujourd’hui 50%. Autant de défis qui interpellent le ministère et tous les partenaires impliqués, y compris le secteur privé, pour mettre en place une stratégie de financement cohérente, soutenable et pérenne. Pour le secrétaire général du ministère de la Santé, Hicham Nejdi, que nous avons interpellé en marge de cette rencontre, l’enjeu aujourd’hui est d’identifier les opportunités potentielles, telles que le financement innovant et le financement alternatif, pour générer des ressources supplémentaires, à travers notamment la généralisation de la couverture sanitaire universelle, en intégrant les indépendants avec un reste à charge plus bas. Il est également important d’améliorer l’investissement dans le secteur à travers le renforcement du partenariat public-privé. L’autre alternative serait la mobilisation du patrimoine ou de la valeur immobilière pour drainer des financements pour construire ou faire fonctionner des structures hospitalières. Le secrétaire général évoque également d’autres pistes, notamment la baisse de la taxe sur les médicaments, une expérience qui a déjà démarré et qui a concerné 300 médicaments, ainsi que l’imposition de taxes sur certains produits comme le sucre dans les boissons gazeuses ou le tabac pour financer la prévention. L’objectif ultime étant d’aligner le système de santé sur les besoins sans cesse renouvelés des citoyens dans la perspective d’atteindre les objectifs de développement durable tels que traduits au niveau du plan Santé 2025. 

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