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Réforme des subventions aux carburants : Le Maroc, un exemple à suivre

Le Maroc est cité en exemple en matière de réforme des subventions aux carburants par un rapport onusien sur les produits de base et le développement. Réalisé par la Cnuced, le «Commodities and Development Report 2019» insiste sur la nécessité pour les autres pays concernés de réformer ces subventions afin de renforcer les politiques budgétaires vertes. Il suggère également l’écologisation des politiques fiscales et le renforcement des capacités techniques et réglementaires des pays en développement.

Réforme des subventions aux carburants : Le Maroc,  un exemple à suivre
Le processus de réforme s’est accompagné de l’introduction ou de l’élargissement de programmes sociaux mieux ciblés pour atténuer les éventuels effets négatifs sur les ménages pauvres.

L’expérience marocaine dans le domaine de la décompensation des carburants acquiert une reconnaissance onusienne. Le Maroc est, en effet, cité en exemple en matière de la réforme des subventions aux combustibles fossiles par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) dans son rapport 2019 sur les produits de base et le développement. Et ce, au même titre que d’autres pays en développement, cités également par le rapport, à savoir le Ghana, l’Inde, l’Indonésie, l’Iran et le Pérou.
Les auteurs du «Commodities and Development Report 2019» ont précisé que dans de nombreux cas, le processus de réforme s’est accompagné de l’introduction ou de l’élargissement de programmes sociaux mieux ciblés pour atténuer les éventuels effets négatifs sur les ménages pauvres. Il en est ainsi de l’Indonésie qui, rappelle la Cnuced, a créé en 2005 un système de transferts monétaires inconditionnels pour aider les ménages à faible revenu à faire face à la hausse du prix du carburant. 
Ce mouvement devra s’étendre à plusieurs pays en développement dépendant des produits de base qui en ont exprimé l’intention, dont le Burkina Faso, le Koweït, le Nigéria et Sierra Leone, selon le rapport.
L’enjeu est de taille. Selon des estimations citées par l’institution onusienne, 20% de ménages les plus riches des pays en développement bénéficient de 43% des bénéfices des subventions sur les combustibles fossiles, alors que les 20% les plus pauvres n’en reçoivent que 7%. Ce qui nécessite de réformer les subventions aux combustibles fossiles pour renforcer les politiques budgétaires vertes, insiste la Cnuced.
Elle suggère également l’écologisation des politiques fiscales qui, par exemple en fixant un prix sur les émissions de carbone et en réformant les subventions néfastes aux combustibles fossiles, pourrait aider les gouvernements, non seulement à respecter les critères de développement de leur pays, mais également à libérer des ressources qui pourraient être redirigées vers la réalisation des objectifs de développement durable, note-t-elle.
Par ailleurs, les capacités des pays en développement tributaires des produits de base d’entreprendre des actions en faveur du climat doivent être renforcées, selon le rapport. Ce qui inclut le renforcement des capacités techniques et réglementaires pour concevoir des institutions et mettre en œuvre des politiques visant à soutenir les stratégies d’atténuation et d’adaptation.
La Cnuced appelle aussi les pays développés à respecter l’engagement pris dans le cadre de l’Accord de Paris de transférer des technologies respectueuses de l’environnement aux pays en développement afin de les aider à participer efficacement aux efforts mondiaux visant à atténuer les effets de la crise climatique et à s’y adapter.
En outre, l’institution onusienne tire la sonnette d’alarme quant aux grands risques que courent les pays en développement tributaires des produits de base à reporter davantage la diversification de leurs économies pour réduire leur dépendance à l’égard de ces produits. 


Des opportunités à saisir

La lutte contre le changement climatique présente certaines opportunités pour les pays en développement tributaires des produits de base, relèvent les auteurs du rapport «Commodities and Development Report 2019». Ils notent que la tendance mondiale en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique crée des opportunités dans les pays disposant de vastes réserves de matériaux utilisés dans les technologies propres, telles que les cellules photovoltaïques solaires, les éoliennes et les batteries de véhicules électriques. Ainsi, illustre la Cnuced, en 2018, la République démocratique du Congo représentait 58% de l’offre mondiale de cobalt, un produit essentiel utilisé dans la production de batteries de véhicules électriques, tandis que le Chili et l’Argentine représentaient conjointement 71% des réserves mondiales de lithium, élément clé dans la fabrication de batteries. La lutte contre le changement climatique pourrait également créer des opportunités pour stimuler la production de substituts à la viande et au lait de bovins, indique le rapport. Il rappelle le cas du bétail dans certaines zones arides d’Afrique, où l’augmentation de la fréquence des sécheresses et la diminution des disponibilités alimentaires ont encouragé les pasteurs à adopter des chameaux pour compléter ou remplacer le bétail. Selon le rapport, la quête de l’atténuation du changement climatique et de l’adaptation à celui-ci a stimulé les investissements dans les innovations technologiques susceptibles de profiter aux pays tributaires des produits de base. Un exemple en est l’adoption de cellules photovoltaïques solaires rentables, qui pourraient renforcer la sécurité énergétique et soutenir les secteurs des produits de base dans les zones isolées non connectées aux réseaux électriques nationaux.

 

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