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La région MENA moins vulnérable à la dette extérieure

La dette extérieure publique est plutôt soutenable dans la région MENA où se situe le Maroc. Elle y représente 22,4% du PIB, contre 25,7% en moyenne pour les pays en développement, selon un rapport de la Cnuced. Se préoccupant de l’endettement croissant de ces pays qui «a accru la vulnérabilité et sapé les perspectives de croissance», la Cnuced suggère une coopération monétaire et financière régionale et interrégionale entre ces pays pour le financement du développement.

Le Maroc se situe dans une région où la dette extérieure est plutôt soutenable. Avec 22,4%, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA) figure, en effet, parmi les régions dont le ratio dette/PIB est inférieur à la moyenne de tous les pays en développement (25,7%), révèle la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) dans son dernier rapport intitulé «Défis actuels de la durabilité de la dette des pays en développement». La région MENA fait cependant moins bien que l’Asie de l’Est et le Pacifique (17,5%) ainsi que l’Asie du Sud (20,6%). Les ratios dette/PIB observés en Afrique subsaharienne, Amérique latine et Caraïbes, Europe et en Asie centrale dépassent les 30%, note le rapport.
À rappeler que la dette extérieure publique du Maroc a terminé l’année 2018 sur une baisse, s’établissant à 326,45 milliards de DH (29,2% du PIB), contre 332,55 milliards (31,3% du PIB) à fin 2017, selon la Direction du Trésor et des finances extérieures.
Globalement, la Cnuced relève une aggravation de la vulnérabilité de la dette des pays en développement. Les indicateurs «actuellement disponibles» montrent que les stocks de cette dette ont augmenté de plus de 8% par an au cours de la dernière décennie (2008-2017) et représentent plus de 25% du PIB pour tous les pays en développement. À noter que la Chine détient, à elle seule, 21% de cette dette. 

La Cnuced s’alarme surtout sur le niveau d’endettement de l’Afrique subsaharienne dont la croissance est jugée «préoccupante ». 
Cet organe subsidiaire de l’Assemblée générale des Nations unies se préoccupe globalement de l’évolution de l’endettement croissant des pays en développement qui, déplore-t-il, «a accru la vulnérabilité et sapé les perspectives de croissance». La Cnuced estime, en effet, que les entrées de capitaux ont conduit à une appréciation du taux de change, ce qui a pour effet de réduire la compétitivité de l’industrie nationale et d’accumuler les réserves internationales (notamment pour se protéger contre le risque de liquidité). Ce qui signifie «une opportunité manquée en termes d’investissements indispensables et dépenses sociales».
Le rapport fait également ressortir que le stock de la dette est supérieur aux recettes d’exportation dans toutes les régions (dette totale/exportations), à l’exception de l’Asie de l’Est et du Pacifique (Chine comprise) et de la région MENA. Le service de la dette absorbe en moyenne près de 14% des recettes d’exportation, est-il souligné.
La Cnuced en conclut que la dépendance des pays en développement de l’ouverture financière et commerciale ne leur est pas bénéfique. «Il existe peu de preuves» qu’elle «ait généré les trajectoires de croissance plus élevées promises». Les données suggèrent plutôt une convergence progressive vers des taux de croissance plus faibles pour ces pays», selon l’organisation onusienne. Pour y remédier, elle insiste sur la «mise en œuvre d’une stratégie de croissance équilibrée pour que les pays en développement puissent se développer, maintenir des niveaux d’endettement utiles, répondre aux besoins sociaux fondamentaux de leurs peuples, et devenir plus résilients et moins vulnérables aux caprices des manœuvres monétaires et financières d’acteurs financiers et de rentiers dans les pays avancés ».
In fine, la Cnuced suggère une coopération monétaire et financière régionale et interrégionale entre pays en développement qui, selon elle, constitue la solution la plus réaliste pour «mettre un terme à l’influence corrosive des profits excessifs des entreprises et de la financiarisation sur le financement du développement et, partant, la viabilité de la dette». 

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