Dans sa note d’auteur, Lahjomri précise que dans son récit, il s’est basé sur des travaux de recherches universitaires, déjà parus il y a une trentaine d’années. «Le texte actuel reprend l’essentiel de ces travaux et présente une conclusion nouvelle qui réexamine le regard souvent critique, qui parcourt cette évolution littéraire de la présence du Maroc dans les écrits romanesques», souligne-t-il.
L’auteur estime que ce travail ouvre surtout la voie à une relecture de la littérature pour constater et réévaluer l’importance d’œuvres et d’auteurs qui ont peuplé notre propre inconscient. «La conscience que prennent les peuples des autres peuples est inséparable de celle qu’ils prennent d’eux-mêmes. L’image que les Français forment de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne, ou des États-Unis est comme l’envers de celle qu’ils forment d’eux-mêmes...», écrit M. Reboul. Qu’en est-il de l’image du Maroc élaborée depuis Montaigne ? C’est à cette reconstitution qu’invite ce «Maroc des Heures françaises» où est mis en cause l’esprit critique de l’Occident. «Cet esprit critique, si longtemps admis comme l’une des acquisitions les plus sûres de l’Occident anime une contestation permanente et provoque une remise en question des valeurs et des fondements de cette conscience collective». Toute une synthèse et une reconstitution très élaborées qu’offre cet essai sur «Le Maroc des heures françaises», écrit par le secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume et directeur du Collège Royal, Abdeljlil Lahjomri.