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«Qu’importe le championnat où il joue, Benatia est le seul et unique capitaine des Lions de l’Atlas»

Depuis son arrivée au sein de l’équipe nationale en 2012, Romain Saïss s’est imposé comme un maillon élémentaire de la défense marocaine. Ayant débarqué chez les Lions de l’Atlas en tant que milieu récupérateur, le joueur de Wolverhampton Wanderers a accepté d’occuper un poste dans la charnière centrale, un risque qui s’est avéré payant pour Romain qui commence même «à prendre du plaisir à jouer au poste de défenseur central». Dans cet entretien exclusif avec «Le Matin», Saïss commente la saison exceptionnelle de son club en Premier League, livre ses ambitions pour la prochaine CAN et évoque l’état d’esprit régnant dans le vestiaire des Lions, tout en rappelant que le seul capitaine de la sélection est et restera Mehdi Benatia, malgré son récent choix de carrière qui «n’enlève rien à ses qualités d’homme et de joueur».

«Qu’importe le championnat où il joue, Benatia est le seul et unique capitaine des Lions de l’Atlas»
«Il y a une osmose entre tous les joueurs. On vit très bien ensemble, depuis que le coach est arrivé à la tête de la sélection. C’est notre force et c’est sur ça qu’on s’appuie et qu’on va continuer à s’appuyer pour cette Coupe d’Afrique.» Romain Saïss

Le Matin : Vous avez récemment renouvelé votre bail avec Wolverhampton Wanderers. Après presque trois saisons, pensez-vous que c’est l’endroit idéal pour la suite de votre carrière ?
Romain Saïss :
Oui, je pense qu’aujourd’hui, c’est le bon endroit pour poursuivre ma carrière. Je suis arrivé ici avec le projet du club, qui était de monter en Premier League. Nous l’avons réalisé. Maintenant, j’ai envie de faire partie du projet actuel, qui consiste à pérenniser le club en Premier League. C’est pour ça aussi que j’étais venu. C’était donc une évidence pour moi de prolonger mon bail ici.

Cette saison, les Wolves s’en sortent très bien en Premier League, où ils sont en course pour une place européenne. Est-ce que cela représente ce que vous aviez en tête quand vous avez rejoint le club ?
On savait que les propriétaires avaient de l’ambition. Au début, il s’agissait de réaliser la montée et la pérennisation en Premier League. Après, c’est vrai qu’on est dans une bonne dynamique pour cette première saison. On va voir comment ça va se passer en fin d’exercice et si on va décrocher une place européenne ou non. Mais on n’en fait pas une priorité. L’essentiel était de faire une très bonne première saison et de se maintenir rapidement, sans le faire à l’arraché. C’est ce qu’on a fait et c’est ce qui nous permet de jouer les trouble-fêtes en cette fin de saison.

En dépit de 42 apparitions en Championship la saison passée, vous aviez eu du mal au début de cette saison à trouver une place de titulaire, avant de jouer plus régulièrement par la suite. Comment vous êtes-vous senti à l’époque ? Quelle a été votre motivation pour regagner une place de titulaire ?
C’est vrai que c’était compliqué au début, parce que je sortais d’une grande saison l’année dernière. J’ai beaucoup joué. Cette saison, je suis revenu un peu tard en raison de la Coupe du monde et je n’ai pas eu une très bonne préparation. Mes vacances ont été très courtes aussi. C’était assez compliqué de récupérer. Une année post-Coupe du monde, c’est tout nouveau pour moi. C’est une période difficile, où j’ai beaucoup appris, surtout au niveau mental. Quand on est compétiteur comme moi, on connaît ses capacités, je savais ce dont j’étais capable et que j’avais quelque chose à apporter à cette équipe. Je me suis mis au travail, pour retrouver ma condition de la saison dernière, pour être prêt physiquement lorsque le coach a fait appel à moi. Je pense que j’ai plutôt bien fait, quand il m’a appelé pour commencer des matchs et, dès lors, je me suis bien senti.

Vous jouez en tant que défenseur central et milieu de terrain. Si vous aviez à choisir entre ces deux positions, laquelle serait votre préférée ?
Cette question, on me la pose depuis pas mal d’années. Je n’ai pas de choix à faire. Je joue là où on me demande de jouer. En sélection, quand le coach Renard est arrivé, j’étais parti pour jouer en milieu de terrain à la base, mais au final il y a eu des blessures, je me suis retrouvé à jouer défenseur et j’y joue depuis. Ça ne me pose pas problème, ce sont des postes qui sont assez similaires sur certains points. Je n’ai pas de réelles préférences. J’arrive aujourd’hui à prendre du plaisir à jouer au poste de défenseur central, ce qui était moins le cas par le passé.

Cette année, les Lions de l’Atlas jouent la Coupe d’Afrique des nations en Égypte. Quelles sont vos attentes lors de ce tournoi, après des campagnes encourageantes en CAN et en Coupe du monde en Russie ?
Cette année, on a envie de faire mieux que l’édition précédente où on est allés en quart de finale. Cette fois, il y aura plus d’équipes, donc la compétition sera plus compliquée, plus longue aussi. Quand on démarre une compétition, c’est pour aller au bout. On joue les matchs pour les gagner, pas pour se dire «on va essayer de passer le premier tour». On va tout faire pour aller au bout, même si on sait qu’il y a beaucoup d’équipes qui sont favorites, notamment l’Égypte qui joue à domicile. Ça va être très compliqué, mais on va tout faire pour aller au bout de cette aventure.

Franchement, quelles sont les chances de l’équipe nationale du Maroc à la CAN, en considérant qu’elle se joue en Égypte, qui peut compter sur un excellent Mohamed Salah, auquel vous avez été confronté en Premier League avec Liverpool ?
L’Égypte est l’équipe qui sera ultra-favorite parce que c’est une sélection qui fait toujours de bonnes performances en Coupe d’Afrique. Elle va disputer une CAN à domicile, donc elle est la première favorite. Mohamed Salah fait encore une très bonne saison et confirme tout son talent. Nous avons quelque chose à faire dans cette compétition. On a beaucoup de joueurs de talent aussi, qui jouent au très haut niveau. On a aussi des joueurs d’expérience. Tout ça fait qu’il y a une osmose entre tous les joueurs. On vit très bien ensemble, depuis que le coach est arrivé à la tête de la sélection. C’est notre force et c’est sur ça qu’on s’appuie et qu’on va continuer à s’appuyer pour cette Coupe d’Afrique. Il va falloir avoir encore une fois un état d’esprit irréprochable.

Après le départ de plusieurs joueurs expérimentés qui ont rejoint les championnats au Moyen-Orient, est-ce que vous vous voyez comme le nouveau capitaine des Lions de l’Atlas ?
Non, je ne me vois pas comme le nouveau capitaine. Cette question ne se pose pas. Le capitaine reste Mehdi Benatia et il le restera, peu importe où il joue. C’est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup d’affection et de respect. Il est très apprécié et très écouté par tout le monde. Il a fait une grande carrière et maintenant il a choisi de partir au Moyen-Orient et il faut le respecter. Mais ça n’enlève rien à ses qualités d’homme et de joueur. Pour moi, la question ne se pose pas et Mehdi est le seul et unique capitaine de cette sélection.

Vous avez parcouru un long chemin depuis votre première apparition avec les Lions de l’Atlas en 2012. Quels sont vos sentiments lorsque votre nom apparaît sur la liste des convoqués par le coach ?
C’est toujours une fierté. C’était un peu plus compliqué entre 2012 et 2016. Aujourd’hui, j’ai la chance d’être appelé à chaque rassemblement. C’est toujours une fierté de voir son nom dans la liste, de pouvoir représenter son pays, de jouer pour son pays. Surtout quand on joue de grandes compétitions, comme la Coupe du monde ou la Coupe d’Afrique. C’est enrichissant pour nous en tant que joueurs et puis c’est une fierté quand on voit le bonheur que ça procure aux Marocains. Si on peut les rendre fiers par le football, c’est un plus pour nous et c’est avec plaisir qu’on fait ça. 

Un dernier mot pour les lecteurs du «Matin»...
Je vous remercie pour l’interview. J’espère que vous êtes nombreux à lire ce quotidien.

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