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Six titres de Ligue des champions, trois Coupe de la CAF, deux Supercoupes d’Afrique… Le match qui oppose vendredi (17 h) à Doha pour le compte de la Supercoupe de la CAF 2019, le Raja Casablanca à l’Espérance Tunis, est un choc des titans. Le stade d’Al Gharrafa abrite ainsi l’un des matchs les plus attendus depuis le début de cette année, entre deux formations déjà bien rodées à l’exercice des titres. Le Raja a débarqué en début de semaine dans la capitale qatarie pour se préparer à ce rendez-vous historique. Car l’histoire est sur le point d’être écrite, puisque les deux équipes courent derrière un deuxième titre dans cette compétition. Le Raja avait raté le coche lors de sa première tentative en 1998 à Casablanca face à un autre club tunisien, l’Étoile du Sahel. Ensuite, les Verts se sont adjugé le titre en 2000, aux dépens de l’Africa Sports ivoirien. De son côté, l’Espérance Tunis a remporté l’édition 1995, mais a échoué à deux reprises ensuite. En 1999, l’Asec Mimosas domptait les Tunisois à Abidjan, tandis qu’en 2012, le Maghreb de Fès a contrarié les Espérantistes au stade de Radès. Le club fassi pourrait d’ailleurs s’avérer une source d’inspiration pour le Raja, puisque le MAS est le seul club à avoir remporté la Supercoupe en étant champion de la Coupe de la Confédération lors des 20 dernières éditions.
Vingt ans après, la finale d’El Menzah dans tous les esprits
Bien que le football marocain et tunisien partage de nombreux souvenirs communs, le Raja et l’Espérance se sont curieusement très peu croisés dans les joutes continentales. En 2006, l’Espérance l’a emporté sur le Raja à l’occasion du barrage d’accès à la phase de groupes en Coupe de la Confédération. Après un match nul (0-0) à Casablanca, les Rouge et Sang se sont imposés (2-0) à Radès. Mais le précédent que tous les Rajaouis gardent en tête est bien évidemment celui de 1999. En finale de la Ligue des champions, les Verts se déplacent au stade El Menzah après un match nul et vierge (0-0) à Casablanca. Les Tunisiens, qui fêtaient alors leur 80e anniversaire, se voient déjà lever le trophée en représenter l’Afrique lors du premier Mondial des clubs. Ils sont confortés dans leurs présages lorsque l’arbitre accorde à l’EST un penalty imaginaire assorti d’un carton rouge, tout aussi fantaisiste, au capitaine Jrindou. La suite fait partie des grandes épopées du Raja, avec comme principaux héros feu Oscar Fullone et Mustapha Chadli.
Ce vendredi, les conditions dans lesquelles se joue la Supercoupe s’assimilent en quelque sorte à la bataille d’El Menzah. L’Espérance fête son centenaire, auréolée d’un troisième titre en Ligue des champions. Elle part donc favorite face à un Raja qui n’arrive plus à enchainer les bons résultats et qui s’est retrouvé en dehors de la compétition dont il est tenant du titre. Inutile de signaler que la pression sur les épaules des coéquipiers de Badr Benoun est insoutenable. Mais le Raja a habitué ses fidèles supporters à répondre présent lorsque le destin le met dans le bain des grandes batailles. Avec un entraineur tout aussi revanchard –Patrice Carteron a perdu en finale de la Ligue des champions face à l’Espérance-, les Aigles verts sont disposés à prendre leur envol depuis le ciel de Doha avec le trophée de la Supercoupe dans le bec.
La Supercoupe en chiffres
• Le vainqueur de la Ligue des champions de la CAF a remporté 19 des 20 dernières éditions de la Supercoupe. La seule exception est le Maghreb de Fès qui l’avait remporté aux tirs au but face à l’Espérance en 2012.
• L’Espérance de Tunis va disputer sa quatrième Supercoupe. Il l’avait remportée en 1995 et s’était incliné les 2 autres fois en 1999 et 2012.
• Le Raja Casablanca va disputer sa troisième Supercoupe. Il s’était imposé en 2000 et incliné en 1998.
• Le joueur de l’Espérance de Tunis Anice Badri a marqué 8 buts en Ligue des champions 2018 (qualifications incluses), c’est plus que tout autre joueur.
• Le joueur du Raja Casablanca Mahmoud Benhalib a inscrit 12 buts en Coupe de la Confédération 2018 (qualifications incluses), plus que tout autre joueur.
• Moine Chaabani, ancien joueur de l’Espérance, cherche son deuxième trophée en tant qu’entraîneur de son club d’enfance. Son homologue du Raja, le français Patrice Carteron, est l’entraîneur qu’il a battu en novembre dernier pour remporter la Ligue des champions. Carteron, qui était entraîneur d’Al Ahly, a pris en charge le Raja le mois dernier, succédant au vainqueur de la Coupe de la Confédération, l’Espagnol Juan Carlos Garrido.
• Le match de la Supercoupe 2019 entre l’Espérance et le Raja de Casablanca est le troisième rendez-vous entre une équipe tunisienne et une équipe marocaine dans cette compétition. Chaque pays a gagné une fois, l’Étoile du Sahel tunisienne battant le Raja aux tirs au but en 1998, tandis que le Maghreb de Fès a battu l’Espérance de la même manière en 2012.
