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Réaliser le Brexit ? Les experts sceptiques sur les promesses de Boris Johnson

Il n’a pas réussi à tenir sa promesse de sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne «coûte que coûte» le 31 octobre, et pourtant Boris Johnson assure pouvoir conclure avec Bruxelles un accord commercial post-Brexit en moins d’un an, malgré le scepticisme de nombreux experts.

Réaliser le Brexit ? Les experts sceptiques sur les promesses  de Boris Johnson

Dans la course aux législatives du 12 décembre, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait du Brexit l’axe principal de sa campagne. Il s’engage dans son programme à le réaliser sans faute le 31 janvier, date à laquelle il a été repoussé faute de consensus au Parlement sur l’accord de divorce négocié par le dirigeant avec Bruxelles. De nombreux experts économiques et politiques jugent ce calendrier difficile à tenir, la négociation d’un accord de libre-échange prenant généralement plusieurs années. Ivan Rogers, ex-ambassadeur du Royaume-Uni auprès de l’UE, a jugé trompeuse cette promesse d’accord commercial dans l’année à venir. «C’est le premier point critique sur lequel les ministres du gouvernement continuent de se tromper constamment, ou à propos duquel ils choisissent de tromper le public britannique», a-t-il dit lundi lors d’une allocution à l’université de Glasgow, en Écosse, avertissant d’une probable nouvelle crise fin 2020. L’ancien vice-Premier ministre conservateur, Michael Heseltine, a abondé dans le même sens, jugeant «grotesque» le calendrier avancé par Boris Johnson. Des propos que l’ardent Brexiter Michael Gove, chargé des préparations du Brexit au sein de l’exécutif, a tenté de relativiser. «Nous avons déjà entendu ce scepticisme, c’est le genre de position par défaut de nombreux commentateurs», a-t-il affirmé. Évoquant la déclaration politique accompagnant l’accord de divorce, qui dessine les contours d’une relation post-Brexit entre Londres et Bruxelles, il a dit que c’était «le type d’accord qui servirait les intérêts de l’UE et du Royaume-Uni». En soi, négocier un accord commercial en 11 mois est «possible, pourvu que le Royaume-Uni soit clair sur ce qu’il demande et comprenne qu’il y aura des compromis» à faire, explique à l’AFP Sam Lowe, chercheur au centre de réflexion «Centre for European Reform». Et même si un accord commercial était conclu avant fin 2020, les entreprises auraient besoin de plus de temps pour s’adapter aux nouvelles règles du jeu et éviter le «chaos», analyse M. Lowe. «Si vous ne le mettez pas en œuvre progressivement, vous finirez par avoir le scénario d’une absence d’accord», prévient-il. Pour Jill Rutter, du centre de réflexion Institute for Government, la destination que Londres veut atteindre «est loin d’être évidente», au-delà des assurances gouvernementales sur l’absence de droits de douane et de quotas. 

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