Mesuré en watts par mètre carré, le réchauffement des mers qui représentent environ 70% de la surface terrestre a été sous-évalué, indique une nouvelle étude parue en fin de semaine dernière. Fruit de la synthèse de quatre recherches scientifiques, la dernière étude parue dans la revue «Nature» révèle que le «contenu thermique des océans est compris entre 0,36 à 0,39 pour la période 1971-2010 et 0,55 à 0,68 pour la période la plus récente, à partir des années 1990», alors que le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) l'estimait entre 0,20 et 0,32 watt par mètre carré pour la période 1971-2010, les quatre nouvelles études convergent autour d'un chiffre supérieur, entre 0,36 à 0,39. «Si vous voulez comprendre où se passe le réchauffement climatique, regardez dans nos océans», dit l'un des auteurs du résumé publié dans «Science», Zeke Hausfather, de l'Université de Californie à Berkeley et cité par l'AFP. «Le réchauffement océanique est un indicateur très important du changement climatique, et nous avons les preuves que ce réchauffement va plus vite que ce que nous pensions».
Selon lui, 2018 sera «très probablement l'année la plus chaude jamais enregistrée dans les océans, comme 2017 et 2016 auparavant». L'imprécision des mesures passées s'explique par le matériel alors utilisé. Il s'agissait de sortes de thermomètres en forme de torpilles, des bathythermographes, plongeant sous l'eau et reliés par un câble à un navire. Ils ne remontaient pas à la surface et ne duraient pas longtemps. La façade atlantique marocaine n'est pas épargnée par le phénomène du réchauffement et de la salinisation des eaux de mer. Dans une étude intitulée «Le réchauffement climatique et l'océan», l'Institut national de la recherche halieutique a étudié la zone du courant des Canaries dont la côte atlantique marocaine fait partie. «La tendance vers le réchauffement montre des changements significatifs liés aux différents régimes dynamiques qui existent dans la zone : près de la côte (...) entre Cap Blanc (Mauritanie, ndlr) et Cap Beddouza (Safi), la tendance vers la hausse n'est pas statistiquement nulle (...) la tendance est à la hausse (supérieure à 0,5 °C par décade).
Le réchauffement des océans revu à la hausse
Une nouvelle étude, qui combine quatre études scientifiques publiées depuis 2014, montre que la température des océans à 2.000 mètres de profondeur a été revue à la hausse de façon importante pour la période 1971-2010 par rapport à un rapport scientifique de référence parrainé par l'ONU. Selon l'Institut national de la recherche halieutique, la côte atlantique marocaine n'est pas épargnée par ce phénomène, la tendance est à la hausse : la température est supérieure à 0,5 °C par décade.
Samir Benmalek
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13 Janvier 2019
À 13:04